Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
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Babeuf (François Noël, dit Gracchus)

Révolutionnaire français (1760-1797), qui préconisa une sorte de communisme agraire.

Influencé par Rousseau, Morelly et Mably, François Noël Babeuf dénonça la propriété privée de la terre, à l'origine, selon lui, des profondes inégalités que connaissait la France à la fin du xviiie siècle. Babeuf voulait confisquer les domaines seigneuriaux et les redistribuer en lopins de terre permettant à chaque homme de vivre décemment, mais qui reviendraient à la collectivité après sa mort. Déçu par le conservatisme du Directoire, il organisa la « conju-ration des Égaux », qui échoua en 1796. Babeuf fut exécuté en mai 1797

P. B.

Balance commerciale

Document comptable qui enregistre les exportations et les importations d'un pays.

La balance commerciale ne prend en compte que les biens, les services étant exclus. Elle est établie sur la base des statistiques douanières. Il y a excédent si la valeur des exportations l'emporte sur la valeur des importations, et déficit dans l'autre cas. Le niveau des exportations dépend de la demande étrangère, elle-même liée au dynamisme de la croissance des pays clients, aux prix pratiqués par les entreprises du pays qui exporte et à la capacité de celui-ci à s'adapter aux évolutions technologiques. Plus la croissance étrangère est soutenue, plus le pays profite des opportunités d'exportation. Il vend d'autant mieux que ses prix en monnaie étrangère sont bas, ce qui arrive si son taux d'inflation est inférieur à celui des pays importateurs et si sa monnaie ne s'apprécie pas sur le marché des changes. Il peut également se positionner sur des secteurs dans lesquels le prix n'est pas le seul élément de compétitivité. Il profite alors de sa capacité d'innovation et de différenciation en créant des biens nouveaux ou en multipliant les gammes de biens existants.

Le niveau des importations est influencé par la croissance du produit national du pays importateur et par le prix relatif des biens importés par rapport aux biens du pays. Plus le produit national brut (PNB) croît rapidement, plus les importations augmentent car les consommateurs du pays disposent de plus de revenus et les entreprises ont des besoins accrus en matières premières et en produits semi-finis. La hausse du prix des biens importés freine les importations. Cela arrive notamment lorsque la monnaie du pays se déprécie et si l'inflation est plus forte à l'étranger que dans le pays. Le déficit commercial  des  États-Unis, permanent dans les décennies 1980 et 1990, provient essentiellement de la perte de compétitivité de certaines industries américaines et du dynamisme de la croissance de leur PNB, qui alimente une demande soutenue d'importation. Ce déficit est de l'ordre de 3 000 milliards de dollards en 2000, chiffre considérable et préoccupant

B. G.

➙ Balance des paiements, dépréciation, exportation, importation, inflation

Balance des paiements

Compte recensant toutes les transactions des résidents du pays avec les non-résidents, que ces transactions portent sur des marchandises, des services, des titres ou des monnaies.

Toutes les ventes ou cessions sont mises dans la colonne des crédits alors que tous les achats ou acquisitions sont enregistrés en débits. On trouve donc dans les crédits les exportations du pays mais aussi les ventes de titres (c'est-à-dire les entrées de capitaux dans le pays) et les remises de monnaies dues aux paiements que les résidents effectuent pour régler leurs achats à l'étranger. Symétriquement, en débit figurent les importations, les achats de titres (sorties de capitaux) et les acquisitions de monnaies résultant des ventes de toute nature (marchandises, services et titres) du pays à l'extérieur.

Cette règle d'enregistrement permet d'obtenir une valeur globale des crédits égale à la valeur globale des débits. En effet, comme toute transaction possède une contrepartie inscrite pour la même valeur dans l'autre colonne, la balance des paiements est un document comptablement équilibré, aux erreurs et omissions près. Par exemple, si le pays exporte des marchandises pour une valeur de 1 million de dollars et si le paiement est fait, en dollars, par versement sur un compte bancaire, l'opération donne lieu à deux écritures de même valeur (1 million de dollars) : une en crédits dans le poste « marchandises » et une en débits dans le poste « devises ».

La balance des paiements est divisée en trois comptes :

• le compte des transactions courantes, qui enregistre les opérations sur biens et services,

• le compte de capital, qui recense les dons en capital (par exemple, les remises de dettes),

• le compte financier, qui reprend toutes les transactions sur titres et monnaies.

Un pays qui possède un déficit courant (appelé souvent improprement « déficit de la balance des paiements ») finance ce déficit par des prêts de l'étranger, par des ventes de capitaux (ventes d'usines ou d'immeubles aux non-résidents) et par des paiements en devises étrangères ou dans sa propre monnaie si celle-ci a le statut de monnaie internationale. L'ensemble de ces opérations financières compensatrices apparaît dans le compte financier. L'accumulation de déficits courants à travers le temps implique un endettement croissant du pays, qui menace sa prospérité et son indépendance. À l'inverse, l'excédent courant, s'il perdure, donne au pays un statut de prêteur international ; il investit à l'étranger et accumule des devises. Depuis 1982, les États-Unis possèdent un déficit courant permanent, qui s'élève, certaines années, à 3 % du PIB américain. Ce déficit, dû à la forte croissance américaine (qui induit des importations) et à la perte de compétitivité dans certains secteurs industriels, est principalement financé par des investissements financiers du reste du monde (sous forme d'actions, d'obligations et d'emprunts d'État)

B. G.

➙ Balance commerciale, excédent commercial, exportation, importation, investissement

Banque

Depuis une quinzaine d'années, le statut de la banque, en France comme en Allemagne ou au Japon, et sa place dans l'économie se sont modifiés du fait du rôle croissant des marchés financiers. En France, en particulier, le rôle des institutions bancaires, très liées à l'État, a été très largement remis en cause depuis le milieu des années 1980.