Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
E

Employé (suite)

Parmi les fonctionnaires, les policiers et les militaires appartiennent à la catégorie des « employés », telle qu'elle est définie par l'INSEE. Dans le secteur privé, les salariés travaillant dans les services administratifs, dans les « services directs aux particuliers » en font également partie.

Contrairement aux ouvriers, dont la part est en recul, les employés représentent une proportion légèrement croissante des emplois (près de 29 % du total en 1997, contre 26,05 en 1984). Sous ce vocable, on regroupe des professions très différentes (employés et agents civils de la fonction publique, employés de commerce), mais moins hétérogènes qu'autrefois. À côté de la catégorie des « employés », l'INSEE a créé celle des « catégories intermédiaires », qui lui est assez proche. On y retrouve les instituteurs, les techniciens, contremaîtres et agents de maîtrise et certains métiers de la santé. En fait, le mot « employé » est aujourd'hui de plus en plus souvent utilisé comme un terme générique permettant de classer les salariés n'apparaissant ni dans le groupe des ouvriers ni dans celui des cadres.

Parmi les salariés répertoriés par l'INSEE dans la catégorie des employés, on recense une très large majorité de femmes. Celles-ci représentent plus des trois quarts des effectifs, soit près de 6 millions de personnes. Cette prépondérance est particulièrement marquée parmi les employés administratifs d'entreprise et les employés de la fonction publique (plus de 80 %).

Pour l'essentiel, ces emplois sont localisés dans le secteur tertiaire, où se concentre une part essentielle des postes occupés par les femmes

J.-M. N.

➙ Cadre, métier, ouvrier

Emprunt

Somme d'argent obtenue à crédit.

En faisant un emprunt bancaire de 1 000 euros, un ménage obtient un crédit remboursable auprès de sa banque, à une certaine échéance, moyennant le paiement d'un intérêt. Comme les ménages, les entreprises recourent à l'emprunt bancaire. Les plus grandes entreprises émettent également des emprunts sur les marchés financiers, appelés emprunts obligataires, ou obligations. Toutefois, les plus gros emprunteurs obligataires restent les administrations publiques

A. L.

➙ Endettement, obligation

Encadrement du crédit

Instrument de politique monétaire par lequel la banque centrale exerce un contrôle administratif sur la quantité de crédit accordée par les banques.

Utilisée par la Banque de France comme instrument privilégié de la politique monétaire entre 1972 et 1986, cette procédure administrative fixait les normes annuelles d'octroi de crédit pour les banques commerciales. Par exemple, si la norme imposait une progression maximale de 2,5 % pour l'année n, une banque commerciale qui avait accordé 100 millions de francs de crédit à sa clientèle l'année n –1 ne pouvait pas octroyer plus de 102,5 millions de francs de crédit l'année n. Les normes étaient différentes selon les banques et les catégories de crédit. En cas de dépassement des normes, les banques étaient pénalisées par la Banque de France.

Au fil des années, l'encadrement du crédit s'est avéré lourd, complexe et inefficace. La Banque de France lui a substitué le taux d'intérêt comme instrument de politique monétaire en 1987

A. L.

➙ Banque, taux d'intérêt

Encaisse

Somme de monnaie détenue par un agent économique à un instant donné.

On distingue l'encaisse nominale, correspondant à la valeur faciale (cours légal) des liquidités détenues (inscrite sur les pièces et les billets), et l'encaisse réelle, qui en exprime le pouvoir d'achat compte tenu du niveau général des prix.

Cette détention de monnaie s'explique par la nécessité de disposer d'une encaisse préalable pour régler ses achats. Keynes a aussi justifié son existence dans une logique d'arbitrage financier rendant parfois la monnaie, dans sa fonction de réserve de valeur, plus attractive que les placements financiers (actions ou obligations).

À la suite de Pigou et contre Keynes, les néoclassiques ont estimé que la baisse des prix pouvait avoir un effet de relance sur l'économie car elle accroît le pouvoir d'achat de l'encaisse réelle des agents et stimule leur demande. Mais, en pratique, cet effet positif d'encaisse réelle est trop faible pour faire sortir l'économie de la dépression quand les prix baissent trop fortement

P. L.

➙ Cash-flow, déflation, dichotomie, illusion, liquidité, préférence pour la liquidité, spéculation, thésaurisation

Enclosures

Système de clôture des terres agricoles anglaises qui bouleversa l'organisation économique des campagnes.

La première vague d'enclosures se produisit en Angleterre durant le xve siècle, en liaison avec l'essor de l'élevage du mouton. Après l'appropriation des terres d'Église par Henri VIII, dans les années 1540, les clôtures reprirent au xviie siècle, quand l'État vendit massivement ses domaines : les nobles et les paysans aisés qui les achetaient matérialisèrent ainsi leur propriété et développèrent à nouveau l'élevage du mouton, pour fournir la laine aux artisans du textile. Cela remettait en cause les vieilles pratiques médiévales de « vaine pâture », l'usage communautaire des sols liés aux open fields (champs ouverts), et réduisait ainsi les ressources de la petite paysannerie qui ne pouvait supporter le coût de la clôture.

Le mouvement s'amplifia encore du milieu du xviiie siècle jusqu'aux années 1820. Associé au remembrement des terres et aux investissements agraires réalisés par les « fermiers-capitalistes », il permit une hausse importante de la productivité agricole, mais acheva de ruiner les petits paysans : certains d'entre eux filèrent et tissèrent à domicile pour des marchands du textile, d'autres partirent chercher du travail dans les centres urbains. Cela explique l'essor du capitalisme industriel anglais à partir de la fin du xviiie siècle

P. B.

➙ Grande-Bretagne

Endettement

Opération financière consistant à emprunter une somme d'argent ; somme d'argent ainsi empruntée ; situation financière d'un emprunteur.

Le surendettement en France

A vec la suppression de l'encadrement du crédit en 1987, l'endettement des ménages français a fortement augmenté au cours des années suivantes. Cet essor s'est traduit pour certains ménages par une situation de surendettement, caractérisée par des ressources courantes insuffisantes pour faire face au remboursement des crédits passés. Au surendettement « actif » de consommateurs compulsifs et imprévoyants s'est ajouté un surendettement « passif », subi par des individus exposés au chômage, au divorce et, plus généralement, à une dégradation de leurs conditions de vie.