Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
M

Marché du travail (suite)

Les marchés ont des structures différentes : un marché sera concurrentiel s'il est constitué par un grand nombre de firmes et de travailleurs sans influence sur le salaire de ce marché (par exemple, le marché des services des gens de maison). On est en situation de monopsone quand une ou plusieurs entreprises sont les seules à acheter un certain type de travail (par exemple, Michelin à Clermont-Ferrand) ; il y a monopole quand un groupement de salariés occupe une position dominante (exemple, le syndicat CGT du livre).

Quand le marché du travail est concurrentiel, il s'analyse par l'interaction entre l'offre et la demande des différentes formes de travail.

• L'offre de travail est le nombre de travailleurs prêts à offrir leurs services pour un salaire donné. En général, la relation est croissante : plus le salaire est élevé, plus le nombre de travailleurs prêts à travailler sur le marché est grand.

• La demande de travail donne le nombre de travailleurs que les firmes d'un marché sont prêtes à employer pour un salaire donné. Elle émane d'entreprises qui agissent au mieux de leurs intérêts : elles emploieront des travailleurs tant que ceux-ci leur rapportent plus qu'ils ne leur coûtent.

L'équilibre du marché du travail se définit comme la combinaison de salaires et du nombre de travailleurs employés qui satisfait simultanément les travailleurs et les firmes. Les lois du marché ou de l'offre et de la demande indiquent comment se modifie l'équilibre quand se déplacent l'offre ou la demande. Par exemple, à l'approche de l'an 2000 et du fameux « bug », la demande d'informaticiens s'est fortement accrue ; l'offre étant fixée à court terme (former des informaticiens prend du temps), leur salaire sur le marché a fortement augmenté.

Le marché du travail est fortement réglementé : des conventions collectives par secteur d'activité établissent des rémunérations minimales selon le niveau de qualification des travailleurs et précisent les conditions de travail. Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) est le niveau de rémunération horaire minimum autorisé en France. Il est depuis le 1er juillet 1999 de 40,72 francs brut par heure, soit 6 881,68 francs pour 169 heures par mois.

M. S.

Marge

Différence entre un prix de vente (ou le chiffre d'affaires d'une entreprise) et un coût observé au cours d'une période donnée.

Une entreprise, au cours d'une année, a réalisé un chiffre d'affaires de 1 000, a acheté (et consommé) des matières premières pour 500, a payé de la main-d'œuvre pour 300 et a eu des charges d'amortissement de 100. On peut, par exemple, calculer les différentes marges suivantes :

• marge sur coût d'achat des matières premières : 500 (1 000 – 500),

• marge sur coûts variables de production :200 (1 000 – 500 – 300),

• marge sur coût complet de production :100 (1 000 – 500 – 300 – 100).

Il existe donc une grande variété de marges.

Les rapports d'une marge à un chiffre d'affaires (taux de marge) peuvent donner des informations intéressantes sur la politique commerciale ou industrielle d'une entreprise, mais ils ne constituent que des indicateurs de profitabilité (rapport d'un résultat aux ventes) et non de rentabilité (rapport d'un résultat à une masse de capitaux).

J. R.

➙ Rentabilité

Marginalisme

Théorie économique reposant sur un raisonnement « à la marge », c'est-à-dire portant sur les variations de petites quantités offertes et demandées, et non plus principalement sur les quantités globales produites ou échangées.

Cette approche de l'économie est apparue dans les années 1870 simultanément en Angleterre avec S. Jevons, en Autriche avec C. Menger et en France avec L. Walras, auteurs également qualifiés de néoclassiques.

La notion d'utilité marginale est au cœur de leur analyse : il s'agit de supplément d'utilité qui provient de la possession d'une unité supplémentaire de biens. Ces auteurs considèrent en effet que chaque individu accroît la demande d'un bien tant que l'utilité marginale procurée par l'acquisition d'une unité supplémentaire de ce bien est supérieure à la perte d'utilité provoquée par la dépossession de ce que l'on donne en échange (un autre bien, du temps de travail...).

Le prix des facteurs de production tend vers leur productivité marginale

Les marginalistes affirment, d'autre part, que la rémunération des facteurs de production (le travail en particulier) tend à être égale à la productivité marginale de ces facteurs. Ainsi, le salaire tend vers la productivité marginale en valeur du travail (c'est-à-dire la valeur produite par la dernière unité de travail utilisée), car l'employeur augmentera la quantité de travail qu'il utilise tant que le salarié rapporte plus qu'il ne coûte, et cela jusqu'à ce que la dernière heure de travail ne lui procure plus de profit : le salaire est alors égal à la productivité marginale du travail, et le profit marginal est nul.

On peut globalement associer le marginalisme à l'élaboration de la théorie microéconomique telle qu'elle s'enseigne encore aujourd'hui.

F. E. et P. B.

➙ (W. S.) Jevons, (C.) Menger, microéconomie, utilité, (L.) Walras

Mark

Unité monétaire de l'Allemagne et de différents autres pays d'Europe.

Le mot mark se réfère à la marque autrefois gravée sur les pièces afin d'indiquer leur poids exact de métal précieux. La marque a disparu, mais non l'appellation de la monnaie, qui reste utilisée par plusieurs pays, exprimée en différentes langues. Depuis 1998, le mot marka a été choisi par la Banque centrale de Bosnie-Herzégovine pour remplacer officiellement le dinar yougoslave. Le taux de change du marka bosniaque est fixe par rapport au mark allemand. La devise de la Finlande est le markka.

L'Allemagne de l'Est avait également conservé l'appellation Mark depuis sa création en 1949, mais la valeur des Ost-marks était bien inférieure à celle des Marks de l'Ouest. L'union monétaire de l'Allemagne intervint en juillet 1990, date à laquelle il fut déclaré que les deux monnaies auraient la même valeur et que le mark de l'Est cesserait d'être utilisé.