Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
S

Sraffa (Piero)

Économiste italien (1898-1983), qui s'est inspiré de Ricardo et de Marx.

Installé en Grande-Bretagne à partir de 1927 et proche de Keynes et des auteurs post-keynésiens, il développa néanmoins une théorie très personnelle (notamment dans son ouvrage majeur, Production de marchandises par des marchandises, 1960) : faisant une critique de la théorie néoclassique de l'équilibre pour les incohérences logiques qu'il y décelait, il lui opposa une synthèse des théories de Ricardo et de Marx, dans le but de définir un étalon de mesure de la valeur. Il est, à ce titre, considéré comme le fondateur du courant post-ricardien.

P. U.

Stackelberg (Heinrich von)

Économiste allemand (1905-1946), auteur de travaux théoriques sur la concurrence imparfaite.

Au sein de la théorie néoclassique, il a formulé une théorie du duopole (exposée notamment dans sa thèse d'habilitation, Marktform und Gleichgewicht, 1934), à une époque où Chamberlin (1933) et J. Robinson (1934) publiaient également les résultats de travaux sur la concurrence imparfaite, mais plus en rupture avec l'approche néoclassique.

P. U.

Stagflation

Situation où coexistent inflation et absence de croissance économique.

Le terme de « stagflation » fit son apparition au milieu des années 1970, quand la croissance forte des années 1945-1974 fit place à une récession en 1975, puis à une croissance lente de l'activité, associée à la montée du chômage et à un taux d'inflation dépassant les 10 % par an.

Cette nouvelle situation suscita la réflexion des économistes, qui considéraient traditionnellement que l'inflation ne s'élève que lorsque la croissance s'accélère et que le chômage est quasi inexistant.

P. B.

➙ Phillips, crise économique

Start-up (jeune pousse)

Jeune entreprise à fort potentiel de croissance.

La start-up est une invention américaine de la fin du xxe siècle. Apparu d'abord dans la presse des États-Unis pour désigner ces petites sociétés de haute technologie nées, selon la légende, au fond d'un garage, d'une idée et d'un homme dans la Silicon Valley, – la fameuse vallée de Californie d'où sont originaires les Apple, Intel et autres Hewlett-Packard –, le terme est désormais utilisé partout dans le monde pour qualifier les petites entreprises tout juste créées mais aux capacités de développement jugées considérables.

Véritable pépinière de start-up, la Silicon Valley est considérée par beaucoup d'experts comme un modèle économique nouveau. La réunion en un seul lieu d'énormes capacités d'enseignement et de recherche d'une part (les universités de Los Angeles et de San Francisco) et d'une puissante industrie financière de l'autre (de nombreux investisseurs en capital-risque) y a favorisé la création d'entreprises par des étudiants, des chercheurs et des professeurs, entreprises à l'origine du renouveau de l'industrie américaine dans les années 1990

É. I.

➙ Capital-risque, informatique

Statistiques

On distingue généralement la statistique (singulier) et les statistiques (pluriel). La statistique représente un ensemble de méthodes permettant d'analyser différentes informations. Ce sont ces informations qui sont qualifiées de statistiques. Les statistiques sont dès lors un ensemble de données qualitatives et quantitatives, un recueil d'observations relatives à un groupe d'individus ou d'unités.

En France, l'INSEE élabore des statistiques dans un but d'analyse et de prévision. Cet organisme public produit, par exemple, des statistiques démographiques, des statistiques économiques et des statistiques sur l'emploi.

La statistique descriptive et la statistique mathématique représentent les méthodes statistiques principales.

• La statistique descriptive consiste en l'étude d'informations statistiques quantitatives et qualitatives.

• La statistique mathématique permet, en revanche, l'analyse d'informations statistiques obtenues grâce à un modèle aléatoire.

Ces méthodes s'appliquent à différents domaines d'analyse. Elles ont des applications autant dans le domaine de l'économie, de la démographie que de la biologie

N. E.-M.

Stock

Somme de biens accumulés.

En gestion et en économie, un stock peut désigner toute quantité d'actif existant à un moment donné : machines, titres, liquidités. En comptabilité, ce terme a un sens plus restreint car il ne peut désigner que les quantités non vendues de marchandises, de matières, de produits en cours de fabrication ou de produits finis, mesurées en valeur.

La notion de stock s'oppose à celle de flux, qui désigne des revenus ou des produits circulants.

J. R.

Stock-option (option sur titre)

Une stock-option, ou « option de souscription d'actions », est un droit, accordé par une société (que celle-ci soit cotée ou non) à l'un de ses salariés, d'acheter une action de l'entreprise à un prix déterminé et dans un délai donné.

Ce complément de rémunération, accompagné généralement d'avantages fiscaux, est variable : il est lié à l'évolution de la valeur de l'action. Son bénéficiaire n'en tire profit qu'à l'issue d'une période plus ou moins longue (trois à cinq ans) fixée d'avance. Ce n'est qu'alors qu'il peut « lever » son option – c'est-à-dire acheter l'action au prix d'origine, la revendre au prix du moment et réaliser ainsi un éventuel bénéfice.

Réservées de facto en France aux cadres dirigeants (1 % seulement des salariés des quarante principales entreprises cotées à la Bourse de Paris en bénéficiaient en 1999), les stock-options sont souvent distribuées à l'ensemble des membres du personnel dans les sociétés américaines. Elles sont, pour l'entreprise, un outil de motivation et de fidélisation, qui associe l'intérêt du salarié à celui des actionnaires. Elles ont d'abord été utilisées par les jeunes sociétés en forte croissance qui, bien souvent, ne disposent pas des moyens financiers pour attirer chez elles les cadres et les ingénieurs dont elles ont besoin. Les plans d'options sur actions ont connu ensuite, dans les années 1980, un rapide développement dans les grandes entreprises plus traditionnelles (Toys R Us, Pepsico, Marriott, Morgan Stanley, etc.). À la fin des années 1990, 8 millions d'Américains étaient titulaires de stock-options – 8 % de la main-d'œuvre du secteur privé non agricole, plusieurs milliers d'entre eux étant ainsi des millionnaires potentiels.