Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
O

Offre (suite)

Il existe des réponses meilleures que les autres à ces questions, qui dépendent du contexte, de la façon dont le marché fonctionne, du type de produit qu'on y vend. On appelle plus précisément fonction d'offre la relation entre le prix de vente et le volume de la production qu'une entreprise souhaite écouler. Le prix de vente lui-même est parfois imposé par le marché si celui-ci est parfaitement concurrentiel. Il est déterminé par l'entreprise dans les autres cas.

Quand un individu propose ses services à une entreprise ou à un particulier, on dit qu'il offre son travail (le langage courant dit plutôt dans ce cas que c'est l'entreprise qui offre des emplois). L'offre de travail dépend essentiellement de la rémunération correspondante, taux de salaire ou honoraires ; on consent d'autant plus à faire des heures supplémentaires que celles-ci sont mieux rémunérées

F. E.

➙ Production, prix

Offre (économistes de l')

Courant de pensée qui préconise, depuis les années 1970, d'encourager l'offre plutôt que la demande pour stimuler l'activité économique.

Cette politique est d'abord une critique de la relance keynésienne par injection de pouvoir d'achat aux ménages. Il faut inciter les entreprises à produire davantage en augmentant les bénéfices qu'elles peuvent en attendre et non en les accablant d'impôts afin de financer les dépenses de l'État.

Pour encourager les entreprises, il faut diminuer leurs charges fiscales et sociales, et contribuer à diminuer les taux d'intérêt ; la perspective de profits plus élevés les conduira à embaucher, à s'équiper sans plus attendre, à prendre davantage de risques, etc., ce qui impliquerait un cercle vertueux sans menace inflationniste

F. E.

➙ Impôt, Laffer

Off shore

Zone extraterritoriale.

Les centres off shore sont devenus un des symboles de la mondialisation financière. Parfois qualifiés de « trous noirs de la régulation internationale », ces territoires présentent la caractéristique d'offrir des facilités considérables aux entreprises soucieuses d'échapper au cadre réglementaire de leur pays d'origine. Ces facilités ne sont pas seulement de nature fiscale, ce qui distingue les centres « off shore » des « paradis fiscaux » (même si les deux sont de facto très proches).

Une société dite « off shore » peut être créée par une entreprise désirant contourner le droit du travail d'un pays donné et qui souhaite employer des travailleurs sur des missions ponctuelles à l'étranger. L'objectif est de diminuer les coûts salariaux et le poids des prélèvements obligatoires.

Tous les dirigeants occidentaux plaident pour une régulation plus efficace des centres off shore, par où transitent des sommes énormes, qu'elles proviennent ou non de sources « sales ». Parmi les noms le plus communément cités, on trouve Jersey, Guernesey et les îles Caïmans, toutes sous souveraineté britannique

L. D.

➙ Paradis fiscal

Oligopole

Situation d'un marché contrôlé par un petit nombre d'entreprises qui se partagent les quantités offertes.

Les chaînes de télévision hertziennes françaises forment un oligopole, de même que les compagnies aériennes long courrier mondiales ou les fabricants d'eaux minérales gazeuses.

La question intéressante est de déterminer un comportement type des entreprises dans tous ces cas, en particulier concernant le prix de vente de leur produit. On montre que ce comportement est en général intermédiaire entre celui d'un monopole, qui peut agir à sa guise sans se soucier de la concurrence, et celui d'une entreprise concurrentielle, qui adopte passivement le prix que le marché lui impose.

Imaginons qu'une des entreprises baisse son prix. D'un côté, elle va gagner une clientèle plus nombreuse, encore que les concurrents ne resteront pas passifs, mais la baisse réduira ses bénéfices unitaires. S'il s'avère que le bilan est négatif, et si le fait d'augmenter les prix n'améliore pas davantage la situation, c'est que le prix initial de la firme était le meilleur pour elle. En raisonnant ainsi pour chaque firme, on détermine un équilibre avec les prix qui vont finalement prévaloir. Ces prix seront plus élevés que si la concurrence régnait dans la branche, mais moins élevés que si une seule firme pouvait y imposer sa loi.

Les pays producteurs de pétrole se sont fédérés en 1960 en quasi-monopole sous le nom d'OPEP ; un prix élevé fut décidé en commun, avec des quotas de production par pays. Mais beaucoup d'entre eux ont ensuite consenti discrètement des rabais pour pouvoir augmenter leur production ; apprenant cela, les autres pays ont fait de même, aboutissant à un équilibre de type oligopolistique

F. E.

➙ Concurrence, marché, prix, substituables

OMC (Organisation mondiale du commerce)

Organisation internationale créée à la suite des accords de Marrakech (avril 1994) et mise en place en janvier 1995. Elle a pour fonction d'administrer les accords commerciaux contractés par les États membres, d'organiser les négociations commerciales multilatérales et de mettre en œuvre une procédure de règlement des différends.

L'OMC administre ainsi l'accord sur le commerce des marchandises (GATT), des services (GATS), les droits de propriété intellectuelle, les investissements liés au commerce et une multitude d'accords spécialisés sur les mesures antidumping, les subventions, les produits sanitaires et phytosanitaires, etc. Ces accords fixent des normes qui fondent une loi commerciale internationale ; les pays membres sont tenus de la respecter. Dans le prolongement des principes du GATT, les règles reposent sur la non-discrimination et, notamment, la clause de la nation la plus favorisée.

L'OMC est chargée d'organiser des négociations commerciales multilatérales (NCM ou « Rounds »), qui s'étalent sur plusieurs années. Visant à préciser les règles du jeu ou à en définir de nouvelles, ces négociations doivent aboutir au démantèlement de barrières tarifaires ou non tarifaires.

L'OMC dispose également d'une procédure de règlement des différends, qui vise à trancher les conflits entre les États portant sur le respect des accords multilatéraux et des engagements de chaque nation. Un groupe spécial (panel) peut demander à un État de corriger des pratiques jugées « illégales ». À la suite, le cas échéant, d'un appel qui confirmerait les prescriptions du panel, l'OMC peut autoriser le pays plaignant à lever des sanctions. En 1999, l'Union européenne a ainsi été sanctionnée pour son régime d'importations de bananes, jugé discriminatoire, et pour son interdiction d'importer des viandes traitées aux hormones, considérée comme injustifiée.