Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
A

Aide au développement (suite)

L'aide publique française au développement représente 0,45 % du PNB (contre 0,22 % pour la moyenne des pays de l'OCDE, et 0,08 % pour les États-Unis). La moitié environ va à l'Afrique subsaharienne.

B. L.

➙ Banque mondiale, développement

Ajustement structurel

Politique visant à obtenir un assainissement durable de la situation économique d'un pays (rééquilibrage de la balance des paiements, des comptes publics, réduction de l'inflation...), généralement en échange de nouveaux crédits internationaux.

Lorsqu'un pays emprunte au FMI, il doit souvent s'engager à réduire sa demande intérieure, donc à diminuer les salaires et à réduire les approvisionnements afin de rééquilibrer (ajuster) ses comptes. De tels plans d'austérité sont souvent très mal perçus par la population locale. Ainsi, en 1989, de violentes émeutes ont éclaté au Venezuela, provoquant des centaines de morts.

Cette conditionnalité (pas d'argent sans réformes) doit, à terme, permettre de réaliser une croissance économique de « bonne qualité », selon le jargon du FMI. L'ajustement structurel est souvent devenu le symbole de l'emprise des pays riches sur le monde en développement. Certains emprunteurs, comme la Russie, sont parfois tentés de promettre des résultats qu'ils savent ne pouvoir réaliser

F. L.

➙ FMI

Alchian (Armen A.)

Économiste américain (né en 1914), figurant parmi les auteurs qui ont fait progresser l'analyse microéconomique contemporaine.

En 1950, il a justifié l'hypothèse qui, dans la théorie néoclassique, attribue aux entreprises un objectif de maximisation du profit : selon lui, si, dans la réalité, toutes les firmes n'adoptent pas un tel comportement, seules survivent celles qui le font. Avec H. Demsetz, il est également à l'origine d'une contribution à la théorie économique de la firme, présentant l'entreprise comme un ensemble de contrats entre les différentes parties prenantes de la production (Economic Forces at Work, 1977).

P. U.

ALENA (Accord de libre-échange nord-américain)

Zone de libre-échange réunissant depuis 1992 les États-Unis, le Canada et le Mexique. Les droits de douane entre les trois États sont alignés et progressivement abaissés.

L'existence de l'ALENA (en anglais NAFTA) a dopé les échanges commerciaux, surtout entre les États-Unis et le Mexique. Les opposants à l'association font valoir que la dépendance du Mexique à l'égard des États-Unis s'est encore accrue (près de 90 % des exportations mexicaines vont vers le voisin nord-américain). D'autres insistent sur les fermetures d'usines américaines, les industriels américains choisissant de délocaliser leur production au Mexique (les coûts de production y sont moindres). D'autres, enfin, rappellent que le travail illégal de Mexicains aux États-Unis, dans les « maquiladoras », concerne plusieurs millions de personnes. Les salaires des ramasseurs de fruits mexicains étant nettement inférieurs à ceux pratiqués du côté américain de la frontière, le travail illégal est encouragé.

Il est pourtant admis que l'existence de l'ALENA a aidé le Mexique à surmonter plus facilement la grave crise économique et financière dont le pays a été victime en 1994.

En 2005 doit théoriquement être créée une vaste zone américaine de libre-échange, qui doit réunir 34 États de toute l'Amérique, dont ceux de l'ALENA et du Mercosur.

F. L.

➙ Libre-échange, Mercosur

Allais (Maurice)

Économiste français (né en 1911), prix Nobel d'économie en 1988 pour « ses travaux de pionnier sur la théorie des marchés et l'utilisation efficace des ressources ».

Diplômé de l'École polytechnique-Mines 1936, puis professeur aux Mines, où il influença plusieurs générations d'économistes, il incarne la tradition nationale des ingénieurs économistes. L'orientation appliquée de ses travaux l'éloigne de l'économie mathématique pure. M. Allais a été un précurseur méconnu de différentes analyses développées par la suite.

Son premier grand ouvrage, À la recherche d'une discipline économique, publié en 1943, expose les bases de l'approche la plus moderne de l'équilibre général et de l'optimum, sur laquelle il revient en 1981 avec sa Théorie générale des surplus. Dans Économie et intérêt  (1947), il se consacre à la théorie du capital et de la dynamique monétaire. En 1952, il remet en cause, par l'exemple (le paradoxe d'Allais), les bases de la théorie des choix individuels face au risque.

P. L.

➙ (A. A.) Cournot, incertitude, (E.) Malinvaud, marché (économie de), mathématiques,(V.) Pareto, (L.) Walras

Allemagne

L'Allemagne est aujourd'hui la troisième puissance économique du monde, avec une monnaie forte et un excédent structurel de son commerce extérieur. Elle puise l'origine de sa réussite dans le dynamisme de ses anciennes cités marchandes, et dans la phase d'industrialisation prussienne prolongée à la fin du xixe siècle par la politique active des dirigeants de la nouvelle Allemagne unifiée. Au xxe siècle, elle s'affirme comme la première nation industrielle d'Europe, qui cherche d'abord à conquérir par les armes un espace vital, avant de retrouver la voie d'un développement économique pacifique dans le cadre d'une Europe réconciliée.

L'Allemagne féodale

Dès les xe-xie siècles, de nombreuses cités allemandes relevant du Saint Empire romain germanique (partie orientale de l'ancien empire de Charlemagne) s'enrichirent grâce à leur artisanat local, à l'extraction des mines avoisinantes et au grand commerce international.

Au nord, la puissante Hanse teutonique, fondée en 1241, joua un rôle particulier dans l'animation économique autour de la Baltique. Au sud, Augsbourg occupa une place privilégiée dans les rapports entre les provinces allemandes, autrichiennes et italiennes du Saint Empire.

La crise des États allemands (xvie-xviie siècle)

Mais, durant les xvie et xviie siècles, l'Allemagne fut déchirée par les guerres, dont la guerre de Trente Ans (1618-1648), qui causa la mort d'environ dix millions de personnes (en raison des combats, des massacres, des famines et des épidémies) et provoqua un recul économique profond dans le monde germanique.

La Prusse, fer de lance de l'essor allemand

À la fin du xviie siècle, un renouveau économique se produisit dans le duché de Prusse, à l'instigation du Grand Électeur Frédéric-Guillaume, qui mena de grands travaux agricoles, favorisa l'essor des villes, créa des impôts permanents, attira une main-d'œuvre étrangère protestante et mit sur pied une puissante armée.