Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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Kita Morio (Saito Munekichi, dit)

Écrivain japonais (Tokyo 1927).

Fils du poète Saito Mokichi, il embrasse d'abord la carrière de psychiatre. En 1960, une chronique de voyage humoristique, Journal de bord du docteur Môle, fondée sur son expérience de médecin de bord, est un best-seller qui prélude à la série des « Docteur Môle ». La même année, il obtient le prix Akutagawa pour son roman Au coin de la nuit et du brouillard, qui évoque le drame d'un médecin psychiatre sous le nazisme. Dans la vaste fresque romanesque : les Gens de la maison Nire (1964), histoire d'une famille à travers trois générations, l'influence de Thomas Mann se fait sentir.

Kitahara Hakushu (Kitahara Ryukichi, dit)

Poète japonais (Fukuoka 1885 – Tokyo 1942).

Né dans l'île méridionale de Kyushu, il a gardé durant près de quarante ans, dans les milieux poétiques japonais, l'importance d'une figure de premier plan. Salué dès 1905 par la poétesse Yosano Akiko, il se situe d'emblée à l'avant-garde par des recueils de poèmes libres où il s'inspire du symbolisme : l'Hérésie, 1909 ; Souvenirs, 1911. Son premier recueil de tanka, Fleurs de paulownia (1913), rénove la forme poétique la plus traditionnelle par la sensualité et la richesse de ses images. Il s'engage en 1918 dans la création de chansons pour enfants : le Télégramme du lapin (1921), la Flûte de la fête (1922), la Lune et les Noix (1929). Ses derniers recueils de tanka sont remarquables par leur modernité : Vent du Sud, 1934 ; le Pavillon des rêves, 1939 ; le Cyprès noir, 1940. Il a également écrit des chansons populaires et des essais.

Kitamura Tokoku (Kitamura Kadotaro, dit)

Poète et critique japonais (Kanagawa 1868 – Tokyo 1894).

D'abord orienté vers la politique, sous l'influence du « mouvement pour la liberté et les droits civiques », il opta définitivement pour la littérature à la suite de son baptême chrétien (1888) et publie, à ses propres frais, le recueil Poèmes du captif (1889), premiers longs poèmes libres au Japon, inspirés de sa foi comme du Manfred de Byron. Il publia ensuite des œuvres de genres divers : la Mélodie du Mont Horai (drame poétique, 1891) ; le Poète las du monde et la femme (critique, 1892) ; De la vie intérieure (critique, 1893). Il fonda en 1893, avec Shimazaki Toson, la revue Bungakkai, mais il mit fin à ses jours, l'année suivante, épuisé par la détresse et la pauvreté.

Kitzberg (August)

Écrivain estonien (Laatre 1855 – Tartu 1927).

Auteur de nouvelles réalistes et humoristiques sur le monde rural (Histoires villageoises, 5 vol., 1915-1921) et de comédies de village divertissantes (le Tailleur Õhk, 1903), il est surtout le fondateur du théâtre moderne estonien avec ses drames psychologiques et ses tragédies (Au cœur du tourbillon, 1906 ; le Loup-garou, 1912 ; le Dieu Argent, 1915).

Kivi (Aleksis)

Écrivain finlandais de langue finnoise (Nurmijärvi 1834 – Tuusula 1872).

Ce grand écrivain classique de la Finlande sombra dans la folie et connut une mort prématurée, due à la pauvreté, à la maladie et à l'incompréhension. Sa première œuvre dramatique, une tragédie inspirée du Kalevala (Kullervo, 1859), fut suivie d'une comédie en 5 actes, les Cordonniers de la lande (1864) : Esko, fils du cordonnier Topias, part pour se marier, mais arrive chez ses beaux-parents pour assister aux noces de sa fiancée avec un autre. Anti-héros comique, il incarne un type de Finnois têtu, obtus, mais bienveillant et brave. Le père veule, la mère autoritaire, le chantre d'église hypocrite et pédant sont devenus, eux aussi, des personnages populaires familiers aux Finlandais, qui utilisent leurs noms pour désigner des types de caractère. Le roman, les Sept Frères (1870), suscita l'hostilité du public. Sept jeunes hommes orphelins de père ne peuvent supporter la dureté de la société et s'enfuient dans la forêt pour y vivre en liberté. Après de nombreuses aventures relatées avec humour, ils reviennent parmi les hommes, mûris et assagis. Le livre illustre cette problématique typiquement finlandaise des rapports de l'individu avec la nature et la tradition. Le nom de Kivi a été donné à un prix littéraire fondé en 1936 et décerné chaque année le 10 octobre : cette distinction, la plus haute que puisse obtenir un écrivain finlandais, a couronné notamment Otto Manninen, F. E. Sillanpää, Maria Jotuni, Toivo Pekkanen, Väniö Linna, Arvo Turtiainen.

Kivirähk (Andrus)

Écrivain estonien (Tallinn 1970).

Auteur à l'imagination débordante, il cultive avec brio différentes formes d'antiréalisme, depuis le travestissement burlesque et démythificateur de l'histoire nationale (les Mémoires d'Ivan Orav, 1995), jusqu'au roman de sorcellerie comique inspiré par les croyances populaires (Novembre, 2000), en passant par l'humour noir (Kalevipoeg, 1997) et un réalisme magique alliant ironie et sentimentalité (le Papillon, 1999). Il est également auteur de théâtre (la Journée des perroquets, 1998) et de livres pour la jeunesse (Sirli, Siim et les secrets, 1999).

Kiyooka Takayuki

Poète et romancier japonais (Dairen, en Chine, 1922).

Né dans l'ancienne colonie japonaise en Manchourie, où il vécut jusqu'à 18 ans, il étudia la littérature française à l'Université de Tokyo. Ayant été marqué dès l'adolescence par la musique classique et la lecture de Rimbaud, il participa à la revue poétique Wani et publia son premier recueil, Flammes glacées (1959), suivi de le Quotidien (1962). En 1970, il reçut le prix Akutagawa pour son roman Dairen d'acacias, sur sa jeunesse marquée par la rencontre de sa femme (qu'il venait de perdre), thème relayé dans Prunelle de la Mer (1971), requiem pour son ami de jeunesse qui s'était suicidé.

Kjaerstad (Jan)

Écrivain norvégien (Oslo 1953).

Il débuta en 1980 avec un recueil de nouvelles, écrivit comme journaliste, produisant des essais et des albums, et reçut en 1984 le prix de la critique pour Homo falsus Aléa (1990) explore le genre policier, mettant en scène un narrateur criminel, tout en accordant une place centrale à la ville d'Oslo, dont la nouvelle architecture décourage l'imaginaire littéraire.