Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
B

Dominique BAGOUET (1951-1992). (suite)

IG

Bibliographie. Chantal Aubry, Bagouet, Bernard Coutaz 1989.
Autres chorégraphies. Insaisies 1982) ; F. et Stein (1983) ; le Crawl de Lucien (1985) ; les Petites pièces de Berlin (1988), Jours étranges (1990) ; So Schnell (1revers. 1990, 2evers., 1992) ; Necesito (1991).
Filmographie. Tant Mieux, Tant Mieux ! (date, réal. Bagouet et Charles Picq) ; Dix anges, portraits de danseurs (1988, réal. Bagouet et Charles Picq) ; Le Crawl de Lucien (1986, réal. C. Picq) ; Montpellier, le saut de l'ange (1993, C. Picq) ; So Schnell (1993, C. Picq) ; Planète Bagouet (1994, C. Picq) ; Necesito. Pièce pour Grenade (1994, C. Picq).

Bill Bailey (1912-1978).

Danseur américain.

Protégé de B. *Robinson, qu'il remplace au *Cotton Club en 1937 et dont il adopte le style particulier (parler au public tout en dansant) en proposant une véritable imitation à *Broadway dans Banjo Eyes (1941). Il danse dans *Cabin in the Sky (1940, G. *Balanchine), puis dans Zanzabarian Nights (1944). Se produisant souvent en concert avec sa sœur, la chanteuse Pearl Bailey, il danse avec les grands orchestres noirs des années 1930 et 1940, tels ceux de Count Basie ou de D. *Ellington. Pendant les années 1950, il devient l'un des claquettistes favoris de l'Ed Sullivan Show, dans lequel il apparaît presque chaque année.

ESe

Bill Bailey (1848-1949).

Danseur américain.

Protégé de B. * Robinson, il débute en 1908 au sein du Robinson's Vaudeville Act, puis tourne comme tête d'affiche dans les circuits de *vaudeville noir. Il paraît aussi aux côtés de Bill Robinson dans des films de la 20th. Cent. Fox, dont The Little Colonel (1935), Dimples (1936) et *Stormy Weather (1943). Claquettiste confirmé, il consacre les dernières années de sa vie à l'enseignement.

ESe

Gladys BAILIN (née en 1930).

Danseuse, pédagogue et chorégraphe américaine.

Elle rencontre A. *Nikolais à New York en 1948 et se forme auprès de lui. Engagée dans sa compagnie en 1955, elle danse notamment dans *Kaleidoscope, *Totem, *Imago, *Sanctum. Dès 1961, elle danse aussi pour M. *Louis, dans des oeuvres où son sens musical et sa présence font merveille. Elle enseigne régulièrement à la *Henry Street Playhouse. En 1965, elle rejoint D. *Redlich. Nommée professeur en 1972 à l'université d'Ohio à Athens, elle y dirigera le département danse de 1983 à 1995. Pédagogue très sollicitée, marquée par Nikolais, elle met surtout l'accent sur l'improvisation et la composition chorégraphique.

ML

Joséphine BAKER [ndn. MCDONALD J.] (1906-1975).

Danseuse et chanteuse française d'origine américaine.

Elle apprend à danser dans les rues et les cours de Saint Louis (Missouri), assimilant un immense répertoire de mouvements avant de débuter à l'âge de quinze ans et de se faire remarquer par ses grimaces et ses pitreries dans le chorus de *Shuffle Along (1921), où son numéro tourne en dérision l'idée même de chorus line. En 1924, elle enchaîne à *Broadway avec Chocolate Dandies puis paraît dans la revue de L. *Leslie au Plantation Club. Elle se produit à Paris en 1925 au théâtre des Champs-Elysées dans la *Revue nègre, où son sens du rythme, sa vivacité, sa présence scénique, son exotisme face au regard du public lui valent un succès immédiat. Elle devient à dix-neuf ans le symbole du dernier engouement parisien : le jazz hot. Puis elle noue avec les Folies-Bergère une longue association qui se terminera en 1950, tournant parallèlement dans la Sirène des tropiques (1927), Zouzou (1935), et se produit dans les cabarets autour du monde.

