Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
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PAC (politique agricole commune)

Désigne les procédures d'intervention économique en faveur de l'agriculturede l'Union européenne, dont elle représente depuis quarante ans le plus gros budget.

Ses buts sont de moderniser l'agriculture, de réduire les déficits en produits alimentaires et de soutenir les revenus des paysans. On a misé pour cela sur le maintien de prix relativement élevés, dans un marché européen décloisonné et protégé de la concurrence extérieure. La PAC a réussi dans le sens où l'Europe est devenue aujourd'hui une grande puissance agricole. Mais les mécanismes bureaucratiques et les largesses financières ont eu des effets pervers : surplus coûteux, pollutions, agriculteurs déresponsabilisés.

En matière agricole, la plupart des décisions commerciales, financières, sanitaires et vétérinaires font l'objet de compromis élaborés à Bruxelles, d'abord par l'Europe des Six puis par celle des Douze, enfin plus récemment par celle des Quinze, ne laissant parfois qu'une faible marge de manœuvre aux gouvernements nationaux.

Une réforme permanente objet de nombreux marchandages

La PAC est périodiquement mise à jour et réformée, en fonction des évolutions du marché mondial, des impératifs budgétaires, des progrès scientifiques, des préoccupations relatives à l'environnement ou à la sécurité alimentaire.

La dernière grande réforme date du 25 mars 1999. Elle couvre la période 2000-2006 et s'inscrit dans la ligne de celle de 1992, prévoyant à terme une baisse des prix garantis européens pour la viande bovine, les céréales et le lait. La baisse du prix du lait (– 15 %) interviendra en 2005 et les quotas créés en 1984 (qui ont permis une maîtrise de la production et le mantien d'un niveau de prix correct pour les producteurs) ne seront supprimés qu'en 2007. Pour la viande de bœuf, les prix diminueront de 20 % en trois étapes et la baisse de revenu pour les éleveurs sera compenséee à 85 %. Quant aux grandes cultures (blé, oléagineux, protéagineux), une baisse de 15 % a été décidée en deux étapes, la compensation ne couvrant que 50 % du manque à gagner. Un taux de jachère obligatoire de 10 % (pour éviter que ne se forment des surplus) sera en vigueur de 2002 à 2006.

Les Quinze ont aussi décidé de limiter à 40,5 milliards d'euros par an le plafond des dépenses agricoles – des dépenses communautaires qui, jusqu'à maintenant, ont surtout profité à la France et à l'Allemagne, principaux producteurs agricoles de l'Union. Une enveloppe de 14 milliards d'euros sur la période a été prévue pour l'aménagement des territoires ruraux, à l'instigation de la France

F. G.

➙ Agriculture, subvention, Union européenne

Pair

Valeur d'une action au moment de la création d'une société.

On parle aussi de valeur nominale ou valeur faciale. Une entreprise est créée avec un capital de 10 000 francs, décomposé en 1 000 actions d'une valeur nominale (ou pair) de 10 francs. Le raisonnement est identique pour les obligations, qui sont des emprunts émis par une entreprise ou une collectivité

D. G.

➙ Actionnaire

Paradis fiscal

Pays ou place financière faisant bénéficier d'avantages fiscaux les personnes qui y font des opérations, des dépôts, etc.

Les paradis fiscaux sont-ils, comme le pense un juge français spécialisé dans les affaires financières, « les nouveaux maîtres du monde » ? Si tous les pays offrent des facilités fiscales aux personnes qui ne résident pas sur leur territoire, quelques-uns poussent cette logique très loin et proposent une faible fiscalité, un secret bancaire absolu, la préservation de l'anonymat des propriétaires de sociétés, une coopération fiscale et judiciaire réduite, voire inexistante, avec d'autres pays.

En l'absence d'une définition précise, l'estimation du nombre de paradis fiscaux varie beaucoup. On peut y trouver aussi bien le Luxembourg, le Liechtenstein, l'Irlande ou Malte que des territoires sous souveraineté britannique mais bénéficiant d'un statut d'« extraterritorialité », comme Jersey, l'île de Man, les îles Caïmans, les Bermudes.

La communauté internationale multiplie les initiatives, depuis le début des années 1990, pour mieux contrôler ces places où ne s'appliquent pas les règles financières communément admises. Mais il est très difficile d'instaurer efficacement une meilleure « traçabilité » des flux financiers. Les paradis fiscaux servent en effet de plaques tournantes du blanchiment d'argent et attirent une partie considérable des flux financiers liés à la fraude fiscale ou au trafic de drogue. Ces flux représenteraient entre 2 et 5 % du produit intérieur brut mondial par an, selon une évaluation du directeur général du Fonds monétaire international. En fait, aucun calcul sérieux n'a jamais pu être fait quant aux sommes réellement en jeu, dont on sait seulement qu'elles sont considérables

L. D.

➙ Off shore

Pareto (Vilfredo)

Ingénieur, sociologue et économiste italien (1848-1923), représentant majeur du courant néoclassique.

Successeur de Léon Walras comme professeur à Lausanne, il présente la fonction d'utilité de façon plus rigoureuse, la mettant à l'abri des critiques que l'on avait opposées à ses premières formalisations. On appelle aujourd'hui « optimum de Pareto » une situation à laquelle nulle autre n'est préférable. Pareto avait esquissé la démonstration mathématique selon laquelle un tel optimum correspondait à une économie concurrentielle de marché.

Comme sociologue surtout, comme économiste à l'occasion, celui-ci prône la lutte par tous les moyens contre le socialisme et se brouille pour cette raison avec Walras.

Il a étudié la distribution statistique des revenus, donnant son nom à une loi de distribution dont il pensait qu'elle convenait de façon universelle

F. E.

➙ École néoclassique, optimum, revenu

Parité des pouvoirs d'achat (PPA)

Principe selon lequel le taux de change devrait tendre à égaliser le pouvoir d'achat des monnaies.

Si 1 000 FF permettent d'acheter un certain panier de biens en France et que le même panier coûte 150 $ aux États-Unis, le taux de change PPA devrait être de 1000/150, soit 6,67 FF pour un dollar.

Pour que les taux de change reflètent la PPA, il faudrait d'abord que l'ensemble des biens puisse être importé des pays dont la monnaie est sous-évaluée en termes de PPA ; or cet arbitrage est coûteux (coûts de transport, tarifs douaniers, etc.) et certains biens ne sont pas échangeables (services aux particuliers). Il faudrait ensuite que les flux internationaux soient limités aux biens ; or les taux de change sont aujourd'hui principalement déterminés par les flux financiers.