Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
B

Bien (suite)

Les biens de production sont ceux qui servent à produire d'autres biens durant plusieurs périodes de production (machines, ordinateur...). On parle aussi à leur propos de biens d'équipement

P. B.

➙ Comptabilité nationale, consommation, investissement

Bien collectif

Bien dont les caractéristiques permettent son utilisation simultanée par plusieurs agents économiques.

Cette catégorie comprend de nombreux services rendus par la police, la justice, la défense nationale, l'éclairage public, les infrastructures de transport (routes), de loisirs (stades, radio, télévision), de culture (musées) ou d'éducation (crèches, écoles).

Ces biens collectifs posent un problème spécifique dans une économie de marché car, à l'inverse des biens privatifs, il n'est pas possible aux consommateurs de se les approprier de façon exclusive en en payant le prix. En outre, certains agents risquent de développer un comportement de « passager clan-destin » pour en bénéficier gratuitement (regarder la télévision sans payer la redevance). La logique marchande étant inopérante, il revient à l'État de s'y substituer en résolvant un double problème : quelle quantité produire ? comment la financer (par l'impôt) ? Dans le cas de biens collectifs dits « impurs » (routes, musées, écoles), l'accès peut être limité par un système de péage dont la tarification pose néanmoins d'autres problèmes.

Pour les tenants de l'économie du bien-être, qui ont analysé cette question, l'existence de biens collectifs justifie le développement de la sphère économique publique, au grand dam des ultralibéraux. Ceux-ci dénoncent une certaine dérive – les consommateurs n'étant alors plus les payeurs, des demandes catégorielles excessives poussent au surdimensionnement de ce secteur d'activité – et recommandent la privatisation

P. L.

➙ Économie mixte, non marchand, propriété, secteur public, service public

Bien-être (économie du)

Branche de l'école néoclassique qui s'intéresse aux conditions conduisant une économie de marché au maximum de bien-être pour la collectivité.

Elle cherche à montrer la supériorité du libéralisme tout en légitimant certaines interventions de l'État. En effet, l'efficience de l'organisation marchande de la société, assurant qu'un équilibre de marchés corresponde effectivement à une satisfaction maximale de tous les agents, n'est obtenue, selon les tenants de l'économie du bien-être, que si certaines conditions sont remplies.

Par contre, le marché est défaillant lorsque existent des biens collectifs ou certaines situations de monopole, ou encore des effets externes (quand l'activité d'un agent nuit à autrui, comme avec la pollution). Le marché n'est alors plus efficace, ce qui rend nécessaire l'intervention de l'État pour pallier ces défaillances.

Par ailleurs, la prise en compte des problèmes d'inégalités et de justice sociale nécessite que l'État remplisse une fonction de redistribution sans que celle-ci perturbe le libre jeu du marché.

Si les partisans de cette approche admettent que les choix collectifs faits par l'État peuvent poser, du fait de leur ampleur, des problèmes politiques quant à leur légitimité démocratique, ils estiment néanmoins que l'État est un utile complément du marché, ce qui leur attire la critique des libéraux contemporains. Une autre approche insiste sur la recherche des meilleurs moyens de parvenir à la satisfaction maximale des citoyens d'un pays. Il s'agit alors de réduire les inégalités, en partant de la supposition que la hausse de satisfaction des plus pauvres est plus forte que la baisse de satisfaction des plus riches

P. L.

➙ Chicago, économie mixte, environnement, nationalisation, non marchand, (A. C.) Pigou, protection sociale, transferts sociaux

Bilan

Document comptable présentant à l'actif (partie gauche) l'utilisation des capitaux d'une entreprise et au passif (partie droite) l'origine de ces capitaux.

Supposons qu'une entreprise au 31/12/N possède des immobilisations (terrains, constructions, machines...) évaluées à 1 000 (après amortissement), des stocks de matières premières à 100, des stocks de produits en cours à 150, des stocks de produits finis à 250, des créances sur des clients à 150 et des disponibilités (comptes bancaires, CCP, caisse) à 50. Supposons que ces emplois aient été financés pour 600 par capital (émission d'actions), pour 300 par des réserves, pour 100 par le résultat de l'exercice, pour 300 par des crédits de fournisseurs et pour 400 par des crédits bancaires. Le bilan sera le suivant :

L'actif – ou ensemble des comptes d'actif – énumère les éléments dont dispose une entreprise pour agir. Le passif – ou ensemble des comptes de passif – décompose les ressources qui ont permis de financer ces actifs ; ces ressources sont aussi des dettes à l'égard des propriétaires et des créanciers à rembourser à plus ou moins long terme (le mot « passif » vient du grec patein, souffrir... le poids des dettes). Ces généralités masquent une grande diversité des types de bilan.

La conception traditionnelle du bilan en France est fortement marquée par les influences fiscale (évaluation des amortissements, par exemple) et juridique (limitation des actifs aux biens acquis en toute propriété et refus de prise en compte des biens loués) ; la conception anglo-saxonne est de type économique (refus de prise en compte des amortissements fiscaux, inscription de certains biens loués)

J. R.

➙ Comptabilité, compte

Billet

Instrument de paiement émis par un institut d'émission, en général la banque centrale du pays où il a cours. Avec les pièces, les billets constituent la monnaie fiduciaire.

Historiquement, le billet de banque a été conçu comme une amélioration pratique du système de monnaie métallique : il était émis par une banque en contrepartie d'un dépôt de métal (or, argent) fait dans ses caisses. La généralisation du papier-monnaie, prélude à une dématérialisation croissante des moyens de paiement, remonte à la fin du xixe siècle

S. F.

➙ Monnaie, moyens de paiement

Billet à ordre

Effet de commerce faisant intervenir deux personnes et par lequel l'une d'entre elles (le souscripteur) s'engage à payer à une autre (le bénéficiaire) une somme déterminée, à une date déterminée.

J. R.

➙ Effet de commerce