Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
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Maastricht (traité de)

Traité signé à Maastricht (Pays-Bas) le 7 février 1992 et instituant l'Union européenne. Le traité est relatif à la réalisation d'une Europe politique et de l'Union économique et monétaire (UEM), articulée notamment autour d'une monnaie unique.

Le traité de Maastricht comprend deux volets : un volet politique et un volet économique. L'Europe politique repose sur la définition d'une politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ainsi que sur une coopération interétatique dans le domaine de la justice et des affaires intérieures. Le traité instaure en outre une citoyenneté européenne. Ses aspects plus proprement économiques prévoient la création d'une union économique et monétaire en Europe autour d'une monnaie unique : l'euro. Le passage à l'UEM est articulé en trois phases. Inaugurée en 1990, la réalisation de l'UEM devrait être achevée en 2002.

• La première phase (1990-1993) a engagé le processus d'union monétaire. Elle s'est caractérisée par la libre circulation des capitaux en Europe et par l'interdiction du financement des déficits publics (budget des États) en recourant à la création monétaire, c'est-à-dire à des avances de la Banque centrale.

• La deuxième phase (1994-1998) reposait sur le rapprochement des pays candidats, en matière de cadrage macroéconomique (politique économique). L'entrée dans l'UEM suppose que chaque pays candidat respecte un cahier des charges en matière de fondamentaux macroéconomiques portant sur la maîtrise de l'inflation, du déficit budgétaire et de la dette publique, de même que sur la recherche de la stabilité de la monnaie et sur la modération du niveau des taux d'intérêt. Durant cette deuxième phase, les banques centrales nationales deviennent indépendantes des gouvernements afin de pouvoir constituer le Système européen des banques centrales (SEBC).

• La troisième phase (1999-2002) aboutit à la création de la monnaie unique. Le SEBC entre en fonction sous l'égide de la Banque centrale européenne (BCE). Les parités entre monnaies européennes sont fixées de manière irrévocable. Le 1er  janvier 2002, les billets et les pièces libellés en euro circuleront, dans un premier temps, conjointement avec les anciennes monnaies nationales. Enfin, le 1er juillet 2002, les anciennes monnaies nationales disparaîtront au profit de l'euro, qui deviendra la seule monnaie légale.

J. - C. D.

➙ Euro, Amsterdam (traité d'), Union européenne

Machine à vapeur

La première véritable machine à vapeur permettant un usage industriel fut élaborée par James Watt durant les années 1780-1785.

Les premières réflexions et expériences sur l'usage de la vapeur remontent à la fin du xviie siècle : en 1687, le Français Denis Papin décrivit le principe du fonctionnement d'une machine à vapeur atmosphérique. Puis, en 1705, les Anglais Newcomen et Savery construisirent une machine utilisant la force ascendante de la vapeur pour élever un piston et permettre de remonter une charge à l'aide d'un système de poulie.

Mais l'apport de James Watt (1736-1819) fut décisif. Réparant en 1763 une machine de Newcomen, il chercha à en modifier le principe. Entre 1780 et 1785, il réussit à faire agir la vapeur sur les deux faces du piston en inventant le « tiroir » de distribution, puis à obtenir un mouvement continu grâce à un « volant » de fonte et à un « régulateur à boules ». Sa machine fournissait ainsi une source d'énergie pouvant actionner les nouveaux métiers mécaniques du textile qui venaient de voir le jour en Grande-Bretagne. La première étape de la révolution industrielle était née.

Une deuxième utilisation de la machine à vapeur, aux effets économiques encore plus considérables, allait suivre une vingtaine d‘années plus tard avec la construction des premières locomotives à vapeur.

P. B.

➙ Chemin de fer, Grande-Bretagne, industrialisation, révolution industrielle

Machlup (Friedrich E.)

Économiste américain, né en Autriche (1902-1983), dont la contribution porte sur de nombreux domaines de l'analyse économique.

Spécialiste de méthodologie économique, il a fait valoir que la description réaliste de l'entreprise n'entrait pas dans les objectifs de la théorie néoclassique, ce qui rendait nécessaire le recours à d'autres approches pour fonder une théorie de la firme (Methodology of Economics and Other Social Sciences, 1978).

P. U.

Macroéconomie

Domaine de l'analyse concernant le fonctionnement du système économique considéré globalement.

Alors que la microéconomie étudie les comportements individuels, la macroéconomie analyse les phénomènes globaux liés à la production (niveau d'activité, technologie, chômage, croissance), à la distribution des richesses (répartition) et à leur utilisation (consommation, investissement, épargne), mais aussi les questions monétaires et financières (inflation, taux de change, taux d'intérêt, balance des paiements). Le terme est d'invention récente, mais son objet, plus ancien, a émergé avec l'économie politique (xviiie siècle). Si l'on a privilégié jusqu'à présent le cadre national, l'internationalisation des relations économiques conduit à raisonner en économie ouverte, intégrant les échanges extérieurs, voire à passer au niveau mondial.

L'analyse macroéconomique s'intéresse aux relations existant entre variables économiques globales, les agrégats (par exemple l'influence de la masse monétaire sur le PIB et l'emploi). Elle utilise pour cela les données de la comptabilité nationale et les techniques de l'économétrie lorsqu'il s'agit de tester certaines hypothèses ou d'effectuer des prévisions économiques. Elle joue un rôle central dans les débats de politique économique, dont la conduite peut être assistée par les simulations de scénarios alternatifs envisagés dans les modèles macroéconométriques. D'où les nombreuses controverses qui jalonnent son histoire, et le rôle de conseiller de la puissance publique souvent joué par le macroéconomiste.

La différence de nature entre la logique individuelle et la logique collective

Cependant, les économistes dont l'analyse repose sur le concept de rationalité de l'Homo oeconomicus considèrent que les phénomènes globaux ne sont que le résultat agrégé de comportements individuels. Utilisant la notion d'agent représentatif, ils élaborent une théorie des marchés et des prix qui repose sur des fondements microéconomiques.