Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Chèque (suite)

Il existe également en France des chèques emploi- service, qui sont destinés à simplifier le règlement des sommes dues aux employés à domicile

S. F.

➙ Moyens de paiement

Chevalier blanc

Allié dans une opération de rachat d'entreprise.

C'est une société qui en aide une autre à résister à une tentative d'achat inamicale. Dans le langage très guerrier des boursiers, une entreprise « attaquée » sur le marché va « se défendre » en cherchant un allié appelé « chevalier blanc ». Ce défenseur fait une surenchère sur l'offre de l'assaillant. En cas de succès – si les actionnaires de la société attaquée lui apportent leurs titres –, c'est souvent lui qui en prend le contrôle. Au printemps 1999, François Pinault (Yves Saint Laurent) a soustrait le maroquinier italien Gucci aux appétits de Bernard Arnault, le patron de LVMH (Dior et Chritian Lacroix)

D. G.

➙ OPA

Chicago (école de)

Courant de pensée, constitué après la Seconde Guerre mondiale à l'université de Chicago, qui regroupe les défenseurs d'un libéralisme total n'admettant aucune intervention de l'État.

Haut lieu du libéralisme dès avant la guerre, avec Franck Night, Chicago a été le point de ralliement d'économistes souvent « nobélisés » (Milton Friedman en 1976, Theodore Schultz en 1979, George Stigler en 1982, James Buchanan en 1986, Ronald Coase en 1991, Gary Becker en 1992, Robert Fogel et Douglass North en 1993, Robert Lucas en 1995).

Ces économistes ont en commun un objectif, la remise en cause de l'intervention publique dans l'activité économique hormis pour ses fonctions régaliennes (maintien de l'ordre, etc.), et une stratégie, l'application à tous les phénomènes étudiés de l'analyse microéconomique. Ils partagent aussi une méthodologie du « comme si » selon laquelle la pertinence d'un modèle se juge non pas sur le réalisme de ses hypothèses mais sur sa capacité à générer des résultats conformes à la réalité.

Avec Friedman et le monétarisme, relayé par Lucas et la Nouvelle École classique, c'est l'interventionnisme keynésien de l'après-guerre qui est remis en cause par un réexamen de ses fondements microéconomiques, pour montrer que l'État ne doit pas chercher à modifier le niveau d'activité.

Avec Buchanan, Coase et d'autres, c'est l'ensemble des interventions publiques justifiées par l'économie du bien-être qui est rejeté. Par leur approche du Public Choice, ils entendent démontrer que l'intervention de l'État est toujours moins efficace que le libre jeu du marché

P. L.

➙ Capital humain, économie mixte, keynésianisme, microéconomie, synthèse néoclassique, Trente Glorieuses

Chimie

Industrie qui crée des matières artificielles élaborées à partir des molécules naturelles.

Les industriels de la chimie se plaisent à insister sur l'importance méconnue de leur activité dans la vie quotidienne. « Quoi que vous ayez l'intention de faire au travail ou pendant vos loisirs, vous allez utiliser de nombreux produits créés par l'industrie chimique », soulignent-ils dans leur brochure. Ils évoquent le fauteuil sur lequel vous êtes assis, rempli de mousse ininflammable, recouvert d'un tissu teint avec des produits garantissant la pérennité des couleurs et pourvu d'un revêtement pour résister aux taches. Sans parler de la moquette, de la peinture des murs, des matériaux plastiques, des magnétoscopes, des écrans de télévision. Sont également évoquées l'alimentation et la pharmacie.

Depuis ses origines au xixe siècle, l'industrie chimique européenne a toujours été le leader mondial, représentant le tiers de la production globale, devant les États-Unis (26 %) et le Japon (15 %). L'industrie chimique française se situe au quatrième rang dans le monde après les États-Unis, le Japon et l'Allemagne. Elle se décompose en grandes familles de produits comme la chimie minérale (acide sulfurique, chlore, ammoniac et engrais), la chimie organique (éthylène, butadiène, benzène, matières plastiques), la parachimie (explosifs, peintures, encre d'imprimerie, produits phytosanitaires pour les plantes). On parle également de pétrochimie, nom donné aux dérivés du pétrole et du gaz naturel

D. G.

Chine

« La Chine, première économie mondialeen 2015 » : telle est, du moins, la prévision avancée par une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il est vrai que, en à peine une vingtaine d'années, ce pays, qui compte près de 1,3 milliard d'habitants (soit un cinquième de l'humanité), a connu un développement fulgurant.

Une histoire en dents de scie a préludé à cette renaissance économique. La Chine a été unifiée pour la première fois en 221 av. J.-C. par Qin Shi Huangdi. Par la suite, cet immense territoire a été plusieurs fois morcelé, mais il a toujours fini par retrouver son unité et son organisation centralisée. La Chine a maîtrisé très vite les méthodes de l'irrigation permettant la riziculture. Ayant inventé le papier, elle a eu très tôt aussi l'idée de la monnaie scripturale : les premiers billets à ordre, « monnaie volante » (feiqian), sont mis en circulation au ixe siècle de notre ère et le papier-monnaie deviendra le principal moyen de paiement aux xiie-xiiie siècles, six cents ans avant qu'il se généralise en Occident.

L'économie chinoise connaît des périodes de progrès, suivies de longues phases d'anarchie. Après les déchirements de l'époque des Mongols Yuan (1271-1368) vient l'âge d'or des Ming (1368-1644), qui rétablissent les communications et favorisent l'introduction de nouvelles cultures alimentaires (arachide, patate douce, sorgho) et industrielles (coton). Les Ming succombent aux envahisseurs mandchous, qui fondent la dernière dynastie de l'Empire, les Qing (1644-1911). L'amélioration des conditions de vie des paysans, due à l'élan économique, à la diversification des cultures et à l'allégement des impôts, provoque un accroissement de la population (200 millions d'individus en 1762). La situation se détériore au xixe siècle, avec les guerres de l'Opium (1839-1842 et 1857-1860), les insurrections anti-étrangères et la première guerre sino-japonaise (1894-1895). Les Occidentaux s'emparent des secteurs économiques rentables. En 1912, lorsque Sun Yat-sen proclame la première république chinoise, l'économie est moribonde. Le parti nationaliste, dirigé par Tchang Kaï-chek, basé dans les centres urbains et bénéficiant du soutien de financiers, ne résistera pas à la déferlante communiste menée du fin fond des campagnes par Mao Zedong. La République populaire de Chine est proclamée le 1er octobre 1949.