Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
E

Économie souterraine (suite)

Globalement, le travail au noir est le plus fréquent dans les pays à fort taux de taxation et de prélèvements. Les États-Unis et la Suisse, où la pression fiscale et le poids des prélèvements sociaux sont relativement faibles, ont une économie clandestine moins développée que l'Europe des Quinze

L. D.

Économie du travail

Partie de la science économique traitant de l'analyse des relations qui se nouent autour de l'achat et de la vente des services du travail.

L'économie du travail s'interroge sur les facteurs qui déterminent les niveaux de l'emploi et du chômage, les salaires et leur structure, les conditions de travail, la durée du travail, etc

M. S.

Écu (en anglais, European Currency Unit)

Nom donné à l'embryon de monnaie européenne à partir du lancement du Système monétaire européen (SME) en 1979. Il a officiellement disparu avec le lancement de l'euro, en 1999.

L'écu était l'unité de compte de la Communauté économique européenne, servant peu d'instrument de réserve ou d'échange. Il avait un cours quotidien sur les marchés, mais comme un simple panier de monnaies. Il n'existait ni pièces ni billets en écus. Lors de la création de la monnaie unique européenne, l'écu a été remplacé par l'euro. Le nom n'a pas été donné à l'euro notamment parce que, en allemand, écu signifie vache (eine Kuh)

F. L.

➙ Euro, Union européenne

Edison (Thomas)

Inventeur américain (1847-1931) du phonographe et de la lampe à incandescence.

Vendeur de journaux à l'âge de douze ans, Thomas Edison fit preuve d'un génie créatif exceptionnel : il inventa en 1864 un télégraphe permettant de faire passer simultanément deux messages de sens inverses sur un même fil, puis fonda son usine de matériel télégraphique en 1876. Il inventa le phonographe (parallèlement au Français Charles Cros), la lampe électrique à incandescence (1877), qui allait révolutionner l'éclairage domestique et créer une industrie nouvelle, et le Kinétoscope (1890), précurseur du cinématographe, que les frères Lumière mettront au point en 1895. En 1896, il fonda l'Edison Film Company, créa en 1908 un grand trust cinématographique (la Motion Pictures Patent Corporation) et avait déjà construit un véritable empire industriel dans ce secteur avant 1914

P. B.

Éducation

L'éducation des hommes apparaît comme l'un des ressorts essentiels du dynamisme économique. La hausse de la productivité du travail, permise par l'augmentation du niveau de formation des actifs, est facteur d'une meilleure compétitivité des entreprises au sein de l'espace économique mondial. Aussi l'État français consacre-t-il son plus gros budget aux dépenses d'éducation : près de 400 milliards de francs en 1999.

L'éducation peut être comparée à un investissement au service de la firme ou de l'économie nationale. Si l'investissement matériel sous la forme d'achat de machines autorise un développement des capacités de production, l'investissement dans la formation des hommes accroît l'efficacité du facteur travail.

Les économistes classiques, fondateurs de l'économie politique, ne s'y sont pas trompés. Adam Smith, dans ses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, effectue, dès la fin du xviiie siècle, une comparaison entre la formation du capital technique et l'instruction des hommes : « Un homme qui a dépensé beaucoup de temps pour se rendre propre à une profession qui demande habileté et expérience peut être comparé à une de ces dispendieuses ma-chines. » Aussi le fondateur de l'école classique anglaise recommandait-il la création d'une école dans chaque paroisse britannique.

L'éducation obéit aussi à un calcul économique

Plus proche de nous, l'économiste américain Gary Becker, né en 1930 et prix Nobel d'économie en 1992, développe la théorie du capital humain. Le facteur travail peut être assimilé à un capital. L'éducation devient alors la base d'un investissement immatériel, ou investissement intellectuel, dont la finalité est de produire et de reproduire le « stock » de capital humain. Les dépenses de formation des hommes apparaissent alors comme l'une des composantes clés de l'augmentation de la productivité des entreprises et, par conséquent, de la compétitivité des économies nationales dans le cadre d'une économie aujourd'hui mondiale.

L'investissement en capital humain peut se définir comme l'ensemble des stratégies destinées à l'amélioration des performances des individus dans le cadre de l'exercice productif. Dans la plupart des cas, cet investissement est entendu en termes de formation, qu'il s'agisse de la formation initiale (la période scolaire et universitaire) ou de la formation professionnelle, qui prend place durant la période d'activité du salarié. En effet, dans une perspective individuelle, un individu peut prolonger ses études au-delà du seuil de scolarité obligatoire (fixé en France à 16 ans), afin d'obtenir les savoirs et les savoir-faire professionnels nécessaires à son insertion sur le marché de l'emploi. Dans un cadre collectif, les salariés d'une entreprise peuvent être invités à suivre des enseignements, dits de formation permanente, afin d'actualiser leurs connaissances dans leur domaine professionnel respectif. À un niveau encore plus large, cette fois macroéconomique, les responsables gouvernementaux peuvent juger utile d'accroître les budgets éducatifs, de façon à améliorer le niveau de compétences de la main-d'œuvre nationale, eu égard aux besoins présents et futurs des entreprises.

L'investissement en capital humain est déterminé par un calcul économique analogue à celui qui préside à l'investissement matériel. Lorsqu'un chef d'entreprise décide de se procurer de nouveaux biens de production, il effectue un calcul de rentabilité concernant le nouvel investissement. Pour que ce dernier puisse être productif, il est nécessaire que les profits escomptés soient, à terme, supérieurs aux coûts de l'investissement (achat de matériel, coût des emprunts). Il en va de même pour les investissements immatériels. Les dépenses sont mises en relation avec les gains futurs. Un étudiant, ou sa famille, acceptera le paiement de trois années de droits de scolarité dans une grande école dans la mesure où l'obtention d'un titre prestigieux confère à son détenteur une plus sûre insertion dans le marché du travail et un salaire qui viendra compenser les frais de scolarité engagés. Il en est de même pour l'entreprise qui accepte de financer un supplément de formation pour ses salariés.