Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
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Distribution (suite)

Un poids souvent hégémonique

La grande distribution se subdivise en deux caté-gories :

• distribution alimentaire ou généraliste (ex. : Carrefour, Auchan, Leclerc, Casino, Intermarché…) ;

• distribution spécialisée (ex. : Castorama pour le bricolage, Decathlon pour le sport, Ikea pour le meuble, Fnac pour les biens culturels, Kiabi pour les vêtements…).

La grande distribution est devenue prédominante, voire hégémonique, dans bien des domaines : les Français réalisent 63,2 % (en 1998, contre 59,7 cinq ans auparavant) de leurs achats alimentaires dans les grandes surfaces (y compris hard discount), et un automobiliste sur deux y fait le plein de sa voiture. 75 % des vélos sont achetés, en France, dans une grande surface, généraliste ou spécialisée.

distribution sélective et/ou exclusive est dédiée à des produits ou des marques (luxe, parfum, automobile, pharmacie) pour lesquels le fabricant sélectionne, ou possède, les magasins qu'il juge seuls dignes de vendre ses produits (ou sa marque). Le client, dans ce type de magasin, aura un choix délibérément restreint par rapport à l'offre totale du marché. La législation européenne, qui institue le libre commerce des biens, tolère certaines restrictions à la libre concurrence prônée par le traité de Rome, signé en 1957 et instituant le Marché commun. Elle a prévu quelques exemptions réglementaires qui permettent l'existence de tels réseaux sélectifs/exclusifs, dès lors qu'ils ont une justification économique, technique ou de sécurité pour le consommateur

P. G.

➙ Commerce, discount, franchise

Dividende

Revenu d'une action, correspondant à lapart des bénéfices versés aux actionnaires par une entreprise. Le dividende peut être payé en liquide ou en actions de la société.

En achetant une action, l'épargnant espère un bon placement, sous deux formes.

• D'abord, il espère que les cours de son action monteront et qu'il pourra ainsi, en la vendant, dégager un profit appelé plus-value. De plus, tous les ans, en fonction des résultats de l'entreprise, il espère se voir attribuer une partie des bénéfices sous la forme d'un dividende.

• À cela s'ajoute un avoir fiscal, dont le montant est inférieur de moitié au dividende et qui vient en déduction de l'impôt du contribuable. Le rendement d'une action s'obtient en additionnant le dividende et l'avoir fiscal. Fait nouveau, un nombre croissant de sociétés décident la distribution de dividendes « exceptionnels ». Ces primes au montant très élevé s'ajoutent au dividende. Par ces techniques, les dirigeants veulent séduire leurs actionnaires et les fidéliser

D. G.

➙ Actionnaire, avoir fiscal

Division internationale du travail (DIT)

Processus par lequel les pays tendent à se spécialiser en dissociant la structure de production de la structure de consommation.

La spécialisation qui résulte de la DIT conduit à recourir aux importations des produits pour lesquels l'offre nationale est inférieure à la demande, et aux exportations dans le cas inverse. L'approfondissement de la DIT tend donc à accroître la part du commerce extérieur dans la production mondiale. Ainsi, les pays du Nord tendent à se spécialiser dans les services et biens industriels de haute technologie (conception de logiciels, industrie des télécommunications, etc.). Les pays en développement se spécialisent dans les matières premières, les produits agricoles, les industries déclinantes et intensives en travail peu qualifié (habillement).

La division internationale du travail permettrait aux pays avancés de poursuivre leur développement en ne laissant aux pays en développement que des activités à faible valeur ajoutée qui trouvent des débouchés sur des marchés déprimés ou instables. Le déterminisme de la division internationale du travail connaît pourtant des contre-exemples. Certains pays développés sont spécialisés dans la production de matières premières (Australie, Canada, Norvège, etc.), d'autres dominent des productions agricoles comme les céréales ou la viande (États-Unis, Union européenne). Les pays industriels échangent souvent des produits voisins. En échangeant des automobiles contre d'autres automobiles, la France et l'Italie répondent ainsi à la préférence de leurs consommateurs en faveur de biens différenciés. Enfin, la division internationale du travail est fréquemment verticale car elle porte sur chaque étape du processus de production : la conception (logiciel, microprocesseur) peut être localisée dans un pays leader, certains composants (disque dur, mémoires, périphériques) seront produits dans un pays suiveur (Japon, Corée) ou émergent (Thaïlande, Hongkong) et l'assemblage, réalisé dans un pays en voie de développement (Viêt Nam)

J.-M. S.

➙ Avantages et coûts comparatifs, compétitivité, Heckscher-Ohlin-Samuelson

Dollar

Nom de la monnaie ayant cours légal aux États-Unis depuis 1785, devenue l'une des devises centrales du Système monétaire international.

L'origine du mot dollar est européenne : à Joachimsthal, petite vallée de Bohême, on fabriquait au Moyen Âge des pièces de monnaie couramment appelées thaler. On retrouve le même mot en Slovénie (ancienne république yougoslave), dont la monnaie se nomme tolar.

Plusieurs pays (Canada, Hongkong, Nouvelle-Zélande, Australie, Singapour, Taïwan) ont une devise appelée dollar, toutes différentes du dollar américain.

L'appellation zone dollar a été donnée à un ensemble de pays qui ont longtemps utilisé le dollar américain comme référence, formant ainsi une zone monétaire informelle. On évoque parfois la dollarisation de l'économie mondiale ; le phénomène consiste pour un nombre grandissant de pays, et pour un nombre grandissant de transactions, à utiliser le dollar (en Amérique latine, par exemple). Les cours du pétrole, bien sûr, sont toujours exprimés en dollars. Plus récemment, la suprématie d'Internet a conduit le secteur informatique tout entier à se présenter en anglais et à se vendre en dollars.

La puissance du dollar, rendu convertible en 1879, a grandi au rythme des exportations américaines. La Première Guerre mondiale a renforcé le rôle international du dollar au détriment de la livre sterling, les belligérants européens s'étant massivement endettés auprès des États-Unis. La Seconde Guerre mondiale a consacré cette hégémonie. Le dollar, monnaie de la puissance économique dominante, est devenu après 1945 la référence principale du Système monétaire international, dit de Bretton Woods. Système qui a éclaté le 15 août 1971, lorsque le président Nixon a annoncé que les États-Unis renonçaient à échanger le dollar en or, au cours de 35 dollars l'once.