Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
V

Van der Veen (Adriaan)

Écrivain néerlandais (Venray 1916).

Ancien journaliste et critique littéraire, il publie des romans qui reflètent la société et les mentalités au lendemain de la guerre (Nous avons des ailes, 1946 ; la Fête sauvage, 1952 ; Faire comme si, 1960) et dans lesquels l'analyse psychologique devient progressivement dominante (Un idéaliste, 1965 ; Ne me pousse pas à bout, 1968 ; Au nom de l'amour, 1975 ; Un oiseau de bon augure, 1978 ; Se taire ou parler, 1983).

Van der Voorde (Urbain)

Écrivain belge de langue néerlandaise (Blankenberge 1893 – Louvain 1966).

Sa poésie est une méditation très personnelle, et qu'il veut intemporelle, sur les thèmes de l'amour et de la mort (Forces profondes, 1924 ; Per umbram vitae, 1929 ; Éros et Thanatos, 1943 ; les Amants, 1951 ; Métamorphoses, 1956). Il a aussi apporté une contribution originale à la critique littéraire et artistique.

Van Dine (Willard Huntington Wright, dit S. S.)

Écrivain américain (Charlottesville, Virginie, 1888 – New York 1939).

Philosophe, critique d'art, il poussa le roman policier vers le jeu intellectuel avec la Mystérieuse Affaire Benson (1926) et son détective privé Philo Vance (l'Assassinat du canari, 1927 ; Un enlèvement, 1936). En appendice de Crime dans la neige (1928), il expliqua les vingt règles que les auteurs de romans policiers devaient selon lui respecter.

Van Duinkerken (Wilhelmus Johannes Maria Antonius Asselbergs, dit Anton)

Écrivain néerlandais (Bergen op Zoom 1903 – Nimègue 1968).

Son œuvre abondante de poète (Labyrinthe lyrique, 1930 ; Poésies complètes, 1957) et de brillant polémiste représente la pensée catholique aux Pays-Bas. Il a laissé de nombreuses études littéraires, en particulier sur Vondel, les « Tachtigers » et la littérature de langue française.

Van Duyse (Prudens)

Poète belge d'expression néerlandaise (Termonde 1804 – Gand 1859).

L'un des inspirateurs du mouvement flamand (Poésie patriotique, 1840 ; Jacob Van Artevelde, 1859), il fut un poète romantique doué d'une étonnante facilité. S'il s'essaya à tous les genres, le meilleur de son œuvre est à chercher dans ses poèmes intimistes comme Natalie (1842) ou la Feuille de trèfle (1848).

Van Eeden (Frederik)

Écrivain néerlandais (Haarlem 1860 – Bussum 1932).

Médecin qui s'est orienté vers la psychiatrie, il était, depuis ses années d'université, en contact avec le cercle dont devait sortir De Nieuwe Gids. C'est dans les trois premiers numéros de cette revue que paraît le début de sa trilogie romanesque le Petit Jean (1885-1906), conte poétique et allégorique dont le héros, renonçant à ses rêves, décide de se consacrer à l'« humanité et à ses souffrances ». Après des vers parodiques et de remarquables essais littéraires, la publication du roman Johannes Viator (1892) sera l'occasion d'une rupture avec la revue. Les Frères (1894), un drame symboliste et mystique en vers, auquel il donne le sous-titre de « Une tragédie de la justice », est suivi d'un recueil poétique, Chant de l'apparence et de l'être (1895), et d'un roman psychologique, les Lacs glacés de la mort (1900). Depuis toujours intéressé par les problèmes sociaux et en particulier par le mouvement ouvrier, il a, entre-temps, fondé, près de Bussum, pour donner corps à son idéal « communiste », une coopérative de production agricole appelée « Walden » en hommage à Thoreau. Il a été un des écrivains les plus doués de la génération de 1880 (les Tachtigers).

Van Eyck (Piet Nicolaas)

Poète néerlandais (Breukelen 1887 – Wassenaar 1954).

Appartenant à la génération de J. C. Bloem et de G. Gossaert, mais plus intellectuel qu'eux (il s'est nourri de Platon, de Spinoza et des grands mystiques), il se détache de la beauté et du monde des sens pour rechercher dans la nature la manifestation de Dieu (le Labyrinthe orné, 1909 ; Préparatif, 1926 ; Vers 1940, 1941) et atteint le sommet de son art avec l'épopée mythologique la Méduse (1947).

Van Gulik (Robert Hans)

Écrivain néerlandais (Zutphen 1910 – La Haye 1967).

Diplomate de profession, il est l'auteur de travaux d'érudition sur l'histoire de la Chine : la Vie sexuelle dans la Chine ancienne (1961). Il estime que le roman policier serait né en Chine entre 630 et 700 apr. J.-C., s'appuyant sur les comptes rendus d'enquêtes d'un jeune juge, Ti Jen-tse (Di Renze), qui aurait résolu de nombreuses affaires, lesquelles donnèrent naissance à une multitude de récits anonymes ; ce personnage était encore, au XVIIIe  s., le héros d'une grande saga policière, les Trois Enquêtes du juge Ti (réécrites et publiées à partir de 1956). Van Gulik a traduit ou, en fait, réécrit et inventé un bon nombre d'enquêtes du juge Ti (la Perle de l'empereur, 1963 ; Meurtre à Canton, 1964 ; Assassins et poètes, 1968 ; l'Énigme du clou chinois, 1985).

Van Hasselt (André Marie)

Écrivain belge de langue française (Maastricht 1806 – Bruxelles 1874).

Rompant avec ses débuts traditionnels, il découvre les romantiques allemands (Rückert, Uhland, Heine, Lenau, Eichendorff) qui lui inspirent ses Études rythmiques (1862), où il tente de musicaliser le vers français en le calquant sur la prosodie germanique. Son chef-d'œuvre, les Quatre Incarnations du Christ (1867), est un vaste « poème social » consacré à la marche de l'humanité vers la rédemption.

Van Langendonck (Prosper)

Poète belge d'expression néerlandaise (Werchter 1862 – Bruxelles 1920).

L'un des fondateurs de la revue Van Nu en Straks (1893), il a animé le renouveau des lettres flamandes et exercé une forte influence sur les jeunes écrivains. Ses poèmes, de forme classique, avec une prédilection pour le sonnet, traduisent le pessimisme profond et les tourments d'un homme qui, à partir de 1890, ressent les atteintes de la schizophrénie.

Van Lennep (Jacob)

Écrivain hollandais (Amsterdam 1802 – Oosterbeek, Gueldre, 1868).

Ses romans historiques (la Rose de Dekama, 1836 ; les Aventures de Ferdinand Huyck, 1840), inspirés comme ses poèmes épiques (Légendes néerlandaises, 1828-1847) par l'histoire nationale et dont l'humour est une des composantes, lui assurèrent une grande popularité.