Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Capacité de financement

Excédent de l'épargne d'un agent économique sur ses investissementsen machines.

En comptabilité nationale, la capacité de financement d'une catégorie d'agents économiques est le solde (positif) de son compte de capital. Quand les agents disposent d'une capacité de financement, ils affectent cet excédent à l'achat de titres sur le marché boursier ou à des placements hors de l'économie nationale.

D'une façon générale, les ménages, pris dans leur totalité, ont une capacité de financement. Depuis 1993, c'est aussi le cas des entreprises françaises en raison de l'augmentation de leur épargne et de la stagnation de leurs investissements

P. B.

Capital

Somme d'argent détenue par un agent économique, ou instrument de production.

Au sens courant, le capital désigne :

• une somme d'argent accumulée grâce à un effort d'épargne (« se constituer un capital »), placée, par exemple, en valeurs mobilières ou immo-bilières ;

• un facteur de production (les machines), associé au travail et aux matières premières pour fabriquer diverses marchandises ;

• le « capital fixe », soit des biens durables utilisables durant plusieurs périodes de production. La comptabilité nationale française utilise le terme de « formation brute de capital fixe » pour désigner les achats de machines par les entreprises, mais aussi de logements par les ménages ;

• le « capital circu-lant », soit les matières premières qui ne servent que durant une seule période de production.

Dans la théorie de Marx, le capital dé- signe :

• un rapport social de production liant la bourgeoisie au prolétariat, et matérialisé par le versement d'un salaire par le propriétaire des moyens de production aux ou-vriers qu'il utilise ;

• une somme d'argent avancée par les capitalistes (le « capital-  argent »), qui se transforme en marchandises (moyens de production et force de travail) servant à produire d'autres marchandises (les produits finis), vendues contre un nouveau capital argent ;

• les formes prises par l'argent avancé. La partie transformée en moyens matériels de production (machines et matières premières) est appelée « capital constant » car la valeur de ces moyens de production se retrouve à l'identique dans celle des marchandises produites ; celle qui sert à rémunérer la force de travail est appelée « capital variable », car c'est elle qui permet de produire un surcroît de valeur (ou plus-value) approprié par les capitalistes

P. B.

➙ Capitalisme, classe sociale, marxisme

Capital humain

Approche développée par Gary Becker (prix Nobel 1992), dans la lignée des travaux de l'école de Chicago, appréhendant l'individu comme un capital.

Les individus feraient des choix en matière d'éducation et de formation en comparant les coûts à supporter (directement et par l'absence de revenus) et les revenus futurs qu'ils peuvent escompter en contrepartie de cet investissement qui augmente leur productivité.

Par cette extension de la théorie du capital aux êtres humains, on vise à rendre compte des dépenses de santé (par l'entretien de la capacité de production) ou d'éducation (par la recherche de revenus futurs plus élevés), mais aussi de l'émigration, comme déplacement d'un capital pour en maximiser le rendement, ou du chômage, comme temps de recherche des meilleures opportunités d'emploi.

Cette théorie vise dans le même temps à justifier certaines inégalités comme les disparités de revenus entre différents métiers (qui s'expliqueraient par les différences d'investissement en éducation qu'ils nécessitent) ou les écarts de niveau d'éducation entre classes sociales (qui résulteraient du fait que chacune d'elles ne peut consacrer autant à la formation).

Cette approche vise à appliquer la comparaison « coûts-avantages » financiers à des phénomènes domestiques (le mariage et le divorce, la fertilité, l'éducation, le partage des tâches) ne relevant pas jusque-là de l'économie

P. L.

➙ Croissance endogène

Capitalisation

La capitalisation boursière d'une société s'obtient en multipliant le cours de son action par le nombre d'actions existantes. Elle donne une bonne indication de la valeur d'une entreprise.

À la fin de 1999, à la Bourse de Paris, ce sont les groupes Elf TotalFina et France Télécom qui affichaient les capitalisations les plus élevées.

La capitalisation est aussi une technique financière consistant à intégrer dans le capital le revenu que celui-ci génère. Cette technique, selon laquelle les intérêts du placement ne sont pas versés mais incorporés à la créance, est très utilisée en matière de retraite. C'est aussi une technique de calcul financier qui permet de connaître la valeur d'un bien qui génère des revenus sur une période donnée. Par exemple, une obligation de 100 F qui rapporte un taux d'intérêt réel de 5 % pendant sept ans a une valeur capitalisée de 100 x (1 + 0,05)7 = 140,7

S. F.

➙ Retraite

Capitalisation (système par)

Technique de financement des systèmes de retraite et de prévoyance (assurance-vie).

Selon cette technique, le montant de la pension (ou le capital garanti) versée aux cotisants au moment de la retraite est directement proportionnel au montant des sommes versées pendant leur période active. En matière de retraite, le système par capitalisation s'oppose au système par répartition. Il est pratiqué, notamment, par les fonds de pension

S. G.

➙ Fonds de pension, répartition, retraite

Capitalisme

Système économique reposant sur l'avance d'une somme d'argent (le capital) dont les détenteurs cherchent à retirer un profit.

Le capitalisme est dit :

• commercial (ou marchand) quand les capitaux sont utilisés pour acheter des marchandises déjà produites qui seront ensuite revendues plus cher ;

• financier quand les capitaux sont prêtés contre le versement d'un intérêt par les emprunteurs, ou quand ils servent à acheter des titres représentant une part de la propriété d'une entreprise (des actions), afin de réaliser une plus-value boursière ou de toucher des dividendes ;

• industriel quand les capitaux engagés sont utilisés pour acheter du matériel de production (machines, matières premières) et une certaine quantité de travail qui lui est associée, afin de produire des marchandises dont la vente permet de rembourser les sommes avancées et de dégager un profit.