Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Conjoncture (suite)

Les méthodes statistiques et comptables sont aujourd'hui sophistiquées. Les comptes nationaux fournissent des statistiques fréquentes : mensuelles et trimestrielles. De même, des enquêtes conjoncturelles d'opinion sont menées. Enfin, des indicateurs ont été définis pour une vision rapide de la situation.

Une analyse de conjoncture aborde l'évolution des variables macroéconomiques nationales et internationales, mais aussi le comportement des agents. On traite ainsi l'offre globale (production en prix, en volume et par secteur, importations, marché du travail), la demande globale (consommation, investissements privé et public, stocks, exportations, revenus), la monnaie, la balance des paiements, etc

E. L. H.

➙ Carré magique, INSEE

Consommation

Acte économique qui consiste à satisfaire un besoin humain par l'usage d'un bien ou d'un service.

Faire ses courses, consulter son dentiste, louer une villa au bord de la mer pour les vacances constituent autant d'actes de consommation. Les économistes distinguent deux formes de consommation : une consommation marchande et une consommation non marchande. La consommation marchande se déroule dans le cadre du secteur privé de l'économie. Les ménages achètent les biens et les services produits par des entreprises privées et proposés à un prix de marché qui incorpore le bénéfice de l'entreprise. Parallèlement, l'intervention croissante de l'État a été à l'origine du développement d'une consommation de type non marchand. Cette dernière est liée à la production de biens et services collectifs qui sont soit distribués à titre gratuit aux ménages, par exemple l'enseignement public en France, soit vendus à un prix égal ou inférieur aux coûts de production. Les différentes infrastructures culturelles (musées, monuments publics, théâtres subventionnés) relèvent de cette dernière catégorie.

Les comportements de consommation découlent des structures économiques et sociales où ils prennent forme. Certaines aspirations de nature universelle (alimentation, logement, vêtement) sont satisfaites en fonction du niveau de développement atteint par l'économie nationale. Ainsi, dans de nombreux pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne, la ration alimentaire est en dessous du seuil nécessaire à la reproduction de la force de travail. Parallèlement, à l'intérieur d'une même formation sociale, on constate des inégalités de consommation entre les différents groupes sociaux en fonction des ressources attachées à leurs conditions d'existence (patrimoine, revenus).

De la nécessité à l'ostentation

L'analyse économique montre que la consommation obéit à différents paramètres, notamment le niveau de revenu. La « loi d'Engel » (de Ernst Engel, économiste allemand du xixe siècle) montre que le budget consacré aux dépenses alimentaires tend à diminuer au fur et à mesure de l'augmentation du revenu. Au début du xviiie siècle, près de 70 % du revenu des Français étaient consacrés à l'achat de céréales. Aujourd'hui, le poste « Produits alimentaires, boissons » ne représente plus qu'environ 18 % du budget des ménages.

Keynes, lorsque le revenu augmente, la consommation s'accroît mais d'une façon moins soutenue que le revenu : les agents économiques amplifient alors leur épargne. Keynes a recours à la notion de propension à consommer pour définir le rapport qui s'établit entre la consommation et l'épargne.

La consommation est aussi le produit des structures sociales. L'économiste américain Thorstein Veblen souligne l'existence de l'effet d'ostentation dans les comportements de consommation de certains agents économiques qui souhaitent, par le niveau volontairement élevé de leurs dépenses, démontrer l'importance de leur pouvoir d'achat et ainsi leur position hiérarchique à l'intérieur du corps social

J.-C. D.

➙ Bien collectif, (J. M.) Keynes, propension à consommer, (T. B.) Veblen

Consommation intermédiaire

Ensemble des biens et services marchands consommés afin de produire d'autres biens.

La consommation intermédiaire comprend les matières premières de toute nature achetées par un agent (à l'exception des machines), dont la valeur se retrouve dans les biens qu'il produit (par exemple achat de tôle, de pièces détachées, d'énergie électrique par un constructeur d'automobiles). Elle est déduite de la valeur de sa production pour mesurer sa valeur ajoutée

P. B.

➙ Comptabilité nationale

Consortium

Groupement d'entreprises sous une direction unique pour réaliser une opération industrielle, bancaire ou commerciale.

L'Agence spatiale européenne a ainsi confié la production et l'exploitation des lanceurs sur le marché mondial à un consortium européen, Arianespace. Ce consortium est détenu par 53 actionnaires, répartis dans 12 pays européens, la France détenant 57 % et l'Allemagne 18,5 %. Il regroupe 41 constructeurs et organismes aéronautiques, 11 banques et une agence spatiale

A. R.

➙ Concentration, holding, trust

Contrainte budgétaire

Égalité comptable entre le revenu d'un individu et l'ensemble de ses affectations pendant une période donnée.

Exemple : j'ai gagné R = 26 500 F le mois dernier ; j'ai dépensé N = 3 000 F pour me nourrir, C = 9 000 F pour d'autres consommations ; j'ai payé I = 7 000 F d'impôts ;  avec  le  reste,  A = 7 500 F ,  j'ai acheté des    actions ; la contrainte budgétaire s'écrit     ici     : R – I = N + C + A.

Cette présentation permet d'interpréter les décisions d'un individu comme contraintes par le fait de ne pas pouvoir dépenser plus qu'il ne gagne, tout en étant libre d'affecter tant à un poste de dépense et tant à tel autre. On en déduit que tout n'est pas possible simultanément. La notion de contrainte budgétaire vaut pour un ou plusieurs individus, mais aussi pour l'État. Dans ce dernier cas, on exprime le fait que les rentrées, essentiellement fiscales ou venant des emprunts publics, sont affectées à telles ou telles dépenses : rembourser les emprunts précédents, payer des fonctionnaires, construire des universités, etc

F. E.

➙ Budget des ménages, consommation, revenu

Contrainte extérieure

Contrainte imposée à la politique économique par l'ouverture de l'économie aux échanges commerciaux. Elle est liée à la nécessité de disposer d'une quantité suffisante de devises pour financer un éventuel déficit extérieur ou pour rembourser la dette extérieure.