Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Caisse des dépôts et consignations (suite)

La CDC, dont l'indépendance est garantie par la loi, exerce des missions d'intérêt général (gestion des fonds collectés sur les livrets A par les Caisses d'épargne et La Poste, financement du logement social et de la politique de la ville, gestion de régimes de retraite publics, appui au développement local, renforcement des fonds propres des PME). Elle développe également des activités bancaires et financières concurrentielles. Elle est actionnaire de la Caisse nationale des caisses d'épargne et de la Caisse nationale de prévoyance. Avec plus de 30 000 collaborateurs, la CDC gère 1 194 milliards de francs (182,02 milliards d'euros) d'actifs pour le compte de tiers, ce qui la situe parmi les cinq premiers investisseurs institutionnels européens. Ses fonds propres s'élevaient à 66,2 milliards de francs (10,1 milliards d'euros) à la fin de 1998

S. F.

➙ Banque

Calonne (Charles Alexandre de)

Contrôleur général des Finances de Louis XVI, Calonne (1734-1802) tenta de redresser les finances royales et favorisa le libre-échange.

Au xviiie siècle, le budget de l'État était toujours en déficit : les dépenses de la monarchie excédaient chaque année le produit d'une fiscalité archaïque, pesant uniquement sur le tiers état (bourgeois, artisans, paysans). De plus, les fermiers généraux, qui collectaient les impôts, se payaient largement au passage. Calonne voulut s'attaquer à ce système et proposa de vendre une partie du domaine royal, de créer un impôt nouveau (la subvention territoriale), proportionnelle aux revenus fonciers, et de créer une banque d'État. Mais l'opposition fut telle qu'il fut renvoyé en mai 1787.

Calonne avait par ailleurs réduit les douanes intérieures, qui freinaient la circulation des marchandises, et signé en 1786 avec la Grande-Bretagne un traité de libre-échange. Il espérait favoriser ainsi un essor des exportations françaises de produits agricoles et une mécanisation de l'industrie française soumise à la concurrence anglaise. Les résultats furent cependant décevants, car la France connut plusieurs années de mauvaises récoltes alors que les importations de produits anglais causaient bien des difficultés aux petits artisans français.

L'échec de Calonne explique en partie la révolution de 1789

P. B.

Cambiste

Personne qui effectue des opérations de change entre les monnaies de différents pays.

Les cambistes travaillent dans les salles de marché des banques. Les transactions sont entièrement électroniques. Leur volume est considérable : en 1998, il atteignait 1 500 milliards de dollars (1 400 milliards d'euros), dépassant le produit intérieur brut (PIB) annuel de la France. Le dollar intervient pour la moitié des transactions. La place de Londres est la plus importante pour les transactions monétaires (32 %), devant les États-Unis (18 %)

D. G.

Canada

Avec presque 10 millions de kilomètres carrés qui en font le deuxième pays du monde en termes de superficie (après la Fédération de Russie), le Canada ne compte qu'à peine plus de 31 millions d'habitants. Encore cette population est-elle pour l'essentiel regroupée le long de la frontière commune avec les États-Unis.

Canada

Population : 31 147 000 hab.

PNB (1998) : 587,93 milliards de $

PNB/hab. : 19 640 $

Structure de la population active : agriculture 3,9 %, mines et industrie 23,2 %, services 73 %

Dette brute : 89,8 % du PIB

Taux de chômage : 8,3 %

Le Canada est un État fédéral, démocratique et parlementaire. Il compte dix provinces et deux territoires ayant chacun une capitale : Alberta, Colombie-Britannique, Île-du-Prince-Édouard, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Ontario, Québec, Saskatchewan, Terre-Neuve, Yukon et Territoires du Nord-Ouest. Ces derniers ont été divisés en deux au cours de l'année 1999 pour donner naissance au Nunavut, territoire des Inuit, qui furent avec les Amérindiens les premiers habitants du Canada.

Les ressources du pays sont extrêmement variées, allant de vastes forêts aux plaines à blé, en passant par les mines de charbon, de cuivre, de fer, de nickel, d'or, d'uranium... Le pétrole et le gaz, ainsi que d'immenses réserves en eau, donnent au pays un niveau de vie élevé par habitant, le sixième du monde.

Cette richesse pressentie explique les longues rivalités qui opposèrent les puissances européennes en Amérique du Nord dès le xvie siècle et qui s'achevèrent en 1759 par la victoire, devant Québec, de l'Angleterre sur la France.

De l'ancien affrontement militaire franco-anglais datent les revendications du Québec, qui continue de se vouloir société francophone de culture distincte, soit en restant au sein de la fédération canadienne majoritairement anglophone, soit en faisant sécession. Aucune des deux solutions opposées (« fédéraliste » ou « souverainiste ») n'a jusqu'à présent pu régler un problème qui, au fil des référendums, empoisonne régulièrement la vie politique. Il est possible que la relative autonomie dont bénéficie le Québec, ses succès économiques, les différentes dispositions qui donnent à la langue française un statut prééminent et officiel (loi 101 de 1977), ainsi que l'incapacité du Parti québécois à convaincre définitivement la population des bienfaits de l'indépendance, finissent par sauvegarder l'unité d'un pays déjà largement engagé dans des accords continentaux, comme celui qui le lie depuis 1988 aux États-Unis, accord de libre-échange étendu en 1993 au Mexique (ALENA)

A. V.

➙ ALENA, États-Unis, G7

Cantillon (Richard)

Économiste franco-irlandais (1680-1734), qui a développé une théorie monétaire assez complète au début du xviiie siècle.

D'origine irlandaise, mais établi à Paris, Richard Cantillon écrivit un Essai sur la nature du commerce en général, publié en 1755. Attribuant l'origine de la valeur des choses à la terre, qui fournit les substances, et au travail, qui permet de les produire, il inspira les physiocrates français et les classiques anglais.

Il analysa également, avant Ricardo, les mécanismes d'entrée et de sortie d'or en règlement du solde des échanges extérieurs de marchandises : un excédent commercial provoque une entrée d'or qui tend à faire augmenter les prix intérieurs, mais dans une proportion qui dépend du rythme des dépenses de ces revenus supplémentaires. Cependant, si les prix intérieurs montent, les exportations vont devenir plus difficiles et l'on tendra vers un retour à l'équilibre de la balance commerciale, ou même vers un déficit qui provoquera une sortie d'or et un processus inverse de baisse des prix et d'augmentation des exportations

P. B.

➙ Monnaie, (D.) Ricardo, valeur