Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Commerce (suite)

« Commerçant » ou « commercial » ? Le premier est un professionnel du commerce qui se consacre essentiellement à la vente de produits et de services. Le second terme couvre souvent l'ensemble des opérations permettant d'assurer le développement qualitatif et quantitatif de cette vente. Le directeur commercial d'une entreprise a dans son champ de responsabilités non seulement la vente, mais aussi le marketing – qui permet de donner un « contenu » aux produits et aux marques de l'entreprise et de mieux en appréhender le marché –, la publicité et parfois l'après-vente. Celle-ci est de plus en plus considérée comme une activité de relation avec la clientèle, qui va contribuer à sa fidélisation en vue de futures ventes.

Dernier avatar du commerce : le « commerce électronique ». Ce terme recouvre l'ensemble des opérations de commercialisation de produits et de services par le réseau Internet. C'est probablement une révolution de l'ampleur de l'apparition des grandes surfaces au tournant des années 1950 et 1960

P. G.

➙ Distribution, Internet, marketing

Commerce international

La théorie du commerce international souligne le caractère bénéfique de l'échange, dès lors que celui-ci est fondé sur les coûts ou sur les dotations en travail et en capital. Mais les spécialisations actuelles dépendent aussi d'autres facteurs comme la capacité d'innovation, la taille des firmes ou la diversification des biens. Les déséquilibres commerciaux sectoriels des grands pays développés dans la période contemporaine révèlent les difficultés des économies américaine et européenne à résister à la pression asiatique sur certains marchés, en particulier celui de l'automobile et des produits électroniques.

Le commerce international est le commerce entre nations, par opposition au commerce intérieur, qui concerne les résidents d'un même pays. Toutes les régions du monde ne participent pas de la même façon au développement du commerce international. Les pays les plus riches et les économies en croissance rapide (souvent asiatiques) sont à l'origine des quatre cinquièmes des échanges, tandis que les pays les moins avancés exportent peu. Les zones les plus dynamiques, en particulier l'Europe occidentale, commercent beaucoup avec elles-mêmes, l'échange intrarégional représentant la moitié du commerce mondial dans les années 1990.

Le commerce international de marchandises en volume (à prix constants) croît plus vite que la production mondiale : en cinquante ans, il a été multiplié par trente alors que la production mondiale a été multipliée par dix. Il y a donc ouverture croissante des économies, même si certaines d'entre elles mettent des barrières à certains moments pour limiter les importations. C'est le cas, par exemple, du textile, secteur protégé par les pays les plus riches. La part des différents produits dans les exportations totales dépend du poids des branches qui constituent le pôle de développement du système économique mondial. À la fin du xxe siècle, 30 % des exportations mondiales sont constitués de biens d'équipement, de produits de la filière électronique et de matériel aéronautique, contre 10 % pour le textile, la métallurgie et la sidérurgie, secteurs dominants au xixe siècle.

Le poids des zones et des pays : cinq nations contrôlent 40 % des flux

Dans les années 1980 et 1990, les plus grands exportateurs sont les pays les plus industrialisés, mais certains pays émergents, en Asie et en Amérique latine, connaissent une nette amélioration de leur position. Les premiers exportateurs de marchandises sont les États-Unis, devant l'Allemagne, le Japon, la France et le Royaume-Uni. À eux cinq, ces pays contrôlent 40,7 % des flux exportés de biens en 1998, alors que l'ensemble constitué de l'Amérique latine, de l'Afrique et de l'Asie hors Japon couvre seulement le quart des exportations mondiales. Cette prépondérance des pays les plus industrialisés est liée à leur taille, à leur avance technologique et, parfois, à leurs dotations naturelles. Ces cinq premiers exportateurs sont aussi les cinq premiers importateurs, avec 41,3 % des importations totales de 1998.

Dans une vision régionale des courants d'exportation, on observe que l'Europe occidentale reste la première puissance commerciale avec 44,7 % des exportations mondiales en 1998, sa part ayant décliné régulièrement depuis 1990 puisqu'elle valait alors 48 %. Viennent ensuite l'Asie, dont la part croît nettement (22 % en 1990 et 24,8 % en 1998), puis l'Amérique du Nord – États-Unis et Canada (15,5 % et 17,2 %) – et l'Amérique latine (4,2 % et 5,2 %). Les pays d'Europe centrale et orientale (PECO), le Moyen-Orient et l'Afrique gardent une place modeste (entre 2% et 4% pour chacun d'entre eux).

Le commerce intrarégional et interrégional : produits semblables et produits complémentaires

Une partie très importante des flux est intrarégionale : le commerce de l'ensemble des sept grandes zones avec elles-mêmes représente en effet 50,2 % du commerce mondial en 1997. Mais cette tendance à la régionalisation des échanges, perceptible depuis les années 1970, concerne beaucoup plus les zones développées ou en forte croissance que les autres parties du monde : 67 % pour l'Europe occidentale, 50,7 % pour l'Asie, 36,2 % pour l'Amérique du Nord, alors que toutes les autres zones exportent moins de 20 % de leurs exportations totales vers elles-mêmes.

Cela est lié à la nature du commerce intrarégional, qui porte souvent sur des biens semblables à ceux produits localement (commerce intrabranche), tandis que le commerce interrégional est plutôt un commerce de complémentarité (commerce interbranche). Ainsi, une très grosse part des exportations des pays européens vers les autres pays européens concerne des biens manufacturés proches, en termes de services rendus, des biens produits par les pays importateurs : chaque partenaire exporte et importe des biens du même type (automobiles, chimie, électronique). Le CEPII (Centre d'études prospectives et d'informations internationales) estime que, en 1996, 47,3 % du commerce de l'Union européenne est un commerce intrabranche. En revanche, le commerce entre pays à niveaux de développement différents, comme l'Europe et l'Afrique, concerne des biens complémentaires, les pays africains exportant des biens primaires ou manufacturés peu élaborés et important d'Europe des produits plus sophistiqués. L'échange intrabranche, ou de différenciation, dépend des modes de consommation de pays à niveaux de vie élevés et proches, tandis que le commerce interbranche dépend des structures productives des pays.