Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
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Wall Street

Nom donné à la Bourse de New York, du nom de la rue où est sis l'immeuble du New York Stock Exchange (NYSE) depuis 1903.

Ce nom vient de la palissade que le gouverneur hollandais Peter Stuyvesant, le fondateur de New York, avait édifiée pour protéger les colons des Indiens au xviie siècle. Ce mur fut abattu en 1699 et remplacé par une rue : Wall Street, en français la « rue du mur ».

La Bourse de New York a vu le jour le 17 mai 1792, lorsque vingt-quatre petits investisseurs américains, qui avaient coutume de se retrouver sous un platane (buttonwood) au bas de Manhattan, jetèrent les bases de ce qui allait devenir la première place mondiale : en signant le Buttonwood Agreement, ils se mettaient d'accord sur les taux de commissions fixes liées à l'échange de titres.

En 1992, Wall Street fêtait avec faste son bicentenaire.

« Nous sommes passés en deux cents ans du courtage sous un platane aux transactions électroniques », déclarait avec fierté James Brady, le secrétaire d'État au Trésor, en portant le NYSE au rang de symbole mondial du libre-échange. Wall Street et Dow Jones sont devenus indissociables, le second étant l'indice de référence du premier. Le NYSE, avec plus de 3 000 sociétés cotées et une capitalisation boursière de près de 10 600 milliards de dollars (en 1998), est la première place du monde, d'une taille dix fois supérieure à celle de Paris.

Cette Bourse a cependant un concurrent aux États-Unis, le Nasdaq (National Association of Securities Dealers Automated Quotation), un jeune marché où les transactions sont entièrement électroniques, contrairement à Wall Street où elles se font à la criée.

Fondé en 1971, le Nasdaq cote certes le double de valeurs (6 000 entreprises), mais a une capitalisation boursière de 2 000 milliards de dollars. Cette Bourse s'est spécialisée dans le créneau de la haute technologie avec des valeurs comme Microsoft, Sun, Intel, Cisco ou Yahoo ! Dans cette lutte, le NYSE, surnommé également Big Board (« grand tableau »), revendique la cotation de la majorité des blue chips, c'est-à-dire des valeurs vedettes américaines

D. G.

➙ Bourse, CAC 40, Dow Jones, Nikkei

Walras (Léon)

Économiste français (1834-1910), ancien élève de l'École des mines de Paris,il fut, parmi les pères fondateurs du marginalisme, le plus résolument favorable à la méthode mathématique.

Il rédigea sous cette forme des Éléments d'économie politique pure en 1874, alors qu'il professait l'économie à la faculté de droit de Lausanne, et chercha à intégrer dans un même modèle mathématique les principales variables économiques : les prix, les salaires, les facteurs de production, les produits, les consommations individuelles, la monnaie, le crédit. Ce projet original et grandiose prit la forme d'une quantité impressionnante de variables et d'équations dont l'élégance n'était pas le principal mérite. Il en résulta un système d'équilibre général sur l'ensemble des marchés et entre l'ensemble des agents qui y participaient. L'idée d'interdépendance des marchés était certes ancienne en économie, mais on ne l'avait jamais auparavant illustrée de façon aussi convaincante.

Quelques rares économistes, mais de premier plan, furent favorablement impressionnés et reprirent ce projet à leur compte. Les autres étaient soit hostiles aux mathématiques, soit découragés par l'usage qu'on en faisait. Walras demeura persuadé que ses idées finiraient par triompher, ce en quoi il avait raison.

Plus précisément, on a retenu de Walras la modélisation de l'ensemble des phénomènes économiques en supposant que les marchés étaient de type concurrentiel. Cependant, tout en prônant le libre-échange* chaque fois que la concurrence est possible, Walras affirma que l'État devait intervenir quand il existe des « monopoles naturels » (terre, mines, chemin de fer…), ce qui lui valut paradoxalement le qualificatif de « socialiste » de la part des économistes libéraux de l'époque.

F. E.

➙ Marginalisme, mathématiques, modèle

Wicksell (Knut)

Économiste suédois (1851-1926),réformateur social, partisan d'un socialisme de marché et de l'État providence.

Sa contribution, reconnue tardivement, touche différents domaines. Dans Value, Capital and Rent (1893), Wicksell propose une théorie de la répartition d'après laquelle tout facteur de production doit être rémunéré selon sa productivité marginale (le supplément de production qu'il permet). Il a surtout expliqué, dans Interest and Prices (1898), que l'évolution des prix dépend de l'écart entre taux d'intérêt (r) et taux de profit (#pgr;) : si #pgr; > r, il est rentable de s'endetter pour investir, mais cela fait augmenter les prix en injectant des liquidités supplémentaires dans l'économie. Un processus cumulatif se déclenche alors, la hausse des prix incitant les firmes à s'endetter pour produire toujours plus. Cette dynamique ne peut être stoppée que par une action des banques qui doivent adapter leur taux d'intérêt au taux de profit qui peut varier, notamment du fait du progrès technique.

P. L.

➙ Économie mixte, levier, marché (économie de),(K. G.) Myrdal, neutralité, transferts sociaux, (L.) Walras

Wieser (Friedrich von)

Économiste autrichien (1851-1926), l'un des principaux représentants de l'école marginaliste de Vienne(fin du xixe siècle).

Il fut extrêmement influent de son vivant, bien que ses travaux soient aujourd'hui moins reconnus que ceux de ses contemporains Menger et Böhm-Bawerk (Der natürliche Wert, 1889)

P. U.

Williamson (Oliver E.)

Économiste américain (né en 1932),l'un des principaux initiateurs de la nouvelle économie institutionnelle.

Il a emprunté à Coase, en la développant, la notion de coûts de transaction, qui rend compte des coûts engagés pour conclure un contrat sur un marché (recherche du produit et du partenaire économique adéquats, etc.). Il a présenté la firme comme une solution alternative au marché, du fait des possibilités qu'elle offre de minimiser les coûts de transaction, fournissant ainsi une théorie explicative des raisons pour lesquelles les entreprises souhaitent s'agrandir (les Institutions de l'économie, 1985).

P. U.

Working poors

En français, « travailleurs pauvres ». Cette catégorie désigne les gens qui, tout en ayant un emploi, vivent au-dessous du seuil de pauvreté.