Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
T

Tous en scène

The Band Wagon

Comédie musicale de Vincente Minnelli, avec Fred Astaire (Tony Hunter), Cyd Charisse (Gaby Gérard), Jack Buchanan (Jeffrey Cordova), Oscar Levant (Lester Marton), Nanette Fabray (Lily Marton), Ava Gardner (dans son propre rôle).

Scénario : Betty Comden, Adolph Green
Photographie : Harry Jackson
Décor : Cedric Gibbons, Preston Ames, Edwin B. Willis, Keogh Cleason
Musique : Adolph Deutsch
Chorégraphie : Michael Kidd
Montage : Albert Akst
Production : Arthur Freed (M.G.M.)
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1953
Technique : couleurs
Durée : 1 h 52

Résumé

Ex-étoile de films musicaux oubliés, Tony Hunter arrive à New York dans l'indifférence générale. Ses vieux amis, Lily et Lester, lui décrochent le rôle de Faust dans une comédie musicale « nouveau style », mise en scène, à Broadway, par Jeffrey Cordova. Gaby Gérard, danseuse classique en pleine gloire, accepte d'être sa partenaire, dans la mesure où le poste de chorégraphe est confié à son imprésario et amant, Paul Byrd. Tony a du mal à s'entendre avec elle, et la première est un désastre. Il décide alors de vendre ses tableaux de maître et de remonter le spectacle. Seul Byrd refuse et Gaby rompt avec lui. Le nouveau spectacle, rodé dans plusieurs villes, triomphe à New York. Après la première, la troupe fête Tony et Gaby lui avoue son amour.

Commentaire

Créer un univers

Écrite en 1931, la revue du même titre, créée par Fred Astaire et sa sœur Adèle, manquait d'une intrigue. Fred Astaire étant intéressé par son adaptation, les scénaristes jouèrent sur le décalage temporel, imaginant un Astaire oublié du public, et en firent un film sur le monde du musical. Minnelli réalisa à la fois une des grandes comédies musicales modernes de la M.G.M. et une admirable réflexion sur l'artiste et le spectacle. L'un des charmes du film tient à cet autoportrait du monde du spectacle : ainsi, le couple des Marton, interprété par Oscar Levant et Nanette Fabray, renvoie directement aux scénaristes du film, Adolph Green et Betty Comden, spécialistes du genre. De la même façon, le danseur-metteur en scène Tony Hunter exprime les conceptions du spectacle propres à Minnelli.

   Minnelli se moque des artifices (fumées, scènes tournantes…) que certains spectacles plaquent extérieurement sur une intrigue indifférente. Ici, c'est la rêverie des personnages qui engendre naturellement les décors et se prolonge directement dans le mouvement de la danse, de la musique et du chant. C'est pourquoi les personnages des grandes comédies musicales de Minnelli ne peuvent être que des gens du spectacle. Loin d'opposer la vie au rêve, il les fait communiquer, se nourrir sans cesse l'un de l'autre. L'univers du genre est celui de la convention et de l'illusion. Si les numéros musicaux, dont certains sont devenus des morceaux d'anthologie (That's Entertainment, Dancing in the Dark, Triplets ou Girl Hunt), ont une beauté en soi, ils ne prennent leur véritable force émotionnelle que dans le contexte du film. La profession de foi du cinéaste est livrée par une phrase : « Nous entrons avec un rêve et ressortirons avec un spectacle. Avec quatre murs et une lampe, on peut créer un univers ».

Tous les autres s'appellent Ali

Angst essen Seele auf

Drame de Rainer Werner Fassbinder, avec Brigitte Mira, el-Hedi Ben Salem.

Pays : R.F.A.
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Une femme de soixante ans fait la connaissance d'un travailleur marocain. Ils s'aiment bien, unissent leurs solitudes en se mariant et, d'abord rejetés par leur entourage, finissent par être acceptés avant que l'homme ne tombe gravement malade.

Tous les biens de la terre

All That Money Can Buy

Comédie de William Dieterle, avec Edward Arnold, Walter Huston, Simone Simon, Jane Darwell.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1941
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 52

Résumé
Un pauvre homme vend son âme au diable pour connaître sept ans de bonheur. Mais le diable veut toujours plus… Mélange de surnaturel et de réel dans une comédie pleine d'humour.

Tous les chemins mènent à Rome

Comédie de Jean Boyer, avec Micheline Presle, Gérard Philipe, Jacques Louvigny, Marcelle Arnold.

Pays : France
Date de sortie : 1949
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 37

Résumé
Une vedette de cinéma qui se rend à Rome incognito rencontre un géomètre qu'elle croit poursuivi par la police.

Tous les garçons s'appellent Patrick
ou Charlotte et Véronique

Court métrage de Jean-Luc Godard, avec Jean-Claude Brialy, Anne Colette, Nicole Berger.

Scénario : Éric Rohmer
Pays : France
Date de sortie : 1957
Technique : noir et blanc
Durée : 21 min

Résumé
Deux amies se font successivement aborder par un sympathique dragueur et se racontent ensuite leur aventure, puis s'aperçoivent qu'il s'agit du même. Le premier film français de son auteur.

Tous les matins du monde

Film musical d'Alain Corneau, avec Jean-Pierre Marielle (Sainte-Colombe), Gérard Depardieu (Marin Marais adulte), Guillaume Depardieu (Marin Marais jeune), Anne Brochet (Madeleine), Caroline Sihol (Mme de Sainte-Colombe), Myriam Boyer (Guignotte).

Scénario : Pascal Quignard, Alain Corneau
Photographie : Yves Angelo
Décor : Bernard Vezat
Musique : Sainte-Colombe, Marin Marais, Jean-Baptiste Lully, François Couperin, Jordi Savall
Montage : Marie-Josèphe Yoyotte
Pays : France
Date de sortie : 1990
Technique : couleurs
Durée : 1 h 54
Prix : Prix Louis-Delluc (1991)

Résumé
Un tout jeune musicien, Marin Marais, sollicite le privilège d'être l'élève de monsieur de Sainte-Colombe, compositeur, virtuose de la viole de gambe et aristocrate solitaire, rongé de douleur depuis la mort de son épouse. Si le maître reste hostile aux vanités de la cour de Louis XIV, l'élève s'y plie volontiers. Les deux hommes vont s'affronter, avant une réconciliation finale dans l'harmonie musicale.

Commentaire
Ce film très austère, simple et beau, a surpris les augures en devenant aussi un champion du « box office ». Sans chercher à flatter le public, scénariste, producteur et réalisateur sont parvenus à le conquérir par la voie difficile de l'exigence. C'est un événement rare. En des scènes superbement éclairées et photographiées (à la manière des classiques du clair-obscur pictural), admirablement composées et, bien sûr, orchestrées, les auteurs rendent hommage à la « grande » musique, mais aussi à la création artistique en général qui suppose une ascèse totale.