Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
I

Intérim

Emploi effectué temporairement (remplacement, période de pointe) par une personne mise à la disposition d'une entreprise par une société spécialisée dans le travail temporaire.

Comme les autres formes de travail précaire, le travail par intérim se développe en France depuis une dizaine d'années : on comptait environ 180 000 travailleurs intérimaires en 1990, contre près de 450 000 neuf ans plus tard. On estime cependant qu'un intérimaire finit par trouver un emploi stable après en moyenne cinq missions d'intérim

S. G.

➙ Chômage

Internationalisation

Processus par lequel les relations économiques entre les nations tendent à s'intensifier à un rythme plus rapide que les relations économiques à l'intérieur des nations.

L'internationalisation concerne le commerce international, les relations entre firmes multinationales, les flux internationaux de monnaies et de capitaux financiers. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le commerce international a augmenté environ deux fois plus vite que le PNB mondial et, depuis vingt-cinq ans, le rythme d'augmentation des investissements directs, des prêts internationaux ou des placements sur les marchés financiers est beaucoup plus important encore. Cette évolution est notamment le résultat d'un mouvement général de libéralisation qui a été amorcé après 1945 avec la création du GATT, puis qui s'est trouvé amplifié dans les années 1970 par le ralliement de tous les pays développés, de certains pays émergents et du FMI à la libéralisation financière.

Le concept d'internationalisation se distingue du concept de mondialisation en reconnaissant la pertinence et la spécificité de la nation comme cadre d'analyse et comme centre de décision

J.-M. S.

Internet

Réseau de réseaux d'ordinateurs. Il permet de faire communiquer entre eux tous les ordinateurs de la planète, quels que soient leur marque et leur système d'exploitation, par le biais du réseau téléphonique et en passant par les services d'un fournisseur d'accès.

Internet est essentiellement utilisé pour échanger des messages (courrier électronique, forums de discussion), pour publier et consulter des informations de toute nature (textes, images, son, vidéo) contenues dans les très nombreux sites web auxquels il donne accès, et, de plus en plus souvent, pour faire du commerce. Il est courant de faire remonter à 1974 la création d'Internet (abréviation de Interconnection of Networks) par Vinton Cerf et Robert Kahn, mais l'idée initiale aurait germé dès 1962 dans le cerveau de Joseph Carl Robnett Licklider, chercheur recruté par l'ARPA (Advanced Research Projects Agency), centre de recherche dépendant du Pentagone.

À ses débuts, Internet fut essentiellement utilisé par la communauté internationale des chercheurs pour échanger des messages et des fichiers, et participer à des forums de discussion. Mais, en 1990, la création du World Wide Web (la toile) par des chercheurs du Cern (Conseil européen pour la recherche nucléaire), à Genève, a donné à Internet un formidable essor. Grâce au web, la consultation mais aussi la création de pages d'informations devenaient beaucoup plus faciles, rendant le réseau des réseaux accessible au grand public et au personnel des entreprises, sans exiger de connaissance technique particulière.

En quelques années, le nombre d'internautes, c'est-à-dire d'utilisateurs d'Internet, a crû de façon exponentielle dans tous les pays développés. La France, longtemps à la traîne, a maintenant rattrapé une grande partie de son retard, grâce, en particulier, à une forte impulsion gouvernementale.

Un acteur grandissant de l'économie moderne

Il est en effet maintenant admis par tous que le développement d'Internet et de ses usages représente désormais un moteur essentiel pour l'économie moderne, parce que sa fonction initiale est tout d'abord de faciliter les échanges d'informations, mais aussi parce qu'il favorise le développement du commerce électronique. Des entreprises traditionnelles ont été ainsi très fortement concurrencées par de nouvelles firmes créées pour commercer sur Internet. Un des exemples les plus connus est celui de la librairie en ligne Amazon.com, qui donne des sueurs froides à tous les libraires de la planète, y compris les plus grands. Internet doit donc être facilement accessible pour que les entreprises traditionnelles puissent l'utiliser à leur profit, mais aussi pour permettre l'éclosion de nouvelles firmes, actrices ou utilisatrices du Net.

La société d'études NUA estimait à 179 millions le nombre d'internautes dans le monde en juin 1999. Selon NetValue, 5 % des Français, soit près de 3 millions de personnes, se connectaient depuis leur domicile en mai 1999. Mais, globalement, 17,9 % des Français utilisaient Internet, en intégrant ceux qui se connectent depuis leur lieu de travail (6,2 %) ou d'un autre lieu (11,7 %). Selon l'Aftel, le volume mondial d'achats sur Internet serait de l'ordre de 110 milliards de francs. Et, selon Médiangles, la part française s'élèverait à 3,3 milliards de francs

A. K.

➙ Information/médias, informatique, réseaux

Investissement

Part du revenu consacrée à l'achat de machines, d'immeubles ou à des placements financiers.

« Les investissements d'aujourd'hui sont les profits de demain et les emplois d'après-demain » : cette formule de l'ancien chancelier Helmut Schmidt illustre l'importance des dépenses d'investissement, qui constituent avec la consommation l'une des deux composantes de la demande globale, et qui entraînent l'économie sur le chemin de la croissance.

On considère traditionnellement que le préalable à l'investissement est l'épargne : tout détenteur d'un revenu en utilise une partie pour acheter des biens de consommation servant à satisfaire des besoins immédiats, l'autre partie étant épargnée – soit thésaurisée, c'est-à-dire retirée du circuit économique (pièces de monnaie cachées dans un bas de laine), soit placée afin de procurer un revenu futur, c'est-à-dire investie.

L'investissement joue donc un double rôle essentiel. D'une part, il assure l'équilibre macroéconomique, car si la partie épargnée du revenu (donc non consommée) n'est pas compensée par une dépense d'investissement équivalente, il y aura surproduction de marchandises, baisse de prix et crise économique. D'autre part, il est un facteur de croissance : il permet la modernisation de l'appareil productif, l'apparition de produits nouveaux, des gains de productivité permettant la baisse des prix, la hausse des revenus, la réduction du temps de travail... Si l'investissement est supérieur à l'épargne (dans le cas où les crédits bancaires sont plus élevés que les dépôts effectués par les épargnants), il se produit de plus un mouvement d'expansion de l'économie (phénomène du multiplicateur analysé par Keynes).