Si, dans les années 1920, elle a été comparée à un animal par le public français, c'est en raison de préjugés raciaux, mais aussi à cause d'une apparente spontanéitéqui, en fait, dissimule des pas et des danses connus (*mess around, *shake, *shimmy) et des années de pratique quotidienne. Se baissant et se relevant, glissant, louchant, virevoltant un doigt au sommet du crâne telle une toupie, elle atteint l'essence même du *jazz par sa danse faite d'une succession de changements imprévus. Qualifiée aussi de " sculpture africaine vivante ", polyrythmique et parfaitement dissociée, presque désarticulée, elle manifeste une grande élasticité et fait appel au corps entier, bassin compris : son " trémoussement forcené " viole les conventions de l'époque, suscitant des critiques qui, le plus souvent, reflètent l'hypocrisie masculine. Par son aisance d'exécution, son enthousiasme et sa joie contagieux, son abandon à la danse (en particulier dans le *charleston dont elle lance la mode en France), elle symbolise les années 1920 et leur rejet de toute contrainte.

ESe

Bibliographie. Ph. Rose, Joséphine Baker, une Américaine à Paris, Fayard, Paris, 1990.

Peggy Laurayne Baker, [ndn. Smith P. L. ] (née en 1952).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue canadienne.

Elle se forme au *T*Toronto Dance Theater et à la Martha *Graham School. Membre fondateur, chorégraphe et directeur artistique de Dancemakers en 1974, elle se produit avec la L. *Lubovitch Company (1981-1988) et rejoint en 1990 le premier White Oak Project de M. *Barychnikov. Elle mène depuis une carrière de soliste, interprétant ses créations ou celles de Mark *Morris, J. *Kudelka et P. A. *Fortier, tout en se consacrant à l'enseignement. En 1993, elle devient la première artiste en résidence de la National Ballet School de Toronto. Interprète fascinante à la silhouette longiligne, reconnue pour sa palette technique et expressive qui lui permet d'alterner aisément sobriété et lyrisme, elle est parmi les meilleures danseuses modernes du Canada.

LHB

Léon BAKST , [ROSENBERG Lev, dit ] (1866-1924).

Peintre, dessinateur et décorateur russe.

Il étudie la peinture à l'Académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg et signe ses premières réalisations au *Mariinski pour M. *Petipa (le Cœur de la marquise, 1902), N. et S. *Legat (la Fée des poupées, 1903). Il collabore avec M. *Fokine dès ses premières créations au théâtre impérial en 1907 (Eunice, Danse au flambeau, les *Sylphides) et sur celles que celui-ci signe en dehors pour A. *Pavlova (la *Mort du cygne, 1907) ou I. *Rubinstein (*Salomé, 1908). Cofondateur, avec S. de *Diaghilev, de Mir iskousstva [le Monde de l'art], revue autour de laquelle se forme un cercle d'artistes russes qui prônent la recherche de procédés figuratifs nouveaux, il devient, avec A. *Benois, le collaborateur privilégié des *Ballets Russes. Ses scénographies, qui allient tempérament russe, sensualité orientale et style égyptien, contribuent ainsi au succès des premières Saisons russes à Paris en 1909 et 1910 (Cléopâtre, *Carnaval, *Schéhérazade, l'*Oiseau de feu). Décorateur le plus prolifique de la troupe, il est écarté en 1918 au profit d'A. *Derain pour les décors de la *Boutique fantasque en raison de dissensions apparues avec Diaghilev du fait de sa collaboration parallèle avec la compagnie Rubinstein (le Martyre de *saint Sébastien, 1911 ; la Pisannelle, 1913, Fokine), pour laquelle il continue à travailler par la suite (Artémis troublée, 1922, N. *Guerra). Il collabore une dernière fois avec les Ballets Russes pour leur somptueuse production de la *Belle au bois dormant (1921).