Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
P

le Pas suspendu de la cigogne

Comédie dramatique de Theo Angelopoulos, avec Marcello Mastroianni, Jeanne Moreau, Gregory Karr.

Pays : France, Grèce et Suisse
Date de sortie : 1991
Technique : couleurs
Durée : 2 h 20

Résumé
La vie quotidienne d'un camp de réfugiés dans une ville frontalière et le portrait d'un homme incarnant la crise des idéologies.

Pasteur

Biographie de Sacha Guitry et Fernand Rivers, avec Sacha Guitry, Jean Périer, José Squinquel.

Pays : France
Date de sortie : 1935
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 15

Résumé
La vie du grand savant, ses difficultés avec l'Académie de médecine, ses expériences et sa vieillesse auréolée de gloire.

Autres films sur le même thème réalisés par :

 
Jean Epstein, avec Charles Mosnier, Maurice Touzé, Jean Rauzena, Robert Tourneur.
Pays : France
Date de sortie : 1922
Durée : 1 500 m (environ 56 min)

 
William Dieterle (voir la Vie de Louis Pasteur).

Pastorale

Pastoral

Chronique d'Otar Iosseliani, avec Rezo Tchakhalachvili (l'homme à la jeep), Nana Iosseliani (la jeune paysanne), Leri Zardiachvili, Lia Dzougeli (les voisins), Mikhaïl Naneichvili, Noukri Davitachvili, Baïa Matsaberidze (les musiciens).

Scénario : Otar Iosseliani, Rezo Inaniohvili, Otar Mekhrichvili
Photographie : Abessalom Maisouradzé
Décor : Vakhtang Rouroua
Musique : Teimouraz Bakouradze
Pays : U.R.S.S. (Géorgie)
Date de sortie : 1976
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 35

Résumé
Un quatuor à cordes venu de la ville vient répéter dans un petit village géorgien. Installés dans une ferme, les musiciens sont au centre d'une intense vie rurale : travaux des champs, amourettes, banquets. Ils s'en retournent sans que presque rien ait changé, sinon le souvenir qu'ils laissent à une jeune fille vaguement amoureuse.

Commentaire
Une chronique en noir et blanc, admirablement filmée, qui cherche surtout à faire ressentir la texture de la vie dans un coin de Géorgie. Coexistence des traditions et du socialisme moderne, cohabitation – sans interpénétration – des mentalités citadines et rurales. Le film est parlé en langue locale et fourmille de recherches sonores, à partir de la collision entre musique classique et bruits modernes. On y retrouve aussi l'amour du réalisateur pour les ambiances de répétition musicale (comme dans Il était une fois un merle chanteur) et sa façon très particulière de créer l'apparence d'un style improvisé et « pris sur le vif », alors que chaque plan est minutieusement préparé.

Pataquesse

And Now for Something Completely Different

Comédie de Ian McNaughton, d'après une émission télévisée des Monty Python, avec les Monty Python.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1971
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Suite de sketches farfelus, dans la grande veine du nonsense à l'anglaise. La verve de l'équipe est souvent irrésistible.

Patate

Comédie de Robert Thomas, d'après la pièce de Marcel Achard, avec Jean Marais, Danielle Darrieux, Pierre Dux, Anne Vernon, Sylvie Vartan.

Pays : France
Date de sortie : 1964
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 30

Résumé
Un raté, surnommé « Patate » par un ancien camarade d'école qui a réussi, lui demande une avance de fonds et découvre le moyen de se venger des humiliations subies.

les Patates

Comédie dramatique de Claude Autant-Lara, d'après le livre de Jacques Vacherot, avec Pierre Perret, Pascale Roberts, Henri Virlojeux.

Pays : France
Date de sortie : 1969
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Pendant l'Occupation, les pommes de terre tournent à l'obsession pour un paysan : comment en récupérer et les garder. C'est la Traversée de Paris… à la campagne.

