Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
S

Stock-option (option sur titre) (suite)

Les stock-options et la gauche

Alors que l'opinion s'indignait, à l'automne 1999, du montant des stock-options (230 millions de francs) que recevait l'ex-P-DG d'Elf Aquitaine, Philippe Jaffré, à l'occasion de son départ de l'entreprise, le président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Augustin Bonrepaux, proposait un amendement tendant à faire passer l'impôt sur les plus-values supérieures à 500 000 francs de 40 % à 50 %. Craignant une fuite des cadres supérieurs des entreprises françaises, le ministre des Finances de l'époque, Dominique Strauss-Kahn, obtenait le retrait de l'amendement en promettant une refonte complète du système. En avril 2000, Laurent Fabius, nouveau ministre des Finances, proposait un compromis : les stock-options générant des plus-values supérieures à un million de francs devraient être taxées au taux de 50 % si elles sont vendues au bout de quatre années de détention. Si, par contre, elles sont conservées jusqu'à six ans et plus, ce taux passerait à 40 %. Pour les plus-values inférieures à un million, le taux serait de 26 %.

Afin de favoriser la création de sociétés dans les nouvelles technologies, le gouvernement français a créé, en 1998, pour les entreprises de croissance âgées de moins de quinze ans une famille nouvelle de stock-options, les « bons de souscription de parts de créateurs d'entreprise » (BSPCE). Ceux-ci bénéficient d'avantages fiscaux particuliers.Les stock-options ne concernent réellement en France qu'environ 25 000 cadres dirigeants. Cependant, en 2000, le groupe Vivendi a annoncé le versement symbolique de dix stock-options à chacun de ses salariés.

É. I.

➙ Bourse

Stop-and-go

Politique keynésienne consistant à ralentir ou à relancer la croissance économique en fonction du niveau de l'emploi et de l'évolution des prix.

En période de surchauffe (pleine utilisation des capacités de production), un plan de rigueur ou de refroidissement (stop) évite les dérapages inflationnistes, dus à une demande excessive, par des hausses fiscales et de taux d'intérêt. En période de ralentissement de l'activité et de montée du chômage, la faiblesse de la demande est combattue par un plan de relance (go) reposant sur une hausse des dépenses publiques (ou une baisse d'impôt) et une baisse du coût du crédit.

P. L.

➙ Budget de l'État, conjoncture, fiscalité, keynésianisme, Phillips (courbe de), politique économique, politique monétaire

Structure

Ensemble de caractères relativement stables d'un système économique à une période donnée.

La notion de structure s'oppose à celle de conjoncture, qui porte sur des relations économiques instables et de courte durée. On parlera de structure de l'appareil productif national pour désigner les parts de l'agriculture, de l'industrie et des services, qui évoluent lentement ; on évoquera la structure industrielle pour décrire le poids relatif des grandes branches de production (automobile, textile, etc.), ou bien la structure de la demande à propos de la préférence des consommateurs pour tel ou tel type de biens ou de services

B. C.

Substituables (biens)

Deux biens sont substituables si l'on peut remplacer sans dommage l'un par l'autre pour satisfaire un besoin particulier.

En cas de nécessité, je peux ainsi me passer d'eau de Vittel et boire de l'eau d'Évian. Plus techniquement, on dit que deux biens sont substituables quand la demande de l'un augmente à la suite d'une augmentation du prix de l'autre. Si le prix de l'eau d'Évian augmente, les ventes de Vittel augmenteront, mais pas celles de véhicules de marque Renault, parce que Évian et Renault ne sont pas deux biens substituables. Plus un bien possède des substituts et moins il est possible d'en augmenter le prix sans perte de clientèle

F. E.

➙ Demande, élasticité

Substitution (effet)

Lorsque le prix d'un bien augmente, on commence par souhaiter en acheter moins, au profit des biens qui lui sont substituables : c'est l'effet substitution. Puis, réalisant que l'on est plus pauvre, on modifie ses choix en conséquence : c'est l'effet revenu.

En réalité, on n'observe que la résultante de ces deux effets fictifs. Cette façon de raisonner se généralise à toute décision individuelle : offre de travail, choix du niveau de l'épargne, achat de titres, etc.

Si, par exemple, le prix des œufs de lump diminuait, j'aurais une première raison d'acheter davantage de caviar que précédemment (c'est l'effet substitution). Étant plus riche du fait que mes achats coûtent globalement moins cher, j'aurais une deuxième raison de choisir le caviar (c'est l'effet revenu). La marchande se contente de constater que je demande davantage de caviar, elle ignore si c'est pour illustrer tel ou tel effet

F. E.

➙ Demande, prix, substituables

Subvention

Aide financière ou en nature accordée en vue de faciliter une activité économique – consommation, bâtiment, transport, production, investissement…

Pour inciter une entreprise à s'installer dans sa commune, un maire peut par exemple lui offrir le terrain, tandis que l'État accordera des dégrèvements de charges sociales pour les emplois créés et une exemption temporaire d'impôt : autant de formes différentes de subventions. Ce sont en général les collectivités publiques comme l'État, les municipalités, l'Union européenne, qui distribuent des subventions, mais il peut s'agir aussi de grandes entreprises – lorsqu'elles fournissent des biens ou des services à leurs salariés gratuitement ou à tarif réduit.

Les subventions font souvent partie de l'action sociale : les prix des cantines scolaires, des transports urbains, des logements sociaux sont abaissés, et la collectivité prend en charge la différence entre le tarif payé par l'usager et le coût de revient.

Les subventions sont aussi un instrument de politique industrielle pour développer certaines productions de pointe (par exemple la filière aéronautique) ; elles servent enfin à soutenir des secteurs comme l'agriculture, les transports ou la culture, activités à la fois indispensables et difficiles à rentabiliser. Sans subventions, la Suisse ne produirait plus de gruyère, la France ne pourrait pas s'enorgueillir de ses TGV et les places de théâtre y seraient inabordables. La question des subventions, notamment en matière agricole, est âprement débattue entre les différents pays.