Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
B

Branche (suite)

Au sens large, on parle aussi de « branche agricole » ou de « branche industrielle », bien que chacune de ces branches regroupe des entreprises fabriquant des biens très divers. Par exemple, la branche « industries manufacturières » regroupe les entreprises produisant des « biens intermédiaires », des « biens d'équipement profession-nel », des « biens d'équipement ménager », des « automobiles et autres matériels de transport terrestre », des « biens de consommation cou-rante ». Il est alors préférable de parler de « secteur d'activité »

P. B.

➙ Comptabilité nationale, secteur

Braudel (Fernand)

Historien français (1902-1985), inventeur du concept d'« économie monde ».

Il rejoignit en 1946 le groupe d'historiens animant la revue des Annales, fondée par Lucien Febvre et Marc Bloch avant la guerre, et à l'origine du renouveau de la réflexion historique française. Professeur au Collège de France, il publia en 1949 la Méditerranée et le Monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, où il mêle d'une façon originale et magistrale l'étude des phénomènes politiques, des faits économiques et de la géographie.

Dans son œuvre majeure, Civilisation matérielle, économie et capitalisme () [1979], il forgea le concept d'« économie monde », qui désigne un ensemble cohérent organisé autour d'un pôle dominant, intégrant autour de lui des régions proches ou lointaines (comme le firent en particulier les Hollandais, puis les Britanniques).xve-xviiie siècle

Une idée proche se retrouve chez des économistes dits « tiers-mondistes », tel Samir Amin opposant le centre développé de l'économie mondiale et la périphérie sous-développée. Dans la même perspective, Immanuel Wallerstein prolongera la vision braudélienne de l'histoire (le Capitalisme historique)

P. B.

Bretton Woods

Conférence de 1944 ayant abouti à la mise en place du système monétaire international (SMI), à l'œuvre entre 1945 et 1971.

Le SMI défini en 1944 permettait le maintien de taux de change fixes pour tous les pays, grâce à la convertibilité en or du dollar (35 dollars l'once). Le système de Bretton Woods n'a pas, jusqu'à ce jour, été remplacé par un nouveau SMI formel, mais a laissé place à des taux de change flottants et à certains regroupements régionaux. Lui ont survécu les deux institutions internationales créées à Bretton Woods, le Fonds monétaire international (FMI), et la Banque mondiale, consacrée d'abord à la reconstruction des pays dévastés par la guerre et, par la suite, au développement du tiers-monde, qui ont gagné en importance avec la mondialisation.

Avant même que l'Europe soit entièrement libérée du régime nazi, les Alliés s'interrogèrent sur la forme que prendraient les futures relations économiques internationales. Les États-Unis organisèrent en juillet 1944 une conférence internationale à Bretton Woods, village côtier du New Hampshire, afin de tracer les contours du futur système monétaire international. Les échanges internationaux s'étaient complètement désagrégés, en raison du conflit mondial bien sûr, mais aussi parce que la crise économique des années 1930 avait conduit presque tous les pays à dévaluer leur monnaie (quittant de fait l'étalon-or) et à mener des politiques commerciales protectionnistes.

Le dollar comme pivot de l'économie mondiale

À Bretton Woods se rencontrèrent et s'affrontèrent notamment deux économistes, le Britannique John Maynard Keynes et l'Américain Harry White (ancien secrétaire au Trésor du gouvernement américain). Tous deux travaillaient depuis plusieurs années, chacun de leur côté, sur la conception d'un SMI formel. Keynes avait imaginé qu'une monnaie mondiale, appelée bancor, pourrait être créée et utilisée par tous. Une institution, l'International Clearing Union, verrait le jour et serait chargée d'aider les pays à rester en phase avec le bancor. White, lui, ne souhaitait pas la naissance du bancor. Finalement, il fut décidé que les monnaies seraient convertibles en dollar, lui-même convertible en or et pourraient fluctuer de 1 % seulement de part et d'autre du cours pivot. En cas de fluctuations plus importantes dues à des déficits de balance des paiements courants, un Fonds monétaire international pourrait être appelé à la rescousse.

Le dollar, bien que sorti du système de l'étalon-or en 1931, était la moins fragile, et la plus utilisée, des monnaies mondiales. Les États-Unis profitèrent de Bretton Woods, où 44 nations étaient représentées, pour placer leur monnaie au cœur du système, en déclarant une convertibilité immédiate de 35 dollars l'once (en France, il a fallu attendre 1958). C'est ainsi que le dollar est devenu non seulement une monnaie nationale mais aussi une référence internationale. Jusqu'à ce que, en 1971, les autorités monétaires américaines constatent que ce système leur coûtait trop cher, et que le président Richard Nixon annonce la fin de la convertibilité du dollar en or

F. L.

➙ Dollar, or, SMI

BRI (Banque des règlements internationaux)

La « banque centrale des banques centrales » a été créée, dès 1930, pour gérer les réparations de guerre de l'Allemagne déterminées lors du traité de Versailles (1919). La BRI, institution internationale, est située à Bâle (Suisse). Toutes les banques centrales du monde en sont membres.

Le « Comité de Bâle » de la BRI (les gouverneurs de banques centrales) a publié en 1988 le « ratio Cooke », norme internationale de solvabilité définissant une proportion minimale de fonds propres par rapport aux crédits que les banques consentent. Celles-ci doivent avoir à portée de main (en capital) 8 % au moins des sommes qui leur sont dues, afin de survivre à d'éventuels défauts de remboursements en masse

F. L.

➙ Banque centrale, ratio Cooke

Buchanan (James)

Économiste américain (né en 1919), prix Nobel en 1986, fondateur avec Gordon Tullock de l'école du Public Choice, qui étudie le processus par lequel la puissance publique effectue les choix qui concernent la collectivité.

Proposant une analyse microéconomique des décisions politiques, Buchanan développe une analyse positive du comportement des acteurs de la vie publique, le processus politique étant un marché imparfait. Selon lui, le fait que les hommes politiques et les fonctionnaires poursuivent leur intérêt personnel conduit à des défaillances de l'État génératrices de déficits publics. Il propose aussi une étude comparative des « constitutions » qui définissent les règles du jeu politique, les meilleures étant celles où prévaut la règle de l'unanimité ou, à défaut, de la majorité qualifiée. Il complète ainsi la théorie des droits de propriété en montrant que l'environnement légal conditionne aussi l'efficacité de la sphère publique

P. L.

➙ Bien-être, finances publiques, secteur public