Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
C

Mauricette Ceébron (1897-1992).

Danseuse et pédagogue française.

Formée à l'École de danse de l'Opéra de *Paris, elle travaille aussi avec Raymond et L. *Duncan, et suit des cours de comédie. Elle fait sa carrière dans le ballet (1911-1936), atteignant le grade de grand *sujet. Elle tient des rôles de mime ou de danseuse soliste et participe à de nombreuses créations, puis elle est professeur à l'École de danse de l'Opéra (1934-1956). Elle est la mère de J. *Ceébron.

MFB

Celli, [Jacullo James, dit ] (1901-1988).

Danseur et pédagogue italien.

Il émigre enfant à Chicago et revient en Europe en 1917. Jusqu'en 1920, il participe à différentes expériences, dont la reprise d'*Excelsior par la famille Biancifiori. Élève d'E. *Cecchetti à Milan, primo ballerino à la *Scala (1926-1932), professeur invité au *Ballet russe de Monte-Carlo de S. *Denham en 1939, il devient ensuite un enseignant réputé de la méthode Cecchetti à New York.

PV

Giannina Censi (1913-1995).

Danseuse italienne.

Après une formation classique (E. *Cecchetti, L. *Egorova), elle s'oriente vers une danse *libre d'inspiration futuriste. Choisie par Filippo T. Marinetti pour le rôle dansant de Pif dans sa comédie Simultanità (1931), elle danse ensuite à Milan dans les cercles futuristes, mais paraît également dans d'autres styles de ballet et des *revues. Elle reste célèbre pour ses aerodanze, danses qu'elle improvise pieds nus dans les années 1930 sur le thème de l'avion cher au *futurisme. Dans les années 1970, période de revival futuriste, des danses s'inspirant de son travail ont été montées, dont l'authenticité est hautement discutable.

PV

Centre chorégraphique national (CCN).

Statut type de compagnie française bénéficiant d'un soutien conventionné de l'État et de la ville, du département ou de la région où elle est basée.

Ce statut, institué en 1984, fait suite à la politique de décentralisation culturelle qui débute pour la danse par la création du *Ballet Théâtre contemporain (1968) et dont le véritable prototype sera l'installation à La Rochelle du Théâtre du Silence dirigé par B. *Lefèvre et J. *Garnier (1974-1984). Conçu pour permettre à un chorégraphe-directeur de développer son projet créatif dans des conditions pérennes, il impose en contrepartie à celui-ci certaines obligations concernant la création, la diffusion et l'animation du territoire concerné.

Fers de lance de la politique de l'État en faveur de la danse, les centres chorégraphiques nationaux présentent de grandes disparités, du noyau de danseurs réunis autour d'un chorégraphe au grand ballet classique, les budgets variant de 3 à 20 millions de francs (456 600 à 3 044 000 euros). Les collectivités locales n'y sont pas impliquées de la même façon. Certains des premiers centres créés comme ceux de Toulouse ou Nevers n'existent plus. Une association regroupe les centres chorégraphiques depuis 1995.

JP

Centre national de danse contemporaine (CNDC).

École supérieure à vocation professionnelle fondée en 1978, basée à Angers (France).

La disparition du *BTC installé à Angers depuis 1972 laissant la place à une nouvelle initiative, ce centre de formation voit le jour afin de répondre à un besoin naissant pour lequel il n'existe à l'époque aucune réponse institutionnelle : former des artistes à la danse contemporaine en mettant l'accent sur la création. La direction en est tout d'abord confiée à A. *Nikolais qui met l'accent sur la formation des chorégraphes. V. *Farber qui lui succède en 1981, oriente les objectifs du CNDC vers la formation des danseurs, axe qu'il a conservé depuis. Sous les directions successives de Michel Reilhac (1983-1988) et Nadia Croquet (1988-1991) sont inaugurées des résidences de création, ouvertes à 2 ou 3 compagnies par an (en « quartier libre » avec mise à disposition des studios et hébergement, ou en coproduction avec aussi un budget pour la création). En 1993, sous la direction de J. *Bouvier et R. *Obadia, qui y attachent leur compagnie, le centre devient le CNDC-l'Esquisse, *CCN d'Angers.

Une vingtaine d'élèves âgés de dix-huit à vingt-deux ans sont admis chaque année sur audition. Les études, réparties en deux périodes de neuf mois à temps complet durent deux ans. À côté des enseignants attitrés, tels Marie-France Delieuvin et D. *Petit, d'autres professeurs et des chorégraphes invités viennent y enseigner. Outre le travail technique, *kinésiologie, musique, chant, histoire de l'art, anatomie font partie des études qui se concluent par un spectacle, « Avant-premières », composé d'œuvres du répertoire contemporain et de créations.

Institution essentielle du développement de la danse contemporaine en France, le CNDC compte, entre autres, Ph. *Decouflé, M. *Monnier et A. *Preljocaj parmi ses anciens élèves.

JP

Centre national de la danse [(CND)] .

Établissement public français dont l'activité, sous des formes multiples, est entièrement dédiée à la danse.

Situé à Pantin, dans la proche banlieue parisienne, il s'étend sur près de 7 000 m2. Ouvert au cours de la saison 2000-2001, il comprend onze studios de danse pour les compagnies (dont trois équipés pour accueillir le public), une galerie d'exposition, une médiathèque de la danse et une cinémathèque. Il est organisé en cinq départements.

La Maison des compagnies et des spectacles reprend en l'élargissant et avec des moyens accrus l'action développée par Théâtre contemporain de la danse (TCD) de 1974 à 1999. Elle a en charge la création et la diffusion des pièces, l'accueil et la résidence des compagnies ainsi qu'une assistance logistique et administrative.

L'Institut de pédagogie et de recherche chorégraphique, assure la formation des danseurs au métier de professeur de danse et la formation professionnelle continue. Il dispose également d'une antenne à Lyon.

Le département du développement de la culture chorégraphique est destiné à rassembler et mettre à disposition des professionnels et du public la documentation et l'information consacrées à la danse sous forme d'un service de prêt d'un large fonds documentaire et d'un centre d'information. Il intervient également dans les domaines de la conservation, de la recherche et de l'édition.

Le département des métiers poursuit la mission du Centre d'information et d'orientation du danseur (CIOD) créé en 1991 au sein du TCD, en l'ouvrant à toutes les professions de la danse. Ses missions : conseiller, orienter, informer, proposer des formations et organiser une réflexion sur les statuts et la reconversion.

Une Cinémathèque de la danse constitue le cinquième département.

JP