Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
O

OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole ; en anglais OPEC, Organization of Petroleum Exportating Countries)

Cartel de pays producteurs de pétrole.

Le pétrole et la crise

Cest un tournant qui remonte à plus d'un quart de siècle. Le 16 octobre 1973, dix jours après le début de la guerre du Kippour entre Israël et ses voisins arabes, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), réunis à Koweït, décident de fixer eux-mêmes le prix officiel du brut, arrêté jusque-là par les compagnies pétrolières. Le lendemain, 17 octobre, les pays producteurs arabes vont encore plus loin en réduisant leur production pour forcer Israël à se retirer des territoires occupés. Embargo et pénurie organisée aidant, les prix du baril augmentent alors brutalement de 70 %, passant de 3 dollars à 5,12 dollars, puis, en décembre, à 11,6 dollars. Ils n'avaient pratiquement pas augmenté en termes réels depuis... les années 1930 ! La stratégie de fermeture du robinet réussit pendant des années et s'accompagne d'une reprise en main des concessions et d'une politique de nationalisation. Cette flambée des prix a été le déclencheur d'une crise économique en Europe et aux États-Unis qui marque en fait la fin des Trente Glorieuses.

Ce club pétrolier a été fondé à Bagdad, en 1960, par cinq pays producteurs : Arabie saoudite, Irak, Iran, Koweït et Venezuela, rejoints ensuite par huit autres pays : Algérie, Émirats arabes unis, Gabon, Indonésie, Libye, Nigeria, Qatar et Équateur. Après les retraits de l'Équateur (1992) et du Gabon (1995), ce cartel compte onze pays, qui contrôlent près de 40 % de la production mondiale, mais détiennent dans leurs sous-sols les deux tiers des réserves d'hydrocarbures. L'Arabie saoudite est le premier producteur mondial. Les objectifs de l'OPEP sont de coordonner les politiques pétrolières des différents pays membres, d'assurer un niveau élevé des prix pour sauvegarder les revenus des pays pétroliers.

Un pouvoir fluctuant

Le pouvoir de l'OPEP s'est affirmé à l'occasion d'une crise politique déclenchée par la guerre israélo-arabe d'octobre 1973. En restreignant d'un coup sa production, le cartel dominé par des pays arabes a provoqué le premier choc pétrolier : la vive remontée des cours a révélé la vulnérabilité en matière énergétique des pays riches. Le deuxième choc pétrolier, en 1979-1980, a marqué l'apogée du pouvoir de l'OPEP, qui s'est maintenu jusqu'au milieu des années 1980. Par la suite, l'indiscipline de ses membres, conjuguée à la diversification des gisements pétroliers et aux progrès techniques permettant de forer dans de nouvelles régions et en mer, a réduit son influence.

Le cartel a eu un sursaut en 1999. Voulant enrayer une chute des prix car le baril était retombé à 10 dollars, son niveau de 1973, l'OPEP – en association avec d'autres pays non membres de l'organisation (Mexique, Norvège et Russie) – a réduit son débit, ce qui a permis une remontée des prix autour des 30 dollars le baril (unité de mesure qui contient 159 litres). En un an, de mars 1999 à mars 2000, les cours ont quasiment triplé

D. G.

➙ Pétrole

Optimum

Situation économique qui permet de générer le maximum de bien-être à partir d'un volume donné de ressources.

Les situations d'optimalité sont donc celles qu'il convient de favoriser du fait qu'elles évitent un gaspillage des ressources, c'est-à-dire une utilisation qui n'en tirerait pas tous les bénéfices possibles en termes de bien-être. Ainsi, on peut dire qu'il est optimal pour Paul de ne pas consommer immédiatement tout le blé disponible et d'en « investir » une partie en le semant, en vue d'une récolte future qui lui procurera davantage de bien-être.

Cette notion d'optimum a surtout été utilisée par les économistes néoclassiques pour démontrer les vertus d'une économie de marchés concurrentiels, qui permettrait de générer le maximum de satisfaction pour tous les membres de la collectivité. Cependant, une difficulté reconnue par V. Pareto tient au fait que des répartitions différentes des ressources de la collectivité entre ses différents membres conduisent à autant de situations optimales. Dès lors, on ne peut établir une hiérarchie entre celles-ci qu'en introduisant un critère de choix collectifs, inévitablement fondé sur des jugements de valeur (qu'il s'agisse d'une prépondérance accordée à certaines catégories de la population selon leur âge, leur sexe, leur revenu ou leur droit de vote, ou qu'il s'agisse d'un strict égalitarisme). Par ailleurs, les tenants de l'économie du bien-être ont admis l'incapacité du marché à générer un optimum dans certains cas de figure (effets externes, biens collectifs, rendements croissants), d'où la nécessité d'une certaine dose d'intervention de l'État pour suppléer le marché

P. L.

Or

Réputé être le plus précieux des métaux, l'or a très tôt servi à fabriquer des pièces de monnaie. Placé au cœur du système monétaire international dit de l'étalon-or, il a longtemps joué un rôle clé dans les réserves de change et les échanges internationaux.

Le « métal jaune » a toujours fasciné l'homme. La légende veut que Crésus, roi d'Asie Mineure, tire sa richesse de paillettes d'or charriées par la rivière Pactole ; l'or a même donné son nom à la contrée mythique d'Eldorado.

Il était donc naturel que, dès la haute Antiquité, ce métal inoxydable et facile à travailler serve de monnaie d'échange. Le système monétaire international de l'étalon-or a officialisé ce rôle dans le monde moderne. Les taux de changes étaient fixes, et des transports physiques de métal précieux servaient à solder les balances des échanges entre pays.

Mais, depuis l'éclatement du système dit de Bretton Woods, en 1971, la « relique bar- bare » (nom donné par l'économiste J. M. Keynes) a progressivement perdu son rôle de référence monétaire. Aujourd'hui, l'or ne joue même presque plus son rôle de « valeur refuge ». Certes, sa valeur augmente sur les marchés à chaque crise internationale. Mais l'or retrouve rapidement sa courbe de base, fondamentalement baissière. À 250 dollars l'once environ (1 once troy = 31,103 grammes), le cours de l'or se situait à l'été 1999 à son plus bas niveau depuis vingt ans, très loin des 850 dollars atteints en 1980, après l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques.