Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
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la Marche sur Rome

La marcia su Roma

Comédie de Dino Risi, avec Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Roger Hanin, Mario Brega.

Pays : Italie et France
Date de sortie : 1963
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 34

Résumé
Les aventures tragi-comiques de deux pauvres hères engagés, par hasard et par force, dans une brigade de Chemises noires. Un grand pamphlet politique du maître de la comédie italienne.

la Marche triomphale

Marcia trionfale

Drame de Marco Bellocchio, avec Michele Placido, Franco Nero, Miou-Miou.

Pays : Italie
Date de sortie : 1975
Technique : couleurs
Durée : 1 h 56

Résumé
Passeri met une évidente mauvaise volonté à se plier à la discipline militaire, puis finit par renoncer. Pour Bellocchio, l'armée est une machine qui réduit les hommes à néant.

Mardi, ça saignera

Black Tuesday

Film policier de Hugo Fregonese, avec Edward G. Robinson, Peter Graves, Jean Parker.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1954
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 20

Résumé
Deux condamnés à mort s'évadent en emmenant des otages. La police donne l'assaut à l'entrepôt où ils se sont réfugiés.

la Marge

Drame de Walerian Borowczyk, d'après le roman d'André Pieyre de Mandiargues, avec Sylvia Kristel, Joe Dallessandro, Mireille Audibert, André Falcon.

Pays : France
Date de sortie : 1976
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Un bourgeois s'éprend d'une prostituée. Avait-il pressenti ses malheurs ? Son petit garçon se noie, sa femme se suicide. Il se tire alors une balle dans la tête.

le Marginal

Film policier de Jacques Deray, avec Jean-Paul Belmondo, Henry Silva, Claude Brosset.

Pays : France
Date de sortie : 1983
Technique : couleurs
Durée : 1 h 41

Résumé
Récemment muté à Paris, un policier aux méthodes peu orthodoxes se met en tête de faire tomber un trafiquant de drogue.

les Marginaux

Oka Oorie Katha

Drame de Mrinal Sen, avec Vasudeva Rao (le père), Mamata Shankar (la bru), Narayana Rao (le fils).

Scénario : Mrinal Sen, Mohit Chattopadhyaya, d'après Munshi Premchand
Photographie : K.K. Mahajan
Musique : Vijai Raghava Rao
Montage : G. Naskar
Production : Paradhama Reddy
Pays : Inde
Date de sortie : 1977
Technique : couleurs
Durée : 1 h 55

Résumé
Dans un village, un vieillard et son fils vivent misérablement, à l'écart d'une société répressive et quasi féodale. Mais le fils se marie, et l'arrivée de la jeune épouse met en cause cette marginalité. Enceinte, elle se tue au travail pour essayer de construire un foyer. En vain : faute de soins, elle meurt en couches, « laissant les deux hommes dans l'amertume et le désespoir » (Mrinal Sen).

Commentaire

Silences et cris
Cinéaste issu de la génération en colère du cinéma indien des années 1950 (avec Satyajit Ray et Ritwik Ghatak), Mrinal Sen tourna son premier film en 1956. Depuis, au long de son inégal parcours, il a toujours recherché l'équilibre entre un souci d'engagement social et la maîtrise d'un style personnel, qu'il définit ainsi : « Seul ce qui est émotionnellement vrai peut devenir esthétiquement vrai ». Son dix-huitième film, les Marginaux, constitue peut-être l'expression la plus aboutie de cette quête.

   Mrinal Sen, qui a si souvent choisi le cadre urbain pour filmer ses apologues didactiques, ouvre ici son regard à la beauté de grands paysages dénudés. C'est sur le mode de la fable qu'il raconte son histoire : pour nous parler de société, il choisit des marginaux absolus. Après avoir décrit l'exploitation des paysans par les « propriétaires de village », Mrinal Sen brosse le portrait anticonformiste d'un vieil ermite, obsédé par le refus des compromis avec le monde extérieur. Cet oisif professionnel fait de sa misère même une condition de sa révolte – en brandissant sa pauvreté comme une provocation, il hurle sa liberté.

   Mais la faille se devine assez vite chez cet anarchiste édenté qui clame son insoumission en urinant contre un mur, comme le Boudu de Renoir crachait dans les livres. On s'étonne qu'il ait un fils : rejeton au sens propre, seul souvenir de ce passé qu'il a rejeté. Un passé d'opprimé, de travailleur, de père de famille qui a vu mourir son épouse après huit fausses couches : justification de sa marginalité, prémonition de l'atroce dénouement du film. L'arrivée d'une femme, d'ailleurs elle-même exclue de la communauté, va signifier le retour inconscient à un ordre social abhorré. Dans Une journée comme les autres (Sen, 1979), l'absence de la fille aînée, soutien matériel du foyer, provoquait la panique dans le microcosme familial. Ici, la présence de la bru déclenche le même effroi, pour des raisons inverses : sa belle autonomie menacée, le vieillard constate avec fureur qu'il doit s'interdire, désormais, le soulagement naguère antisocial de ses besoins naturels ! Les marginaux auront beau « éliminer » la jeune femme de leur univers, la société aura le dernier mot : ultime avilissement, le père et le fils seront obligés de mendier pour les obsèques.

   La grande force de Sen est d'avoir refusé de « romancer » la misère de ses protagonistes. Il fait émerger de leur autodestruction observée au quotidien des vertus positives, créatrices, des cris d'indépendance. Sauvagerie et tendresse, gags et sanglots s'y côtoient avec le même bonheur que chez les marginaux de Kurosawa (Dodes'ka-den) ou de Papatakis (la Photo). La mise en scène épouse remarquablement ces contrastes, alternant la grandiloquence et l'extrême dépouillement, comme ces hurlements libérateurs venant rompre le silence du désespoir.

Marguerite de la nuit

Drame de Claude Autant-Lara, d'après le roman de Pierre Mac Orlan, avec Michèle Morgan, Yves Montand, Jean-François Calvé, Palau.

Pays : France et Italie
Date de sortie : 1956
Technique : couleurs
Durée : 2 h 05

Résumé
Autant-Lara, grâce aux décors de Max Douy, aux costumes de Rosine Delamare et à la très belle photo de Jacques Natteau, recrée la vieille légende de Faust.

Voir aussi Faust.

Maria Candelaria

Drame d'Emilio Fernández, avec Dolores del Río (Maria Candelaria), Pedro Armendáriz (Lorenzo Rafael), Alberto Galan (le peintre).

Scénario : Emilio Fernández, Mauricio Magdaleno
Photographie : Gabriel Figueroa
Musique : Francisco Dominguez
Pays : Mexique
Date de sortie : 1943
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 20

Résumé
Maria Candelaria est une indienne maudite de tout le village. Seul Lorenzo l'aime et veut l'aider. Un jour, il vole un médicament pour la guérir et se retrouve en prison. Pour le faire libérer, Maria devient le modèle d'un peintre pour un peu d'argent, en refusant, cependant, de poser nue. À son insu, celui-ci ajoute au portrait le corps nu d'un autre modèle. Le scandale éclate au village. Maria, dénoncée comme pécheresse, est lapidée.

Commentaire
Emilio Fernandez fut le principal représentant d'un courant visant à mettre en valeur la culture indigène du Mexique comme l'on fait les peintres muraux Orozco, Rivera ou Siqueiros. Troisième film de ce réalisateur, Maria Candelaria fut son plus grand succès. À noter particulièrement, le travail du meilleur cameraman mexicain de l'époque, Gabriel Figueroa, qui a donné aux images, presque statiques, une force plastique et poétique d'une rare qualité.