Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
R

Recherche et développement

Secteur de l'activité économique (ou département de l'entreprise) qui regroupe les personnes et les équipements en charge de l'élaboration de nouveaux produits et services.

Dans une firme automobile, l'équipe de « R et D » est celle qui va mettre au point un nouveau moteur moins polluant, par exemple. Dans un laboratoire pharmaceutique, elle va développer de nouvelles molécules permettant de mettre sur le marché de nouveaux médicaments.

Classiquement, les équipes de R et D travaillaient de façon relativement isolée par rapport au reste de l'entreprise. Elles mettaient au point un nouveau produit, dont elles passaient ensuite le dossier aux équipes de développement chargées de réaliser des prototypes, puis au bureau d'études qui en étudiait la faisabilité industrielle et en évaluait le prix, avant de transmettre lui-même ses résultats aux équipes de marketing ; celles-ci regardaient alors s'il existait ou non un marché et une demande pour ce produit à un prix rentable pour l'entreprise. Il y avait évidemment beaucoup de déperdition dans ce processus.

L'impératif de la rentabilité

Les crises économiques consécutives et l'intensification de la concurrence ont contraint les services de R et D (à l'instar de l'entreprise en général) à améliorer leur productivité. Les frontières entre équipes de R et D et les autres services se sont estompées. Des « équipes projet » ont été constituées, regroupant chercheurs, spécialistes de marketing, ingénieurs, commerciaux. Il devient de plus en plus fréquent que des chercheurs poursuivent leur carrière avec celle des produits incorporant leur recherche, pour mieux transmettre leur savoir-faire.

En outre, les services de R et D se doivent aussi de coopérer au maximum avec leurs homologues d'autres entreprises sur une base internationale, pour être sûrs de ne pas perdre de l'énergie à réinventer ce qui l'a déjà été ailleurs. Le label not invented here n'est plus une marque d'infamie. Les laboratoires publics et privés tentent de collaborer davantage.

Au plan national, la DIRD (dépense intérieure de recherche et développement) est un indicateur couramment utilisé pour évaluer l'effort de recherche global d'un pays. Elle mesure la dépense affectée à l'ensemble des travaux de recherche exécutés dans un pays, qu'ils soient financés par des institutions de ce pays ou par des institutions étrangères

A. K.

➙ Compétitivité, industrie

Redistribution

Politique économique de l'État consistant à transférer des revenus entre agentszou catégories sociales.

Le principal moyen dont dispose l'État pour redistribuer les revenus est celui des finances publiques.

La partie du revenu des contribuables que l'État prélève sous forme d'impôt est en effet utilisée d'une façon différente de ce qu'elle serait si l'État s'abstenait d'effectuer cette ponction : il y a donc redistribution de fait quand, par exemple, l'État rétribue des enseignants ou investit dans l'infrastructure routière (alors que certains contribuables n'ont pas d'enfant ou pas de voiture).

La redistribution des revenus peut avoir des objectifs plus précis.

• Aider des catégories sociales en difficulté, ayant un revenu trop faible pour vivre décemment (personnes handicapées, personnes âgées, chômeurs...), ou imposer une couverture collective du risque maladie par des cotisations obligatoires. Il s'agit donc dans ce cas d'œuvrer pour une solidarité collective qui n'est pas spontanée.

• Chercher plus de « justice sociale » en ponctionnant fortement les catégories sociales à haut revenu et en exemptant d'impôt les détenteurs de faibles revenus. Cela permet à ces derniers de bénéficier gratuitement de certains services assurés par l'État (maintien de l'ordre, défense nationale, enseignement.).

• Modifier le partage entre l'épargne et la consommation des agents, puisque les prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) constituent une « épargne forcée » : l'État peut augmenter le taux d'imposition pour réduire la consommation des agents dans un contexte d'inflation, ou au contraire le réduire (en baissant par exemple certains taux de TVA) pour relancer la consommation quand la demande est trop faible. Dans ce cas, il y a redistribution au profit des secteurs produisant les biens de consommation dont le taux de TVA baisse le plus.

On peut considérer que la redistribution est d'autant plus importante que le pourcentage de prélèvements obligatoires par rapport au produit intérieur brut est élevé : c'est ainsi que la redistribution est plus forte en Suède (qui a un taux de prélèvement de 50 %) et en France (45 %) qu'au Japon (27 %) et aux États-Unis (26 %)

P. B.

Réduction du temps de travail

Politique volontariste du gouvernement français depuis 1997 tendant à faire passer la durée moyenne du travail de 39 heures à 35 heures hebdomadaires.

Le temps de travail hebdomadaire légal est passé de 39 heures à 35 heures le 1er février 2000 dans les entreprises de plus de vingt salariés. Après les « 40 heures » en 1936 et les « 39 heures » en 1982, la gauche a instauré les 35 heures pour les 14 millions de salariés du privé. Elle est beaucoup plus réticente pour étendre cette réforme aux 5,4 millions de fonctionnaires de l'État, des collectivités locales et des hôpitaux

J.-M. B.

➙ Productivité, temps de travail

Réescompte

Opération financière par laquelle une banque centrale prête des liquidités à une banque commerciale, contre la remise d'effets de commerce escomptés au préalable par la banque commerciale.

Une banque commerciale a escompté des effets de commerce provenant d'un ou de plusieurs commerçants. En présentant ces effets au réescompte auprès de la banque centrale, la banque commerciale obtient des liquidités moyennant le paiement d'un taux de réescompte.

Reposant sur une procédure rigide et administrée, le réescompte a cessé d'être un instrument prioritaire de la politique monétaire française en 1971.

A. L.

➙ Escompte, refinancement

Refinancement

Ensemble des techniques financières qui permettent à un emprunteur d'obtenir le remplacement d'un de ses engagements financiers par une autre dette présentant des caractéristiques différentes, notamment une échéance différente.