Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Compensation (suite)

• soit A, B et C décident ensemble de « compenser » leurs obligations, c'est-à-dire d'annuler leurs dettes réciproques.

La technique de la compensation s'est surtout développée dans le cadre des chambres de compensation interbanques : les banquiers de la City de Londres ont inauguré cette technique au xixe siècle en se réunissant pour annuler leurs obligations réciproques plutôt que d'opérer des transferts d'argent longs et risqués

J. R.

Compétitivité

Capacité des firmes de vendre leur production sur des marchés ouverts à la concurrence internationale, tout en proposant un prix qui couvre au minimum l'ensemble des coûts supportés pour réaliser cette vente.

La compétitivité prix est liée à la contrainte des firmes de proposer un prix au plus égal au prix pratiqué sur le marché considéré et qui est lui-même influencé par l'intensité de la demande. Elle dépend des coûts de la firme, c'est-à-dire de la rémunération et de la productivité des facteurs de production qu'elle utilise : travail, capital mais également infrastructures publiques. Elle est également déterminée par le taux de change. La compétitivité hors prix dépend de la capacité des firmes d'influencer les conditions du marché en modifiant la qualité du bien ou en en modifiant les caractéristiques.

Il n'existe pas de consensus parmi les économistes pour cerner les limites du concept de compétitivité. Pour certains, comme Paul Krugman, il ne peut être appliqué qu'aux entreprises et il n'est pas transposable aux nations. Le commerce extérieur dépend de facteurs macroéconomiques qui échappent aux entreprises. Pour d'autres, la compétitivité des nations est liée à leur capacité d'accroître leur part sur les marchés mondiaux tout en maintenant l'équilibre de leur balance commerciale

J.-M. S.

➙ Exportation, importation

Complexe militaro-industriel

Groupe d'intérêt constitué par la hiérarchie militaire et les industriels de l'armement au sein d'un même pays (à l'origine, aux États-Unis).

Inventé dans les années 1960, alors que la guerre du Viêt Nam bat son plein, ce terme met en évidence l'existence d'une coordination entre les responsables de la défense des États-Unis et les industriels de l'armement, bien que les premiers soient des fonctionnaires chargés de veiller aux intérêts de l'État, et les seconds, des représentants du secteur privé, ayant pour objectif de réaliser des bénéfices. Les organisations publiques et privées liées à la guerre apparaissent alors comme une entité autonome et défendant des intérêts communs : par exemple, la mise au point d'armes toujours plus sophistiquées, supposées améliorer l'efficacité de l'armée tout en profitant aux entreprises qui les produisent. Certains ont été jusqu'à soupçonner la hiérarchie militaire et l'industrie d'œuvrer ensemble pour la poursuite du conflit vietnamien, de façon occulte et hors de tout contrôle des institutions démocratiques.

Par extension, on qualifie de complexe militaro-industriel tout ensemble fort constitué par une armée et ses fournisseurs (par exemple, dans l'ex-URSS). Mais celui des États-Unis, qui possèdent le plus important budget militaire du monde, reste le plus puissant. Ce pays est le premier exportateur d'armement, et ses deux principaux industriels, Boeing-McDonnell-Douglas et Lockheed Martin, occupent les deux premières places du classement mondial

A.-M. R.

➙ Défense, (J. K.) Galbraith

Comportement

Type de réactions et de décisions d'un agent économique (consommateur, entreprise, gouvernement) en fonction de celles des autres agents ou des événements qui s'imposent à lui.

Le prix d'un ordinateur portable est pour chaque individu un paramètre dont la valeur dépend de décisions qui lui échappent tout à fait : la stratégie commerciale des entreprises informatiques, le fait que les employés de bureau ou les étudiants soient ou non obligés de s'équiper en ordinateurs portables, etc. Le comportement individuel consiste ici à décider à partir de quel prix on va acheter un ordinateur portable, compte tenu des autres biens que l'on peut acheter et de son revenu disponible.

Le comportement des entreprises est dominé par la recherche du profit maximum. Un fabricant d'ordinateurs portables ne peut pas décider seul du prix et de la qualité de son produit, il doit tenir compte de ce que font ses concurrents et du désir de la clientèle.

Le gouvernement a, lui aussi, un comportement économique. Il doit respecter une contrainte budgétaire, mais ses choix restent importants : augmenter les impôts (et lesquels ?) ou les emprunts ; augmenter la dépense publique ou les salaires des fonctionnaires, etc.

Le comportement de chacun tient compte du prix qui résulte du marché et, en retour, ce prix dépend de l'ensemble des comportements des intervenants du marché

F. E.

➙ Contrainte budgétaire, prix

Comptabilité

Ensemble de techniques servant à déterminer et contrôler les résultats d'un agent (entreprise, ménage, administration), à guider ses actes en fonction de son environnement et des objectifs qu'il se fixe.

Avant 1200 environ et la découverte de la comptabilité en partie double, on ne connaissait qu'une comptabilité « de caisse », héritée des Romains, qui n'enregistrait que les flux monétaires (entrées et sorties d'argent) et ne pouvait donc donner qu'un résultat à la fin de la durée de vie de l'investissement, voire de l'entreprise (par sommation des recettes et des dépenses).

De nos jours, on utilise principalement les techniques dites de la comptabilité en partie double, plus adaptées aux objectifs de la gestion des entreprises. On peut distinguer quatre types principaux de comptabilités en partie double : « économique », « juri-dique », « fiscale » et « actuarielle ».

• La comptabilité « économique » – les Anglo-Saxons l'appellent « financière », les Allemands, « dynamique », les Français, souvent « analy- tique » – a pour objet la mesure de la performance de l'entreprise (institution), plus particulièrement de sa rentabilité. Elle remplit cet objectif en comparant les actifs (évalués à leur coût d'acquisition ou de production) au résultat (produits moins charges).