Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
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Obligation

Nom donné à des titres de dette ayant un terme supérieur à un an et porteurs d'un intérêt précis, spécifié au départ.

L'obligation est une part d'emprunt (qui donne lieu à remboursement avec intérêt), alors que l'action est une part de propriété (qui donne lieu à versement d'un bénéfice, ou dividende).

Un particulier désireux d'acheter des titres sur le marché obligataire doit savoir que son obligation aura une durée de vie précise et un intérêt annuel précis : par exemple, un titre de 100 euros, rémunéré à 5,5 % par an, échéance 2015. Mais il pourra vendre son titre avant ; les obligations sont cotées quotidiennement, pour un prix qui varie de façon inversement proportionnelle au taux d'intérêt proposé. Si la Bourse baisse brutalement, tous les investisseurs cherchent à se désengager des actions : le prix d'achat des obligations va alors monter sous l'ampleur de la demande.

Les obligations sont émises par l'État lui-même (pour financer le déficit budgétaire), par les entités qui lui sont rattachées (les collectivités locales) ou par les grandes entreprises.

Le risque est généralement évalué pour chaque emprunt par une poignée d'agences de notation financière (Standard and Poor's, Moody's, ICBA...). La plupart des pays industriels reçoivent ainsi une « note d'investissement », allant jusqu'au prestigieux AAA. En revanche, une entreprise mal notée peut proposer des taux d'intérêt très élevés pour être certaine de trouver des prêteurs. La pratique est connue sous l'appellation junk bonds (obligations pourries).

Les obligations sont souvent moins rémunératrices que les actions, mais leur risque est limité puisque le taux d'intérêt « facial » (rendement) est connu à l'avance. Lorsqu'un opérateur constitue un portefeuille financier, il réalise généralement un mélange d'actions, d'obligations et de liquidités

F. L.

➙ Actionnaire, dette, taux d'intérêt

OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques)

Basée à Paris, l'OCDE regroupe les principaux pays industriels et leur sert d'instance de réflexion commune en matière de politique économique et sociale.

L'OCDE ressemble davantage à un laboratoire de recherches en économie qu'à une organisation internationale ayant une force de contrainte sur les États ou le pouvoir de leur conférer des crédits. Il n'en reste pas moins que, avec les trois principales économies mondiales (États-Unis, Europe, Japon) parmi ses actionnaires, l'OCDE « pèse » plus de la moitié de l'économie mondiale.

Ses rapports et ses recommandations ont donc du poids. Il s'agit notamment des Perspectives économiques, analyse de conjoncture publiée deux fois par an, ainsi que des études régulières consacrées à l'économie de chaque pays membre. Les perspectives à court terme qui y sont dessinées aident généralement les gouvernements et les acteurs des marchés financiers à concevoir leur stratégie.

L'organisation a été créée en 1960, sur les bases de l'OECE (Organisation européenne de coopération économique). Celle-ci avait été chargée, dans l'immédiat après-guerre, d'administrer l'aide financière apportée par les États-Unis aux pays européens dans le cadre du plan Marshall. Son soutien à l'économie de marché ouverte et au pluralisme démocratique en faisait, de fait, une institution alliée des États-Unis en période de guerre froide. D'ailleurs, aux vingt membres fondateurs (la plupart des États d'Europe de l'Ouest, le Canada et les États-Unis, ces derniers fournissant à eux seuls le quart du budget de l'organisation) se sont simplement ajoutés le Japon, la Finlande, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, dans les années 1960 et 1970. Une nouvelle vague d'adhésions, à partir de 1994, a profité au Mexique, puis à des pays issus du bloc de l'Est (République tchèque, Hongrie, Pologne), et enfin à la Corée du Sud en 1996. Les autres membres de l'ancienne Europe communiste sont, dans leur majorité, aux côtés de « poids lourds » du monde en développement (Chine, Brésil...), accueillis dans le Centre de coopération avec les pays non membres (CCNM), d'où ils peuvent accéder aux services et aux infrastructures de l'OCDE elle-même.

Une fonction et un mode de fonctionnement remis en cause

L'Organisation fonctionne sur la base de comités (constitués d'économistes et d'autres spécialistes) et s'adjoint au besoin les services d'agences spécialisées spécifiques. Ainsi, l'aide financière apportée par les pays riches au monde en développement est-elle gérée par le CAD (Comité d'aide au développement). Celui-ci met régulièrement en exergue la générosité des pays scandinaves, ou bien pointe du doigt les régions qui consacrent une part démesurée de l'aide reçue à des dépenses militaires.

Par ailleurs, en 1974, au moment du premier choc pétrolier, l'OCDE a créé l'Agence internationale de l'énergie (AIE), afin de mieux coordonner les politiques énergétiques, par exemple prévoir des systèmes de répartition de l'énergie en cas d'urgence.

Tout comme la plupart des autres institutions multilatérales, l'OCDE se trouve actuellement à un tournant de son existence. Sa vocation de promotion de l'économie libre de marché a beaucoup perdu de son sens depuis la chute de l'empire soviétique. Son mode de fonctionnement, basé sur le travail en comités et le vote par consensus, fait aussi perdre de la force à ses recommandations. Enfin la notion de pays industrialisé a moins de sens dans l'économie d'aujourd'hui, dominée par les services. Deux des membres nouvellement admis à l'OCDE ont subi peu après des crises économiques graves (le Mexique et la Corée du Sud).

L'OCDE sert parfois de terrain d'affrontement à de grandes querelles économiques internationales. Ainsi, en 1998, a été discuté, puis rejeté, un projet d'inspiration américaine de garantie des investissements étrangers (l'AMI, ou accord multilatéral sur les investissements), qui opposait en fait deux visions de la mondialisation

F. L.

Offre

Décision d'une entreprise de proposer tant de produits et à tel prix.

Produire beaucoup peut impliquer des coûts très élevés parce qu'il faudra installer une nouvelle usine, réorganiser les équipes, etc. Est-on par ailleurs sûr que le marché pourra absorber toute cette production ? Produire peu suscite des interrogations symétriques. Par ailleurs, vendre à bas prix permet d'augmenter la clientèle, mais ceci compensera-t-il cela ? Et comment les concurrents vont-ils réagir ?