Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
P

Protection sociale (suite)

Cet ensemble de mesures a été renforcé par l'ordonnance du 4 octobre 1945 portant création de la Sécurité sociale. Les gouvernements successifs ne sont pas parvenus à unifier le système en faisant taire les revendications catégorielles : agriculteurs, travailleurs indépendants (commerçants, artisans, professions libérales), agents des entreprises publiques et cadres ont voulu des caisses de retraite et d'assurance-maladie distinctes de celles des salariés. Les difficultés actuelles du régime général proviennent largement de cet état de fait

J.-M. B.

➙ CSG, santé, Sécurité sociale, transferts sociaux

Proudhon (Pierre Joseph)

Socialiste anarchiste français (1809-1865), opposé au marxisme révolutionnaire.

Modeste typographe ayant fréquenté les milieux fouriéristes à Besançon, Proudhon vint suivre des études de droit à Paris. Il publia en 1840 un mémoire intitulé Qu'est-ce que la propriété ? où se trouve sa célèbre réponse : « La propriété, c'est le vol. » Proudhon voulait réformer la société en constituant des groupements volontaires de travailleurs, égaux et solidaires, aidés par une « banque d'échange » prêtant gratuitement aux associations ouvrières. Il souhaitait parallèlement un État fédérateur au pouvoir limité et s'opposa ainsi à l'idée marxiste d'un État autoritaire imposant la dictature du prolétariat. Cela suscita de vives polémiques entre lui et Marx.

Proudhon resta un théoricien isolé, mais il exerça une grande influence au sein de la Ire Internationale ouvrière et, après sa mort, sur le socialisme français antiétatiste (s'exprimant en particulier durant la Commune de Paris de 1871) et sur les syndicalistes de la Confédération générale du travail

P. B.

Provisions (en comptabilité)

Sommes inscrites dans un bilan pourtenir compte de manques à gagner ou de pertes éventuelles.

Il existe en comptabilité deux types de provisions :

• les provisions pour dépréciation réduisant l'actif d'un bilan, qui sont des pertes de valeur potentielles (non définitives),

• les provisions pour charges et risques, inscrites au passif, qui sont des dettes potentielles (non définitives)

J. R.

Publicité

Ensemble des moyens de communication (visuels ou audiovisuels) destinés à faire connaître un produit (bien ou service) aux consommateurs.

La publicité s'est installée au cœur de la vie quotidienne et ses slogans sont dans toutes les têtes : « Avec Carrefour, je positive » ou le « Just do it ! » de Nike. La publicité a pour objectif de convaincre les consommateurs de devenir utilisateurs du produit dont on vante l'image. L'information est toujours sélective, l'objectif essentiel étant de faire vendre. La publicité est une activité économique qui met en pré-sence quatre catégories d'intervenants : les annon-ceurs (entreprises ou services publics), qui ont recours au message publicitaire pour faire connaître leurs produits ; les agences conseil en communication, qui créent les messages publicitaires pour le compte des annonceurs ; les médias, qui vont diffuser le message publicitaire auprès du public, comme la presse, les chaînes de télévision, les radios et désormais l'Internet ; enfin, les consommateurs auxquels est destiné le produit publicitaire. Sur le marché publicitaire, les annonceurs achètent la communication d'entreprise réalisée par les agences. Les agences achètent des espaces dans les médias et les consommateurs sanctionnent par leurs achats, ou leur absence d'achat, les produits auxquels la publicité fait allusion.

Une fonction économique d'ajustement entre l'offre et la demande

La publicité, née au xixe siècle, se développe surtout à la faveur de la société de production et de consommation de masse issue du modèle fordiste. Elle constitue l'un des vecteurs de la régulation du système économique dans la mesure où elle contribue à la diffusion des produits. Elle établit un lien indispensable entre l'offre des entreprises et la demande des consommateurs, participe à la concurrence entre les firmes et concourt ainsi au développement de l'innovation. La publicité est aussi une activité économique à part entière, dont l'existence apparaît indispensable, notamment pour permettre le finan- cement des médias (presse et télévision).

En revanche, on peut considérer que la publicité est un instrument de manipulation des consommateurs. Comme le souligne l'économiste américain John Kenneth Galbraith dans le Nouvel État industriel, en 1967, la grande entreprise moderne cherche à manipuler la demande des consommateurs par le recours au message publicitaire. Il évoque alors l'idée d'une filière inversée : les consommateurs ne sont plus souverains sur le marché. Ils sont les victimes aveugles des stratégies publicitaires déployées par les grandes firmes à la recherche du plus grand profit possible

J.-C. D.

➙ Consommation, (J. K.) Galbraith