Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Clause de la nation la plus favorisée (NPF) (suite)

Néanmoins, dans certains cas, cette clause peut favoriser des comportements de « passagers clan-destins », c'est-à-dire de pays qui, grâce à la clause NPF, bénéficieraient de l'ouverture des pays membres sans réciprocité.

L'OMC prévoit un certain nombre d'exceptions à la clause NPF pour les regroupements régionaux ou en faveur des pays en développement

J.-M. S.

Clignotant

Indicateur économique servant à guider l'intervention des pouvoirs publics.

L'un des indicateurs les plus surveillés par les responsables de la politique économique est le taux d'inflation. Quand celui-ci dépasse une valeur jugée maximale, l'État décide d'intervenir plus directement dans l'économie pour corriger son évolution spontanée. Il peut alors réduire la masse monétaire, augmenter les taux d'intérêt, contrôler les hausses de salaires...

Les autres principaux clignotants sont le taux de chômage, le solde des échanges extérieurs, et celui du budget de l'État. Quand les taux d'inflation et de chômage deviennent positifs, et quand les soldes extérieurs et budgétaires deviennent négatifs, on dit que « les clignotants s'allument » et indiquent un danger pour l'économie. Ils attirent l'attention de l'État, amené à prendre des mesures avant que les indicateurs « ne passent au rouge », c'est-à-dire que les déséquilibres ne se creusent d'une façon excessive

P. B.

Cliquet (effet de)

Absence de baisse de la consommation alors que le revenu diminue.

Lorsque le revenu augmente, on tend à consommer davantage et, simultanément, à épargner davantage par crainte des mauvais jours. Quand arrivent ces mauvais jours, par exemple si l'on perd son emploi, le revenu total diminue et, pourtant, on ne diminue pas immédiatement son niveau de consommation ; on puise dans son épargne pour continuer de jouir du même train de vie qu'avant. L'effet de cliquet révèle donc une asymétrie de comportement, selon que le revenu augmente ou diminue. Bien entendu, si les mauvais jours duraient plus longtemps que prévu, on finirait par diminuer sa consommation.

On constate ainsi que la consommation globale en France n'a pas fléchi quand le chômage de masse est apparu en 1974, ni lors des fortes baisses des valeurs boursières de 1987

F. E.

➙ Consommation, revenu

Club de Londres

Organisme regroupant des établissements bancaires de nationalités diverses qui ont choisi de gérer en commun un problème ponctuel de dette internationale.

Il est le pendant bancaire du Club de Paris. L'établissement américain Citibank, par exemple, dirige le travail effectué par le Club avec le Mexique, tandis que la BNP dirige celui mené avec la Côte d'Ivoire. Certaines régions, comme l'Afrique, ont surtout emprunté à des pays (dette bilatérale) ou à des institutions (dette multilatérale). D'autres, comme l'Amérique latine, ont surtout emprunté auprès des banques (dette bancaire)

F. L.

➙ Club de Paris, dette

Club de Paris

Organisme chargé de gérer la dette des pays pauvres, créé en 1956, bien avant l'explosion de la crise de la dette au début des années 1980.

Le Club regroupe les États créanciers, qui se réunissent à Paris afin de réexaminer l'endettement de tel ou tel pays qui ne parvient pas à honorer ses échéances ; ils allongent généralement les durées de remboursement.

Certaines situations sont simples : au Club de Paris, la France est toujours créancière (prêteuse), et le Sénégal, toujours débiteur (emprunteur). Mais la Russie peut être soit l'un, soit l'autre. Elle est créancière de l'Angola, entre autres États anciennement commu-nistes ; elle se présente aussi au Club de Paris en tant que débitrice, ne parvenant plus à honorer sa propre dette extérieure.

Le Club de Paris est donc un organisme à géométrie variable : ses membres (généralement une vingtaine) varient en fonction du pays concerné, et ses réunions sont ponctuelles. Rien n'empêche l'un ou l'autre de ses membres de consentir des annulations de dette bilatérales : la France a par exemple annulé l'ensemble de la dette de l'Amérique centrale à son égard en 1998, après le passage de l'ouragan Mitch

F. L.

➙ Club de Londres, dette

COB (Commission des opérations de Bourse)

Institution chargée en France de la supervision des marchés où s'échangent des titres ou valeurs mobilières (actions et obligations principalement). On la surnomme « le gendarme de la Bourse ».

Pour que le marché attire les investisseurs, ils doivent savoir qu'ils n'y seront pas grugés et que certaines règles y sont respectées. La COB traque donc un certain nombre d'infractions. Par exemple, quiconque sait qu'une entreprise va être vendue et achète des titres avant que l'information soit rendue publique, pour les revendre ensuite quand les cours auront monté, commet un « délit d'initié », passible de poursuites.

La COB a été créée le 28 septembre 1967 avec pour mission de veiller à la protection de l'épargne investie en valeurs mobilières. Elle est compétente dès qu'il y a appel public à l'épargne. Elle doit s'assurer que l'information fournie aux investisseurs est exacte et complète, et doit veiller au bon fonctionnement des marchés de valeurs mobilières, des produits financiers cotés et des contrats à terme. Ses pouvoirs se sont renforcés au fil des ans, principalement à partir de 1990, après une série de scandales financiers. La loi lui a accordé son autonomie financière, son indépendance politique et un réel pouvoir d'investigation et de sanction.

Une institution aux pouvoirs grandissants

Au départ, la COB était conçue comme une simple autorité morale, sans pouvoir de sanction directe. Très vite, le premier président de la COB devait en mesurer les limites. Rendant visite à son homologue américain de la SEC (Securities Exchange Commission), chargé de surveiller les marchés outre-Atlantique, il eut bien du mal à lui expliquer le rôle de cette institution en France. D'entrée de jeu, l'Américain avait planté le décor : « Depuis le 1erjanvier, j'ai déjà envoyé treize personnes en prison, et vous ? » La SEC, fondée en 1934 sous Roosevelt dans le cadre du Securities Exchange Act, fut créée pour restaurer la confiance du pays dans les marchés financiers, fortement éprouvés après le krach de 1929. C'est un organisme totalement indépendant qui contrôle les professionnels et les marchés. Elle dispose de pouvoirs d'enquête, de poursuite et de sanctions disciplinaires. Sa réputation de « shérif des marchés » et son efficacité font d'elle une référence en matière boursière

D. G.

➙ Bourse, initié, spéculation