Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
F

Fiscalité (suite)

Les prélèvements obligatoires n'ont cessé d'augmenter depuis que le système fiscal français connaît sa forme actuelle : ils représentent aujourd'hui plus de 45 % du produit intérieur brut, contre 25 % en 1950. La France est désormais un des champions européens de la pression fiscale. Ce sont les cotisations sociales qui ont le plus progressé ces dernières années, plus que les impôts d'État

V. M.

➙ Assiette, CSG, impôt, IRPP, ISF, Peut-on baisser les impôts ?

Fisher (Irving)

Économiste américain (1867-1947), auteur de la formulation la plus classique de la relation entre monnaie et prix.

En proposant la formulation la plus aboutie à l'époque de la théorie quantitative de la monnaie, qui explique l'inflation par la quantité excessive de monnaie en circulation, il est un précurseur du monétarisme.

Plus généralement, il a œuvré au développement de l'économie quantitative par :

• son analyse des choix intertemporels entre consommation et épargne (celle-ci étant appréhendée comme une consommation différée) ;

• sa théorie du taux d'intérêt comme résultante de l'impatience des épargnants (l'offre) et des opportunités d'investissement (la demande). On lui doit une relation stipulant que, à l'équilibre, le taux d'intérêt nominal doit être égal au taux de profit augmenté du taux d'inflation.

La prise en compte des anticipations de l'inflation lui a permis de rendre ces relations d'équilibre de long terme compatibles avec des déséquilibres conjoncturels d'origine monétaire, et d'en tirer un plaidoyer pour des politiques de stabilisation monétaire

P. L.

➙ Dichotomie, illusion, marginalisme, mathématiques, école néoclassique, neutralité

Flexibilité

Ensemble des mesures permettant d'assouplir les conditions d'emploi afin de les adapter aux exigences de compétitivité de l'entreprise, notamment à ses rythmes de production.

Engagé à partir des années 1980, cet assouplissement conduit à remettre en cause un certain nombre de pratiques et de garanties favorables aux salariés. La flexibilité peut concerner les formes d'emploi (moins de contraintes réglementaires sur les licenciements, recours à des contrats de travail à durée déterminée) mais aussi le temps de travail. Les employeurs souhaitent organiser ce dernier sur une base non plus hebdomadaire mais annuelle afin de pouvoir moduler les horaires selon leurs besoins. Début 1999, lors des discussions engagées dans le cadre du passage aux 35 heures, la direction du groupe PSA (Peugeot-Citroën) a accepté une réduction des horaires en échange d'une banalisation du travail du samedi (jusqu'alors organisé sur la base du volontariat et rémunéré avec la majoration due au titre des heures supplémentaires).

L'introduction d'une dose de flexibilité est l'affaire du patronat et des syndicats mais aussi de la sphère politique. Partout en Europe, par exemple en Allemagne, la flexibilité est également un sujet de controverse. Selon ses partisans, elle permet de favoriser la croissance et constitue souvent le seul moyen de créer ou de sauvegarder des emplois. Ses détracteurs estiment qu'elle crée de l'exclusion et ne peut être envisagée que de manière équilibrée, sous forme de « donnant donnant »

J.-M. N.

➙ CDD, compétitivité, patronat, rigidité, temps de travail

FMI (fonds monétaire international)

Le FMI est, avec la Banque mondiale, l'une des deux institutions jumelles créées en 1944 à l'issue de la réunion de Bretton Woods. Sa mission d'origine, dans un régime mondial de changes fixes, était d'aider les États membres à équilibrer leur balance des paiements, afin d'obtenir et de préserver la convertibilité de leur monnaie. Après le flottement généralisé des monnaies, dans les années 1970, puis la libéralisation des mouvements de capitaux dans les années 1980, le FMI est désormais confronté à des crises financières massives et « contagieuses », comme celle du Mexique en 1994 ou la crise asiatique de 1997.

Initialement chargé de veiller au bon fonctionnement du système monétaire international, le FMI assure la surveillance des politiques de change et l'octroi de crédits aux pays rencontrant des difficultés dans leur balance des paiements.

Le FMI est entré en activité en 1946, avec 35 membres seulement (le bloc des pays communistes refusait d'y participer et la décolonisation n'avait pas commencé). Il compte aujourd'hui 182 membres, soit quasiment le monde entier (hormis la Corée du Nord et Cuba).

Après guerre, la plupart des monnaies étaient inconvertibles, c'est-à-dire qu'elles ne pouvaient être échangées contre d'autres monnaies. Ainsi, jusqu'en 1958, un touriste français allant en Argentine ne pouvait acheter des pesos avant son voyage et, lorsqu'il rentrait à Paris, personne ne voulait lui échanger les pesos restants (censés d'ailleurs rester à l'intérieur des frontières argentines) contre des francs français. Les uns après les autres, les pays ont établi un niveau de réserves de change suffisant pour faire face aux offres et aux demandes de monnaie, que ce soit pour le tourisme, les échanges de marchandises ou les transactions sur les marchés financiers. Le franc français est devenu librement convertible en 1958.

Pour atteindre cet objectif de convertibilité et préserver l'équilibre du système monétaire international (SMI), le FMI est amené à consentir des prêts. Ceux-ci permettent aux pays bénéficiaires de mieux équilibrer leur balance des paiements (leurs échanges avec l'étranger), donc de continuer à participer à la vie économique internationale.

Le FMI est une sorte de banque coopérative internationale. Les prêts sont financés par les quotes-parts (les parts de capital) détenues par les membres du FMI (la Banque mondiale, au contraire, emprunte sur les marchés internationaux afin de prêter aux États). Le montant d'une quote-part (en anglais quota) est déterminé par la richesse du pays et par sa performance économique. Les États-Unis sont, bien sûr, le plus gros contributeur : sur l'énorme somme de 290 milliards de dollars de capital total, ils apportent 17,35 %. Ils sont suivis par le Japon (6,23 %), l'Allemagne (6,08 %), la France et la Grande-Bretagne (5,02 %) chacune. La plus petite quote-part (0,01 %) est apportée par l'île de Palau (Océanie), devenue membre en 1997.