Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Comptabilité nationale (suite)

Les données collectées par les comptables nationaux sont publiées chaque année par l'INSEE dans ses Rapports sur les comptes de la nation, ainsi que dans diverses revues, telles Économie et statistiques ou INSEE-Résultats.

Il existe désormais un système européen des comptes, ce qui a obligé en 1999 les comptables nationaux français à modifier légèrement leurs instruments de mesure

P. B.

➙ Agrégat, PIB, PNB

Compte

Instrument permettant de connaître l'existant, les augmentations et les diminutions d'un poste du bilan d'une entreprise.

Plutôt que de parler tout simplement de côté positif ou de côté négatif d'un compte, on emploie les termes de débit et de crédit.

Par convention, le côté gauche d'un compte est toujours (quel que soit le type de compte) appelé « débit » tandis que le côté droit est appelé « crédit ». Comme les comptes d'actif sont augmentés à gauche et diminués à droite, tandis que les comptes de passif sont augmentés à droite et diminués à gauche, le débit et le crédit d'un compte ont une signification différente selon le type de compte : débiter un compte d'actif, c'est l'augmenter, tandis que débiter un compte de passif, c'est le diminuer ; créditer un compte d'actif, c'est le diminuer, tandis que créditer un compte de passif, c'est l'augmenter.

Une société se constitue avec son capital de 1 000 et souscrit un emprunt de 500, les fonds correspondants étant immédiatement versés à un compte ouvert en banque. Le comptable va ouvrir deux comptes de passif pour enregistrer les dettes (ressources) dues aux propriétaires (compte capital) et aux prêteurs (emprunt), et un compte d'actif (banque) pour enregistrer les fonds (emplois) monétaires reçus, selon les modalités suivantes 

Le comptable a débité (augmenté) le compte d'actif banque et en même temps crédité (augmenté) les comptes de passif capital et emprunt. ::

Connaissant les augmentations et les diminutions d'un compte, le comptable peut à tout moment déterminer son « solde » (on dit qu'il le solde)

J. R.

Concentration

Processus de regroupement d'entreprises visant à améliorer leur efficacité ou à limiter les effets de la concurrence.

La concentration peut concerner des activités industrielles, commerciales ou financières. Elle peut prendre plusieurs formes : fusion d'entreprises, absorption de petites entreprises par une entreprise dominante, entente entre firmes visant à éliminer les concurrentes ou à empêcher l'arrivée de rivales.

La concentration peut être verticale (contrôle par un même groupe de stades successifs d'une même filière de production) ou horizontale (regroupement d'unités de production fabriquant le même bien)

P. B.

➙ Cartel, holding, konzern, trust

Concurrence

État d'un marché caractérisé par la liberté pour chacun de s'y installer, de vendre le produit au prix qu'il veut, de le produire avec les procédés qu'il veut.

Si une activité comme la location de skis permet des bénéfices plus importants qu'ailleurs, plusieurs personnes, délaissant leurs anciennes activités, vont s'installer dans cette branche, et proposer des prix un peu moins chers que ceux qui existaient déjà sur le marché, pour capter une partie de la clientèle. Cette dynamique incessante est la caractéristique de la concurrence.

Le contraire de la concurrence consiste, par exemple, à interdire aux autres de s'installer en obtenant qu'on ne leur loue pas de locaux, que les fournisseurs ne leur vendent des skis que très cher, que les banques refusent de leur prêter à de bonnes conditions, etc. Toutes  ces   pratiques  sont    interdites  par  la  loi    et il existe plusieurs organismes gouvernementaux comme le Conseil de la concurrence que l'on peut saisir à l'occasion. Le fait pour une grande surface d'obtenir, pour une opération promotionnelle, qu'un grossiste lui cède des produits à très bas prix constitue ainsi une pratique discriminatoire et interdite comme telle par les ordonnances de décembre 1986.

Des nécessités contradictoires

La concurrence implique des entreprises de taille assez petite pour qu'aucune d'elles ne puisse bénéficier d'avantages particuliers, et ne puisse manipuler ni le prix des facteurs qu'elle utilise ni le prix de son produit. Les prix seraient donnés pour chacune des entreprises, autrement dit donnés par le marché ; c'est ce que l'on constate dans les achats de matériels électroménagers, quand le vendeur explique qu'il consentira le prix affiché par n'importe lequel de ses concurrents.

La concurrence peut toutefois déboucher sur des effets contraires à ceux recherchés. Si une entreprise dépense beaucoup d'énergie et d'argent pour aboutir à une innovation, la concurrence permet aux autres de l'imiter sans rien avoir à débourser, annulant toute incitation à améliorer les choses. Les brevets permettent certes de profiter seul d'une idée propre, mais toutes les améliorations ne sont pas brevetables. En outre, on constate que ce sont les plus grandes entreprises qui ont les dépenses de recherche les plus importantes ; il ne serait donc pas judicieux de les empêcher de jouir de quelques avantages liés à leur taille.

Si une seule entreprise dominait une branche au point de pouvoir y réaliser des profits très élevés, elle pourrait craindre de susciter des vocations qui s'avéreraient dangereuses à terme. Adopter un comportement plus conforme à celui de la concurrence serait alors pour elle plus sage à long terme. Microsoft est ainsi une entreprise qui domine le monde des systèmes informatiques mais, du seul fait que des esprits entreprenants sont à l'affût, elle ne peut pas abuser de sa position dominante pour imposer des prix élevés ou diminuer ses efforts de recherche. Tels sont du moins les arguments avancés par cette firme lors des procès qu'on lui intente pour sa position dominante

F. E.

➙ Marché, monopole, prix

Conjoncture

État de l'économie à un moment donné.

La conjoncture renvoie au court terme. Les analyses sont mensuelles, trimestrielles ou annuelles. Les tendances longues ne sont pas étudiées. Si le conjoncturiste ne cherche qu'à expliquer de façon neutre l'instant présent, les responsables de l'économie lui demandent pourtant de prévoir son évolution et de proposer des moyens de l'infléchir. Il dispose pour cela de modèles théoriques. Mais, confrontée à une forte incertitude, la prévision reste un art difficile.