Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
A

Agent

Sujet économique en général, ou regroupement d'unités économiques exerçant une activité identique.

Les principaux agents économiques sont les ménages, qui achètent des biens de consommation et des services, les entreprises (sociétés non financières et entrepreneurs individuels) qui produisent ces biens ainsi que des outils de production, l'État, qui prélève l'impôt et redistribue les revenus, et les institutions financières, qui collectent l'épargne, prêtent aux autres agents et créent de la monnaie.

Ces différentes catégories d'agents jouent un rôle spécifique et sont animées par une rationalité propre : en théorie, les ménages cherchent à maximiser leur satisfaction sous la contrainte de leur budget ; les entreprises cherchent à maximiser leur profit en minimisant leurs coûts ; l'État veille à assurer le bien-être collectif ; les institutions financières assurent le financement de l'économie.

Le terme agent est aussi utilisé dans le langage courant pour désigner un intermédiaire facilitant diverses transactions (agent de change, agent immobilier...)

P. B.

➙ Comptabilité nationale

Agent de change

Officier ministériel chargé de la négociation des valeurs mobilières.

Les agents de change avaient le monopole des transactions en Bourse. Ils ont disparu en 1988 à la suite de la modernisation de la place financière française. Ces maisons familiales, où le titre d'agent de change se transmettait de père en fils, n'avaient plus les moyens de se développer. Elles ont été contraintes de s'associer à des établissements financiers. À la soixantaine de charges d'agents de change qui existaient en France ont succédé des sociétés de Bourse.

D. G.

➙ Bourse, traders

Agio

Au sens restreint, gain (aggio en italien, signifiant plus-value) prélevé par un banquier qui achète un effet de commerce ; au sens large, ensemble des intérêts et des commissions prélevés par une institution financière.

Soit un effet de commerce (papier matérialisant un paiement différé dans le temps) de 1 100, payable dans un an. Le commerçant propriétaire de cet effet a besoin d'argent immédiatement ; il peut céder l'effet à une banque et recevoir la valeur actualisée, compte tenu du taux de crédit moyen en vigueur. Si ce taux (annuel) est de 10 %, la valeur actualisée reçue par le commerçant sera égale à 1 000 et l'agio perçu par le banquier s'élévera à 100 (sans compter les commissions diverses qui peuvent s'y ajouter).

J. R.

➙ Actualisation

Aglietta (Michel)

Économiste français (né en 1938) qui a renouvelé l'étude des phénomènes monétaires et financiers.

Professeur à l'université de Paris-X-Nanterre, il est l'auteur de Régulation et crise du capitalisme (1976), de Macroéconomie financière (1995) et, avec A. Orléan, de la Violence de la monnaie (1984).

P. B.

➙ Régulation

Agrégat

Grandeur comptable nécessaire au calcul, à la prévision et à l'élaboration des politiques économiques.

Les agrégats (du latin aggregare, de grex, gregis, « troupeau, troupe ») reposent sur la réunion de données statistiques constituées en un tout ayant une signification économique. Il existe un grand nombre d'agrégats définis notamment par la comptabilité nationale, le plus connu d'entre eux étant sans doute le produit intérieur brut (PIB), qui exprime la valeur de la production annuelle nouvelle sur le territoire national. Sa variation mesure le taux de croissance des économies nationales. Dans le domaine monétaire, la Banque de France a élaboré des agrégats monétaires et des agrégats de placement. Ainsi, l'agrégat P1 correspond aux dépôts sur des comptes à terme, P2 aux placements en obligations, et P3 aux placements en actions.

Les agrégats sont utiles à la connaissance des principales grandeurs qui caractérisent une économie nationale ou l'économie mondiale. Ils apparaissent indispensables pour effectuer des comparaisons internationales et élaborer des stratégies de politique économique.

J.-C. D.

➙ Agrégats monétaires, comptabilité nationale, PIB, politique économique

Agrégats monétaires

Appellation donnée aux différentes formes de la monnaie (pièces, billets, dépôts bancaires…) en fonction de leur disponibilité (liquidité). Depuis l'instauration d'une politique monétaire unique dans la zone euro, la comptabilisation des agrégats monétaires nationaux (M1, M2, M3, M4) effectuée jusqu'en 1999 par la Banque de France n'est plus justifiée. La Banque centrale européenne (BCE) s'en charge, pour l'ensemble de la zone. Elle mesure surtout l'agrégat large M3, indispensable à la prévision de l'inflation.

Une pièce dans un porte-monnaie, un livret A ouvert par un particulier, un règlement à percevoir par un entrepreneur sont différentes formes de monnaie, qu'il faut parfois distinguer. En se basant sur les pratiques internationales, la BCE identifie les agrégats suivants :

• M1 : agrégat étroit, qui comprend la monnaie fiduciaire (billets et pièces) ainsi que les dépôts à vue (le salaire versé sur un compte-chèques, par exemple) qui peuvent être immédiatement utilisés pour des paiements (monnaie scripturale).

• M2 : agrégat intermédiaire, formé de M1, auquel s'ajoutent des dépôts de nature liquide (livret A, etc.).

• M3 : agrégat large, formé de M1 et M2, auxquels sont ajoutés divers instruments financiers liquides émis par les établissements financiers pour une durée inférieure à deux ans. Les billets et pièces en circulation représentent 7 % à peine de M3. M3 étant l'agrégat le plus large, considéré comme le plus stable, il sert de référence pour mesurer la vitesse de la croissance de la masse monétaire. La BCE estime que M3 devrait augmenter entre 3 % et 5 % par an, et de nombreux responsables et analystes redoutent qu'une croissance trop rapide conduise à une reprise de l'inflation. La BCE peut alors relever ses taux directeurs, notamment celui des opérations principales de refinancement (REFI)

F. L.

➙ Euro, marché monétaire, monnaie

Agriculture

L'agriculture emploie encore la majorité des actifs dans le monde en développement, alors que les agricultures très productives des pays développés occupent désormais moins de 5 % de la population. Aborder la question de l'agriculture en France, c'est découvrir des paradoxes. La population active qui s'adonne à ces métiers, dont certains sont ancestraux –par exemple le travail de la vigne, la culture du blé et l'élevage –, continue à baisser.