Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
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Entreprise (suite)

Les sociétés de personnes regroupent plusieurs formes juridiques, notamment les sociétés en nom collectif (SNC) et les sociétés à responsabilité limitée (SARL). Les apporteurs de capitaux sont associés, ils possèdent des parts sociales du capital de l'entreprise. La différence entre ces deux structures d'entreprise résident dans leur degré de responsabilité à l'égard des tiers en cas de faillite. Dans le cas de la société en nom collectif, la responsabilité des associés est illimitée et tous les associés sont solidaires. Dans le cadre de la SARL, la responsabilité des associés (de 2 à 50) est limitée à leurs apports.

Les sociétés de capitaux ont été créées pour réunir les capitaux nécessaires au financement de l'investissement dans des entreprises de grande dimension. Les sociétés de capitaux comprennent les sociétés en commandite par actions et les sociétés anonymes. La loi du 24 juillet 1867 consacre une place croissante à la société anonyme au détriment des sociétés en commandite par actions. En effet, elle supprime l'autorisation gouvernementale requise auparavant pour leur constitution. La société anonyme rassemble au moins sept actionnaires. La responsabilité est limitée aux apports de chaque actionnaire, c'est-à-dire à la valeur des actions qu'il possède. Les actionnaires perçoivent un revenu, le dividende, qui est déterminé par les résultats de l'entreprise et par la stratégie du conseil d'administration de la firme. Les actionnaires peuvent, à tout moment, quitter la firme, en cédant leurs actions sur le marché financier.

La croissance des entreprises

Les entreprises peuvent accroître leur dimension par la croissance interne grâce à l'investissement, qui permet de renouveler et d'augmenter les ressources en capital des entreprises. Cependant, la croissance des firmes s'opère aujour- d'hui davantage par un processus de croissance externe, ou con- centration, c'est-à-dire par l'achat d'entreprises déjà existantes. On distingue trois formes de concentration.

La concentration horizontale réunit des en- treprises qui réalisent le ou les mêmes produits. L'année 1999 sera marquée par la fusion de deux grandes banques, la Banque nationale de Paris et Paribas. Aujourd'hui, BNP-Paribas est la si- xième banque mondiale. L'objectif recherché, en matière de concentration horizontale, est l'augmentation de la position stratégique d'une entreprise par rapport à ses concurrents. Il s'agit de réduire les contraintes issues de la concurrence et d'acquérir une position dominante sur le marché mondial.

La concentration verticale, ou intégration, se caractérise par la réunion d'entreprises dont les activités se situent à des stades différents d'une même filière de production. Une entreprise de transformation cherchera à prendre le contrôle d'une autre entreprise spécialisée dans l'extraction ou le traitement des matières premières. La concentration verticale vise l'indépendance vis-à-vis des fournisseurs et des clients, et la réduction des coûts de production.

La concentration par diversification, ou concentration conglomérale, réunit et organise des entreprises dont les activités économiques n'ont aucun point commun d'un point de vue technique. L'intérêt stratégique attaché à la formation de conglomérat est triple :

• accroître l'indépendance de la firme en évitant une spécialisation unique face à l'incertitude des marchés ;

• bénéficier d'une rentabilité différentielle dans la mesure où des pertes associées à la réalisation de certains produits peuvent être compensées par des bénéfices dans d'autres activités ;

• s'adjoindre des activités économiques dans les secteurs les plus rentables. Tel est le cas de Vivendi (ex-Générale des eaux). Cette entreprise, créée en 1853, a réussi à dépasser ce qui faisait le métier d'origine du groupe en se recentrant sur la communication : acquisition de 30 % du capital d'Havas (et donc premier actionnaire de Canal Plus), téléphonie mobile avec sa filiale Cegetel, seule entreprise qui puisse rivaliser avec France Télécom.

Le processus de concentration est à l'origine de la constitution de groupes de sociétés. Un groupe est un ensemble d'entreprises dont les principales décisions ou les grandes orientations stratégiques sont, ou peuvent être, coordonnées par un même centre de décision. Un groupe est constitué par une société mère (ou société dominante) détenant des participations dans d'autres sociétés, qui sont ses filiales lorsque la société mère possède plus de 50 % du capital de la société contrôlée. On parle de participation lorsque la société mère détient moins de 50 % du capital de l'entreprise contrôlée. Les participations d'un groupe peuvent être gérées par une société holding dont l'activité est purement financière

Les modalités financières de la concentration des entreprises

La cession directe d'actions résulte d'une entente entre les dirigeants ou les principaux actionnaires de sociétés qui désirent réaliser un regroupement de leur patrimoine quelles que soient les techniques de regroupement sociétaire (fusion ou prises de participation).

L'offre publique d'achat (OPA) est une procédure boursière qui permet à une entreprise de prendre le contrôle total, ou partiel, d'une autre entreprise, déjà cotée sur le marché. L'entreprise acheteuse offre alors aux actionnaires de l'entreprise ciblée par l'OPA l'achat de leurs titres à un prix plus élevé que les derniers cours cotés. Il s'agit, bien évidemment, d'une très bonne opération pour les petits porteurs, qui sont dédommagés en espèces. L'offre publique d'échange (OPE) consiste à proposer aux actionnaires de la société ciblée par l'OPE l'échange de leurs actions contre celles de l'entreprise attaquante. Contrairement à l'offre publique d'achat, l'OPE repose, presque systématiquement, sur un consensus entre les états-majors des deux firmes.

Les 10 premiers groupes mondiaux (CA 1998, en milliards de dollars)

General Motors (États-Unis) automobile (161 315)

DaimlerChrysler (Allemagne) automobile (147 745)

Ford Motor (États-Unis) automobile (142 666)