Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
R

Ressource

Revenu ou richesse dont dispose un agent économique.

La comptabilité nationale établit les comptes des divers agents économiques en « emploi » (partie gauche), catégorie qui correspond à des dépenses, et en « ressource » (partie droite), catégorie qui appréhende les revenus de ces agents. Par exemple, les « ressources » du compte de production des entreprises sont constituées par la valeur de la production de biens et services marchands, et les « emplois » de ce compte, par les consommations intermédiaires (achats de matières premières), la différence entre les ressources et les emplois étant définie comme la valeur ajoutée des entreprises

P. B.

Restauration-hôtellerie

Branche économique appartenant au secteur des services. La restauration regroupe les cafés, les restaurants et les cantines. L'hôtellerie rassemble les hôtels mais également les auberges de jeunesse et les campings.

Les activités économiques de la branche « Hôtels, Cafés, Restaurants » (HCR) ont augmenté dans la plupart des pays industrialisés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette croissance a pour origine l'augmentation des revenus des consommateurs. La part du budget des ménages consacrée aux repas et aux boissons pris à l'extérieur et aux voyages s'accroît en général plus que proportionnellement à l'augmentation du revenu. L'hôtellerie et la restauration bénéficient de la manne touristique, domaine où la France possède un avantage comparatif évident. La France est le premier pays en termes de destination touristique dans le monde. Selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), plus de 70 millions de touristes étrangers sont venus dans l'Hexagone en 1998.

En France, en 1997, un peu plus de 800 000 personnes travaillaient dans la branche « Hôtels, Cafés, Restaurants », soit 3,5 % de l'emploi total, nettement moins qu'aux États-Unis (6,6 % de l'emploi total). Si la France avait autant d'emplois par habitant dans l'hôtellerie-restauration, il y aurait un million d'emplois supplémentaires en France

J. C. D.

➙ Branche

Restructuration

Réorganisation d'une entreprise ou d'un secteur industriel en vue d'améliorer ses résultats financiers. Par extension, plan comportant des suppressions d'emploi.

La notion de restructuration s'est longtemps appliquée à des secteurs industriels traditionnels confrontés à un nouvel environnement : évolution des marchés, prix des matières premières, apparition de concurrents employant une main-d'œuvre bon marché. De ce fait, les restructurations ont souvent été perçues comme des réactions tardives et parfois désespérées face à des mutations qui n'avaient pas été repérées à temps. Elles sont dans l'opinion publique synonymes de suppressions d'emploi, même si elles comportent généralement d'autres volets (industriels, technologiques, commerciaux). Les baisses d'effectifs, souvent sous forme de départs massifs en retraite anticipée, sont largement financées par l'État.

Le cas Moulinex

Autrefois champion incontesté du petit électroménager, Moulinex apparaît désormais dans l'actualité par ses plans de restructuration successifs : 2 400 emplois supprimés en 1996, près de 2 000 quatre ans plus tard. Entreprise produisant des biens dégageant une faible valeur ajoutée mais nécessitant une main-d'œuvre abondante, Moulinex se retrouve devant l'obligation de disparaître ou de délocaliser. Pourtant, le grand concurrent national de l'entreprise, Seb-Téfal, a réussi à échapper pour une part à cette alternative en innovant fortement sur ses produits. Et que dire de Thomson Multimédia, estimée un temps à un franc symbolique, et qui est devenu depuis une des coqueluches de la Bourse de Paris après avoir orienté sa production sur les tubes cathodiques et les produits nouveaux liés à la télévision numérique ?

Des traumatismes durables

L'inconscient collectif français a gardé en mémoire la douloureuse restructuration de la sidérurgie, qui se trouvait en quasi-faillite au début des années 1980 (plus de 120 000 emplois perdus en vingt ans). Mais bien d'autres secteurs ont fait l'objet de mesures identiques, notamment l'automobile, l'informatique ou encore l'industrie textile.

Aujourd'hui, des restructurations sont parfois engagées par des entreprises en excellente santé. L'annonce, en septembre 1999, par le fabricant de pneumatiques Michelin, de 7 500 suppressions d'emploi en Europe, au moment où le groupe présentait des bénéfices en hausse, a provoqué une vive polémique en France. Le débat porte sur la légitimité de tels plans, courants aux États-Unis, dont l'objectif affiché est de préserver la compétitivité future de l'entreprise

A.-M. R.

➙ Compétitivité, sidérurgie

Retour sur investissement

Synonyme de rentabilité d'un investissement.

J. R.

➙ Rentabilité

Retraite

Compte tenu du vieillissement de la population mondiale, un problème de financement de la retraite se pose. Afin de garantir l'équilibre économique des systèmes de retraite, un certain nombre de mesures sont favorisées, telles que le recul progressif de l'âge de la retraite. Est également préconisé le développement de dispositifs d'épargne, tels que les fonds de pension, afin de fournir un complément de financement de la retraite.

Situation d'un agent économique ayant cessé son activité professionnelle. Elle correspond pour le salarié au fait qu'il ait atteint un certain âge à partir duquel il se retire du marché du travail. L'âge légal de cessation d'activité en France est fixé à 60 ans. Il s'agit là d'un droit et non d'une obligation. Dès 60 ans, l'individu peut ainsi percevoir une pension de retraite. L'âge légal de la retraite au Royaume-Uni est de 60 ans pour les femmes et de 65 ans pour les hommes. Aux États-Unis et en Allemagne, il est de 65 ans.

Au 1er janvier 1998, en France, le salarié ne peut percevoir une pension de retraite à taux plein (c'est-à-dire calculée sur la base de 50 % du salaire annuel moyen) que s'il a cotisé au régime de retraite général pendant 155 trimestres.

La France championne de la répartition

Le régime général de la Sécurité sociale est le régime de base obligatoire pour tous les salariés du secteur privé. Ce régime fonctionne par répartition, c'est-à-dire que les cotisations vieillesse sont prélevées chaque année sur les revenus des actifs pour financer les pensions de retraite des anciens salariés. Ce mécanisme repose ainsi sur la solidarité entre les générations. Chaque salarié doit obligatoirement cotiser au régime général. Les cotisations sont prélevées sur le salaire. Les employeurs reversent ces cotisations salariales et leurs propres cotisations (cotisations patronales) à l'URSSAF (union régionale de recouvrement). En 1997, le régime général compte 9 181 892 retraités et 14 114 329 cotisants.