Dictionnaire de la Littérature 2001Éd. 2001
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Maximianus Etruscus

Poète latin (VIe s. ?).

D'époque controversée (on le situe parfois au IXe s.), mais très probablement contemporain de Boèce, qu'il dit avoir personnellement connu, ce poète d'origine italienne est le dernier en date des élégiaques latins. Il évoque dans ses Élégies, de façon parfois assez crue, ses amours de jeunesse, et déplore avec des accents pathétiques la décrépitude et l'impuissance sexuelle de la vieillesse.

Maximov (Vladimir Emelianovitch) , pseud. de Lev Alexeïevitch Samsonov

Écrivain russe (Moscou 1930 – Paris 1995).

Auteur de récits autobiographiques qui mettent en scène des marginaux, il participe au mouvement de dissidence des années 1970 : les Sept Jours de la création (1971), son roman le plus connu, qui tente de lire l'histoire du XXe siècle au regard de l'Évangile, est publié à l'étranger. En 1974, il s'installe en France, où il continue de publier (Adieu de nulle part, 1981 ; l 'Errance jusqu'à la mort, 1994).

May (Karl)

Écrivain allemand (Hohenstein-Ernstthal 1842 – Radebeul 1912).

Son œuvre s'inscrit dans la tradition du roman de voyage et du roman d'Indiens (Winnetou, 1893-1910 ; Au pays du Mahdi, 1896). Elle se fonde sur une idéologie souvent contestée – culte de la force, violence –, qui débouche cependant sur des tendances pacifistes (Paix sur terre, 1904). Le succès européen de Karl May a été comparable à celui de J. Vernes ou d'E. Salgari, avec en particulier Winnetou, classique du roman d'aventures pour la jeunesse, trilogie fondée sur l'amitié d'un vieux chasseur blanc pour un jeune Indien, dans un mélange de sentimentalisme et de sexualité trouble.

maya (littérature)

Le terme général de Maya désigne l'ensemble formé par les Maya-Yucatèques, Maya-Quichés, Maya-Cakchiquels, Maya-Mams, Maya-Tzotzils, Maya-Lacandons, etc., qui, malgré des particularismes locaux, appartiennent au même groupe culturel, se partagent un territoire formé de la partie méridionale du Mexique (Yucatán) et de la partie septentrionale de l'Amérique centrale (Belize, Guatemala, Honduras, Salvador) et parlent des langues similaires dites langues mayances. Fleuron de l'Amérique précolombienne, les Mayas ne connaissaient ni l'usage du métal ni celui des animaux de bât ou de trait. Ils construisirent cependant des centres cérémoniels prodigieux, inventèrent un système d'écriture glyphique non décrypté et développèrent un système mathématique vigésimal d'une grande précision. Les conquistadores détruisirent la plupart des témoignages littéraires précolombiens, et seuls trois codex précortésiens ont subsisté : le codex de Dresde, le codex de Paris ou Peresianus, le codex de Madrid ou Tro-Cortesianus.

   Nos connaissances actuelles sont le fruit de transcriptions de traditions orales ou de codex disparus, effectuées par des missionnaires ou des Indiens alphabétisés. L'ensemble de la littérature maya connue est de teneur historique, mythologique et prophétique. Si l'obsession du temps, particulière aux Mayas, ainsi que leur grand souci de fixer et de conserver les événements historiques et parahistoriques de leur nation sont illustrés dans les annales et les chroniques, la puissance de leur imaginaire et leur sens poétique sont exprimés dans les épopées mythiques et les récits fabuleux. La production littéraire des Maya-Quichés a laissé deux témoignages, le Popol-Vuh et le drame de Rabinal Achí. La littérature des Maya-Yucatèques est connue principalement grâce au Chilam Balam, ouvrage composé de chroniques en forme d'annales relatives à l'histoire du Yucatán, et de textes à valeur mythique et prophétique. Les Maya-Cakchiquels ont laissé dans les Anales de los Cakchiqueles, ou Memorial de Sololá, une longue chronique développant l'histoire du monde et du peuple des Cakchiquels. Enfin, des fragments de textes traitant de religion, de magie et de médecine, recueillis à l'époque coloniale, donnent un aperçu des traditions littéraires des Maya-Tzotzils et des Maya-Lacandons.

   Le mélange d'influences européennes, chrétiennes, puis nord-américaines a donné naissance à une culture hybride très particulière, et l'expression littéraire actuelle des Mayas rend bien compte de ce phénomène d'acculturation. Les mythes de création, très semblables sur l'ensemble de la zone maya, décrivent la succession de créations et de destructions qui précéda l'émergence du monde actuel. Mythes, contes, légendes, prières, invocations, histoires drôles, jeux de mots et devinettes, qui foisonnent dans les communautés mayas d'aujourd'hui, témoignent de la vivacité des traditions orales et de l'importance du rôle joué par ce fonds de croyances, de coutumes et de traditions.

Maya (Rafael)

Écrivain colombien (Popayán 1897 – Bogota 1980).

Poète classique, formé à l'école de la poésie latine et espagnole, il s'intéresse aussi aux recherches formelles du Parnasse, au symbolisme et au modernisme (la Vie à l'ombre, 1925 ; Après le silence, 1938 ; Navigation nocturne, 1959 ; la Terre possédée, 1964). Directeur des revues Bolívar et Crónica Literaria, il fut également un critique écouté, plaçant la littérature dans une perspective philosophique et morale (Considérations critiques sur la littérature colombienne, 1944).

Mayáns y Siscar (Gregorio)

Écrivain espagnol (Oliva, Valence, 1699 – id. 1781).

Connu de toute l'Europe savante avec laquelle il entretenait une correspondance suivie (Lettres latines, 1732-1773), il fut le plus grand savant espagnol de son siècle. Dans ses Origines de la langue espagnole (1737), il publia pour la première fois le Dialogue de la langue de Juan de Valdés. Il fit paraître de nombreuses éditions commentées de textes classiques ou modernes dont la monumentale édition des œuvres de J. L. Vives (1782).

Mayeur de Saint-Paul (François-Marie Mayeur, dit)

Acteur et auteur dramatique français (Paris 1758 – id. 1818).

Il fit partie de la troupe de Nicolet dès 1779. Auteur de pamphlets (l'Autrichienne en goguette ou l'Orgie royale, 1789), exilé en Amérique en 1789, il dirigea, à son retour en France, des théâtres à Paris et en province (Bordeaux, Lyon, Dunkerque). Il fit jouer des comédies (le Fou par amour, 1788 ; Cassandre, maître d'école et polygraphe, 1804) et des pantomimes à grand spectacle (l'Héroïne de Boston, 1802).