Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
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Services (suite)

L'irruption des nouvelles technologies a, en revanche, ouvert tout un monde de services que personne n'aurait imaginé il y a une quinzaine d'années : à l'époque, a raconté Peter Drucker, spécialiste américain du management, on pensait que l'informatique allait tuer le papier, on n'aurait jamais envisagé que l'Internet ferait la fortune d'Amazon.com, une librairie en ligne qui vous envoie par la poste de bons vieux livres.

S. G.

➙ Communication, Internet, secteur tertiaire

Sidérurgie

Activité industrielle consistant à transformer du minerai de fer en acier. Ce métal peut être doté de caractéristiques et de formes diverses en fonction de sa destination (par exemple, tôles, poutrelles, rails, fils métalliques, ronds à béton).

Depuis 1740, grâce à une série d'innovations technologiques, la sidérurgie a occupé une place centrale dans la révolution industrielle. Implantée dans les régions productrices de minerai de fer et de charbon (le coke servant à faire fondre le métal dans les hauts-fourneaux), cette industrie s'est particulièrement développée en Europe – au Royaume-Uni, en Belgique, en Allemagne et en France, avec pour berceau le Nord et la Lorraine. Toutes les régions productrices d'acier ont été lourdement affectées, à partir de la fin des années 1970, par la décrue de l'emploi dans ce secteur, en quête de gains de productivité et de spécialisation face à de nouveaux concurrents mondiaux.

Restructurations et redressement

En France, la création, en 1948, de la société Usinor (Union sidérurgique du Nord), regroupant les Forges et aciéries du Nord et de l'Est et Denain-Anzin, a inauguré une longue série de concentrations entre les anciens « maîtres de forge », qui s'achèveront en 1987 par la fusion d'Usinor et de Sacilor. Surendettée, insuffisamment productive malgré la création d'une Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) en 1951, la sidérurgie française est nationalisée en 1981 et restructurée à marche forcée, au prix de nombreuses fermetures d'usines. Privatisée en 1995, Usinor compte aujourd'hui 22 000 salariés, contre 160 000 en 1974.

Sur le plan économique, la sidérurgie française s'est redressée et occupe une position enviable. En 1998, Usinor était le deuxième fournisseur mondial, avec un chiffre d'affaires de 16,2 milliards d'euros (106,2 milliards de francs) et une production de 22,9 millions de tonnes, presque à égalité avec le numéro un, le japonais Nippon Steel (16,3 milliards d'euros, pour 28,1 millions de tonnes). Les trois autres grands producteurs mondiaux sont l'allemand Thyssen-Krupp, le sud-coréen Posco et le britannique British Steel. Les principaux secteurs consommateurs d'acier sont le bâtiment (41 % des débouchés de la sidérurgie en Europe), l'automobile (17 %), l'équipement et les transports (36 %), l'électroménager (3 %) ou encore l'emballage (3 %).

A.-M. R.

➙ Révolution industrielle

Silicon Valley

Région des États-Unis située au sud de San Francisco, en Californie, où se sont implantées de très nombreuses entreprises d'électronique.

Parmi les entreprises les plus célèbres, on peut citer le constructeur d'ordinateurs Apple ou le fabricant de composants Intel. Cette région doit son nom au silicium, composant essentiel à la fabrication des circuits intégrés.

La Silicon Valley s'est développée au début des années 1950. Elle peut être considérée comme un modèle de technopole. On trouve sur son territoire de nombreuses universités, dont les prestigieuses Stanford et Berkeley, ainsi que des laboratoires de recherche privés, dont le célèbre PARC (Palo Alto Research Center) de la firme Xerox, à l'origine de nombreuses innovations tels la souris et le multifenêtrage qu'Apple sut populariser avec le Macintosh. Des entreprises devenues grandes y côtoient une multitude de firmes naissantes dont l'éclosion est facilitée par la présence de nombreuses sociétés de capital-risque.

Silicon Valley devient un terme générique s'appliquant à toute zone concentrant des firmes de haute technologie sur son sol.

A. K.

➙ Informatique, technopole

Simiand (François)

Économiste et sociologue français (1873-1935), qui étudia plus particulièrement la formation des salaires.

Il élabora des statistiques de référence pour les années 1800-1930 (le Salaire, l'évolution sociale et la monnaie, 1932), et enseigna l'histoire du travail au Collège de France (1932-1935).

P. B.

Simon (Herbert A.)

Économiste américain (né en 1946), prix Nobel en 1978, spécialiste de nombreux champs scientifiques (psychologie, informatique, sciences politiques, etc.).

Ses travaux portent sur la prise de décision dans les entreprises ou organisations (les Organisations, 1958, avec J. G. March). Il met en valeur les limites qui, dans la réalité, restreignent la mise en œuvre d'une rationalité telle que la conçoit la théorie néoclassique : les individus ne disposent pas de la totalité de l'information ni de la capacité de traiter celle-ci de façon exhaustive et doivent donc prendre la décision la plus satisfaisante sans être sûrs que ce soit la meilleure (Models of Bounded Rationality, 1982).

P. U.

Sismondi (Jean de)

Économiste suisse (1773-1842), qui s'opposa aux auteurs libéraux optimistes en mettant en avant le risque de « sous-consommation » ouvrière.

Pour Sismondi, le problème majeur du capitalisme est la concentration des capitaux, qui amène à fabriquer en grande quantité des biens que la population ouvrière, recevant un salaire de subsistance, ne peut intégralement acheter. Cette sous-consommation ne peut selon lui que conduire à une crise générale, à défaut de pouvoir compter sur des ventes à l'étranger, toujours incertaines.

Sismondi se rangea donc, aux côtés de Malthus et de Hobson, dans le camp des économistes pessimistes, critiquant les thèses optimistes de Say et de Ricardo qui niaient l'existence d'un problème de débouchés.

Son principal ouvrage, Nouveaux Principes d'économie politique, fut publié en 1819.

P. B.

SMI (système monétaire international)

Le système monétaire international (SMI) organise les échanges monétaires à l'échelon mondial. Il permet à deux détenteurs de monnaies (devises) différentes de s'échanger des biens sans recourir au troc. Depuis l'abandon du système dit de Bretton Woods, en 1971, il n'existe plus de SMI formel, mais les relations entre monnaies sont régies par une série d'arrangements informels, privilégiant les changes flottants par rapport aux changes fixes. Les pays de l'Union européenne, après vingt ans d'efforts pour stabiliser les changes en Europe, ont créé de toutes pièces une monnaie unique, l'euro.