Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Charges sociales (suite)

Trois raisons complémentaires expliquent que ce débat ait pris de l'ampleur au cours des années 1990 :

Deux cas de figure

• L'ouvrier : Bernard F., employé dans une entreprise de restauration collective, est payé sur la base d'un SMIC (6 881,68 francs pour 169 heures de travail dans le mois) ; il paie 1 445,84 francs de charges salariales, ce qui ramène son salaire net mensuel à 5 435,84 francs. De son côté, son employeur verse 1 878,01 francs de charges patronales. Les charges sociales s'élèvent, au total, à 3 323,85 francs. Le coût d'un SMIC pour l'entreprise est de 8 759,69 francs (au 1er janvier 2000).

• Le cadre : Luc M., cadre dans une entreprise du secteur de la métallurgie, est payé 20 000 francs brut par mois (pour 169 heures théoriques dans le mois) ; il paie 4 122,59 francs de charges salariales, ce qui ramène son salaire net mensuel à 15 877,41 francs. De son côté, son employeur verse 9 090,59 francs de charges patronales. Les charges sociales s'élèvent, au total, à 13 213,18 francs. Le coût total de son salaire est de 29 090,59 francs.

• l'accroissement des déficits sociaux a conduit les gouvernements à aller chercher ailleurs que dans les revenus du travail les recettes supplémentaires dont l'État providence avait besoin, ce qui a notamment conduit à la création en 1991 d'un nouvel impôt, la CSG ;

• l'ouverture des marchés a contraint de nombreuses entreprises à faire des efforts de compétitivité et à freiner leurs coûts salariaux ;

• les pouvoirs publics ont voulu encourager la création de postes de travail à faible productivité, notamment dans les services. Au cours de la décennie écoulée, les gouvernements de gauche ou de droite ont multiplié les exonérations de charges sociales pour favoriser l'embauche d'un premier salarié, le développement du travail à temps partiel et, depuis la loi Aubry, le passage aux 35 heures

J.-M. B.

➙ CSG, déficits sociaux, prélèvements obligatoires, protection sociale

Chemin de fer

Moyen de transport qui constitua au xixe siècle l'un des facteurs principaux du développement industriel et qui bouleversa les relations économiques nationales et internationales.

La première locomotive à vapeur fut expérimentée en 1804 par l'Écossais Richard Trevithick. Puis George Stephenson réalisa en 1825 le premier transport de voyageurs entre Stockton et Darlington, à 20 km/h. En 1830, il inaugura la ligne Manchester-Liverpool et utilisa la nouvelle chaudière du Français Marc Seguin. Ce dernier avait entrepris en 1826 la construction d'une ligne de chemin de fer entre Saint-Étienne et Lyon, tandis que les frères Pereire finançaient la ligne Saint-Germain-en-Laye-Paris, inaugurée en 1835. Le réseau de voies ferrées allait connaître un développement considérable jusqu'en 1914 : 23 500 kilomètres étaient construits en Europe dès 1850 et près de 360 000 en 1913. Aux États-Unis, la longueur du réseau passa de 14 800 km en 1850 à 457 000 km en 1913.

L'édification de ces lignes joua un rôle économique direct par la demande de produits les plus divers qu'elle suscita (extraction du charbon, production de fonte, de fer et d'acier pour fabriquer locomotives, wagons, rails, poutrelles métalliques...), par la construction de ponts, le creusement de tunnels, la pose des rails..., toutes activités nécessitant une main-d'œuvre salariée considérable. De plus, le besoin de capitaux émanant des sociétés privées qui construisirent ce réseau entraîna la création de banques destinées à collecter l'épargne du grand public. Le développement des chemins de fer constitua également une véritable « révolution des transports » en permettant d'acheminer rapidement sur de longues distances voyageurs et produits pondéreux (dont le charbon ou l'acier), et d'approvisionner les grandes villes en produits alimentaires frais.

Le rail en France à la fin du xxe siècle

E n 1998, le réseau ferré français comptait 31 850 km (dont 14 161 km de lignes électrifiées) et a transporté 823 millions de voyageurs (dont 519 millions  en  Île-de-France),  contre  406  millions  en  1901. La SNCF employait 173 900 agents, disposait de 4 487 gares et de 6 942 locomotives, dont 341 rames TGV. Le TGV reliera au début du xxie siècle Paris à Turin, via Lyon et Chambéry, et Paris à Figueras, en Espagne, via Lyon, Avignon et Montpellier. Un train pendulaire est envisagé pour relier Paris à Toulouse, Paris à Clermont-Ferrand, Bordeaux à Marseille.

Le financement de la construction de ces vastes réseaux fut aussi l'occasion de grands flux internationaux de capitaux, les Britanniques investissant largement en Amérique du Nord, et les Français dans l'Europe du Sud et en Russie (ce fut la raison principale des fameux « emprunts russes »)

P. B.

➙ Transports

Chèque

Document normalisé qui permet au titulaire d'un compte bancaire de donner à sa banque l'ordre de payer une certaine somme à un bénéficiaire dont il indique le nom.

Le chèque n'est pas une monnaie mais un moyen de paiement. Le paiement s'effectue généralement par inscription de la somme indiquée sur le chèque au crédit du compte bancaire ou postal du bénéficiaire, ou tireur. En France, le chèque est le moyen de paiement le plus utilisé, beaucoup plus fréquemment que dans les autres pays de la zone euro. Près de 5 milliards de chèques sont émis chaque année. Ce succès du chèque s'explique par sa facilité d'utilisation et par le fait qu'il a été longtemps gratuit.

Si un compte n'est pas alimenté lors de l'émission d'un     chèque,     ce     chèque     est     dit    « sans      provision » – ou plus familièrement « en bois » – et le paiement ne peut être effectué. Pour supprimer ce risque lors d'une transaction d'un montant élevé, le payeur peut acheter un chèque de banque, qui sera directement émis par sa banque au nom du bénéficiaire.

Un chèque en blanc est un chèque sur lequel le nom du bénéficiaire ou la somme à payer ne sont pas inscrits.

Un chèque de voyage est un titre d'un montant fixe en francs ou en devises, émis et garanti par une banque ou une société spécialisée. Il permet de retirer de l'argent à un des guichets de la banque émettrice ou de ses correspondants et de régler des dépenses, et il fait généralement l'objet d'une assurance contre la perte ou le vol.