Pat Garrett et Billy le Kid

Pat Garrett and Billy the Kid

Western de Sam Peckinpah, avec James Coburn, Kris Kristofferson, Bob Dylan, Jason Robards Jr..

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 2 h

Résumé
Devenu shérif, Pat Garrett doit combattre son ancien ami, Billy le Kid. Deux des figures de la légende de l'Ouest dans une longue ballade crépusculaire.

Voir aussi Billy le Kid.

Pather Panchali (la Complainte du sentier)

Pather Panchali (I)

Aparajito (l'Invaincu)
Aparajito (II)

le Monde d'Apu
Apu Sansar (III)

Drame en trois époques de Satyajit Ray, avec Subir Bannerjee (Apu enfant), Smaram Ghosal (Apu adolescent), Sumitra Chatterjee (Apu adulte), Kanu Bannerjee (le père), Karuna Bannerjee (la mère), Uma Das Gupta (Durga), Sharmila Tagore (la femme d'Apu), Chunibala Devi.

Scénario : Satyajit Ray, d'après le roman de Biblutibhusan Bannerjee
Photographie : Subrata Mitra
Décor : Bansi Chandragupta
Musique : Ravi Shankar
Montage : Dulal Gupta
Production : S. Ray et gouvernement du Bengale occidental
Pays : Inde
Dates de sortie : 1955-1959 
Durée : chaque époque : 1 h 50 environ
Prix : Lion d'or, Venise (1957) pour Aparajito

Résumé
Les années d'apprentissage d'un fils de paysans bengalis, Apu, de 1910 à 1930 : sa dure vie au village, entre un père rêveur et une mère résignée, la mort de sa sœur Durga pendant la mousson, ses premiers émois d'enfant (I) ; ses progrès scolaires, à Bénarès puis à Calcutta (II) ; ses débuts dans la vie active, son mariage, la mort de sa femme en couches, l'espoir d'un avenir meilleur pour son fils Kajal (III).

Commentaire

Misère et grandeur humaine
La « trilogie d'Apu », dont le premier volet – intitulé d'abord la Complainte du sentier – fut la révélation du festival de Cannes 1956, où il obtint le prix du « meilleur document humain », est une œuvre puissante, austère, pétrie de sensibilité, qui fit découvrir le cinéma indien aux Occidentaux. On ne trouve à lui comparer que les grands cycles romanesques de Dickens ou de Gorki. Son auteur, Satyajit Ray, issu d'une famille d'artistes, avait été l'assistant de Jean Renoir pour le Fleuve ; il a confirmé son talent dans une trentaine de films, tous frappés du sceau de la même exigence intérieure, du même dépouillement, du même refus des compromissions commerciales inhérentes à la production indienne, vouée aux mélodrames musicaux et aux niaiseries sentimentales.

   Inspiré des méthodes du néoréalisme italien, Pather Panchali fut entrepris par Satyajit Ray dans des conditions difficiles, avec un budget dérisoire (8 000 roupies). Les autres volets bénéficieront d'aides substantielles, liées à la réputation internationale que s'était acquise entre-temps le jeune réalisateur. Sans paradoxe, on pourrait dire que c'est la pauvreté de l'œuvre qui fait sa richesse. Se conformant à l'enseignement de son maître le poète Rabindranāth Tagore, Ray appréhende les êtres et les choses avec une ferveur presque religieuse, un amour infini pour tout ce qui vit, tout ce qui bouge, n'excluant pas pour autant un ardent désir de justice sociale. Tour à tour contemplatif et réaliste, lyrique et révolté, il brosse un tableau sans concession de la misère et de la grandeur humaine, décrit la quête obstinée et quasi initiatique d'une éthique supérieure, qui puise sa force dans ses échecs mêmes. Il plonge son héros – un enfant sans défense – dans le jeu cruel des cycles cosmiques, et le suit humblement à la trace. Et ainsi, surmontant les contradictions et les mirages dont son pays est le théâtre, il parvient à nous faire entendre les notes indicibles et poignantes d'une harmonie universelle. Cela est du grand art.