Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
C

Castillon (Jean)
ou Jean Castilhon

Écrivain français (Toulouse 1718 – id. 1799).

Secrétaire perpétuel de l'académie des Jeux floraux, il fit des travaux historiques (Histoire de Robert le Diable, 1769).

 
Son frère Jean-Louis (Toulouse 1720 – Berlin 1792) collabora avec son aîné au Journal des beaux-arts et des sciences (1774-1778). Il écrivit l'Histoire générale des dogmes et opinions philosophiques (1769) et entra à l'Académie de Berlin. Il donna aussi Zingha reine d'Angola, histoire africaine (1769) et, imité de Candide, Vie et Aventures d'Ambroise Gwinett (1771).

Castro (Eugénio de)

Poète portugais (Coimbra 1869 – id. 1944).

Il fut le représentant portugais d'une « Internationale symboliste ». Renard, Verlaine, Verhaeren, G. Kahn, Régnier ont collaboré à la revue qu'il fonda à Coimbra, A Arte (l'Art, 1895-1896, deux numéros). Après des œuvres lyriques qui font scandale (Oaristos, 1890 ; Heures, 1891) et des drames symbolistes (Belkiss, 1894 ; le Roi Galaor, 1896), sa poésie s'assagit et s'inspire d'une mythologie populaire (Constance, 1900 ; Derniers Vers, 1938).

Castro Alves (Antônio Frederico de)

Poète brésilien (Curralinho, auj. Castro Alves, Bahia, 1847 – Salvador 1871).

Il exprima son idéal abolitionniste dans des poèmes romantiques récités sur les places publiques (Voix d'Afrique, 1880 ; les Esclaves, 1883).

Castro y Bellvis (Guillén de)

Auteur dramatique espagnol (Valence 1569 – Madrid 1631).

Cervantès vantait le pathétique de son théâtre et il tint, après Lope de Vega – son maître et son ami –, Tirso de Molina et Calderón, un rang éminent parmi les dramaturges de son temps. Il est surtout connu pour les Enfances du Cid (vers 1610-1615), son chef-d'œuvre sur la jeunesse et les exploits de ce héros du romancero, dont Corneille s'inspirera pour son Cid.

catalane (littérature)

La période ancienne de la littérature catalane connaît quatre phases. La première va du règne de Jacques Ier d'Aragon le Conquérant (1213-1276) au début du règne de Pierre IV (1336-1387). Les troubadours du midi de la France sont accueillis en Catalogne après la croisade contre les albigeois. Le poète catalan Guillem de Cervera écrit en provençal, ou plutôt en limousin ; les prosateurs emploient le catalanech ou català. Raymond Lulle, ardent missionnaire et philosophe, use des deux langues, suivant qu'il écrit en vers ou en prose. Dans la deuxième période (1335-1429), les poètes abandonnent peu à peu la langue provençale. Mais l'Italie influe de plus en plus sur la poésie, notamment chez Jordi de Sant Jordi et Andreu Febrer. La prose est représentée par Pierre IV, Bernat Metge et Eiximenis. La troisième période (1430-1459) se distingue par l'emploi exclusif du catalan en poésie comme en prose. La poésie catalane atteint son apogée avec le Valencien Ausiàs March, et la prose, avec des romans de chevalerie tel l'anonyme Curial e Güelfa. Avec la quatrième et dernière période (de 1460 aux premières années du XVIe s.) commence la décadence. L'Aragon et la Catalogne étant définitivement réunis à la Castille, l'infiltration castillane absorbe la littérature catalane.

   Après trois siècles, Buenaventura Carlos Aribau marque le début de la « Renaixença » avec son ode à la Patrie (1833). Les jeux Floraux sont restaurés (1859) et couronnent en 1877 l'Atlantide de Jacint Verdaguer (1845-1902), dont la célébrité dépasse bientôt les frontières, comme celle du théâtre d'Àngel Guimerà (1845-1924). Les lettres catalanes se tournent d'ailleurs vers l'Europe au début du XXe siècle, avec le « noucentisme » et dans le sillage du poète Joan Maragall (1860-1911), imité, entre autres, par Josep Maria de Sagarra (1894-1961) et Josep Vicenç Foix (1893-1987). Si le catalan parlé présente des variantes dialectales sensibles, la langue écrite, dotée d'une orthographe et d'une syntaxe codifiées par le philologue Pompeu Fabra (1868-1948), est unique. La fin de la guerre civile en 1939 ouvre une période d'exil et de silence, suivie, dès les années 1960, d'un renouveau encouragé par la publication de nombreux travaux d'érudition, de traductions et la création de prix littéraires.

   Longtemps inscrit dans la tradition naturaliste, depuis Solitude (1905) de Víctor Català (1873-1966), le roman, dominé par l'œuvre de Josep Pla (1897-1981), traduit ensuite une volonté d'engagement avec Sébastián Juan Arbó (1902-1984), Josep M. Espinàs, Maria Aurèlia Capmany, avant de s'ouvrir aux problèmes plus personnels avec Mercè Rodereda et Ramon Folch i Camarasa, ou de s'attacher aux recherches formelles avec Aveli Artís-Gener ou Terenci Moix. La poésie traduit l'angoisse de l'homme aux prises avec les oppressions et les aliénations du monde moderne, dans une tonalité plus sereine avec Salvador Espiru (1913-1985), plus nostalgique avec Pere Quart et Joan Vinyoli, plus passionnée chez Joan Brossa, Joan Colomines, ou plus attentive à son propre chant avec Lluís Alpera ou Alvar Valls.

Cather (Willa Sibert)

Romancière américaine (Winchester, Virginie, 1873 – New York 1947).

D'abord journaliste, elle tire de son enfance dans les plaines du Nebraska les thèmes de récits de l'Ouest (Ô Pionniers !, 1913 ; le Chant de l'alouette, 1915 ; Mon amie Antonia, 1918), qui font de l'espace américain la source d'un renouveau moral et physique. La nostalgie de ce passé rude marque sa critique du présent (Une femme perdue, 1923 ; la Maison du Professeur, 1925 ; Mon ennemi mortel, 1926). Le Sud-Ouest (La mort vient emporter l'archevêque, 1927) et le Canada français (Ombres sur rochers, 1931) lui fournissent une matière historique marquée par l'héroïsme et la sainteté, qui annonce sa conversion au catholicisme. Dans ses essais (Pas à moins de quarante ans, 1936), elle est influencée par Henry James et Flaubert : loin du primitivisme usuellement attaché à l'évocation des pionniers, elle lie intimement souci moral et travail esthétique.

Caton, en lat. Marcus Porcius Cato, surnommé l'Ancien ou le Censeur

Homme politique et écrivain latin (Tusculum 234 – 149 av. J.-C.).

D'origine modeste, il mena une carrière militaire  et politique brillante. L'intransigeance de son patriotisme fit de lui une figure légendaire de Rome. Premier prosateur latin, historien de l'Italie dans les Origines, orateur et moraliste, il lutta contre l'influence de l'hellénisme. Son seul ouvrage conservé, De l'agriculture, est un traité pratique, où il enseigne à son fils les techniques agricoles et la gestion d'un domaine.