Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
V

Hans VAN MANEN (né en 1932). (suite)

Son style se situe dans l'héritage balanchinien par la rigueur de ses géométries, son élégance, sa passion pour la danse pure indépendante de tout souci figuratif, sa musicalité et son sens d'un humour subtil. Ces caractéristiques apparaissent dans la majorité de ses œuvres, aussi bien lorsqu'il s'inspire de partitions romantiques comme *Grosse Fuge (1971, mus. L. van *Beethoven), Adagio Hammerklavier (1973, mus. Beethoven) ou Four Schumann Pieces (1975), de la musique d'Astor Piazzolla (5 Tango's, 1977) ou, plus récemment, de pièces brèves, comme pour Visions Fugitives (1981, mus. S. *Prokofiev). D'une grande ouverture musicale, il aborde aussi des compositions de J. *Cage (Solo for Voices, 1968 ; Twilight, 1972), K. *Stockhausen (Mutations, 1970), T. *Riley (Snipers, 1970) ou S. *Reich (Wet Desert, 1987). Également photographe, il expose dans le monde entier.

GM

Autres chorégraphies. Symphonie en trois mouvements (1963, mus. I. *Stravinski) ; Essay in Silence (1965, mus. O. *Messiaen) ; Five Sketches (1966, mus. P. *Hindemith) ; Squares (1969, mus. E. *Satie) ; Opus Lemaître (1972, mus. J.-S. *Bach) ; Septet Extra (1973, mus. C. *Saint-Saëns) ; le Sacre du printemps (1974, mus. Stravinski) ; Chansons sans paroles (1977, mus. F. *Mendelssohn) ; Sarkasmen (1990, mus. Prokofiev) Shorthand (1993, mus. Stravinski).

dame Peggy VAN PRAAGH, (1910-1990).

Danseuse, pédagogue et directrice de compagnie britannique.

Elle est dès le départ également intéressée par l'enseignement et la scène. En 1929, alors qu'elle quitte son premier professeur, Aimee Philipps, pour étudier avec M. *Craske, elle commence à enseigner tout en débutant sur scène. Sans trancher entre les carrières d'interprète et de pédagogue, elle danse pour le *Ballet Rambert, occasionnellement, puis comme membre permanent à partir de 1933. Elle y rencontre A. *Tudor, pour qui elle va interpréter sept créations en six ans, dont *Jardin aux lilas (1936) et *Dark Elegies (1937). En 1938, elle rejoint le Tudor London Ballet qu'il vient de fonder et dont elle devient codirectrice en 1939, lorsqu'il part pour les États-Unis. En 1941, elle devient professeur et interprète au *Sadler's Wells Ballet. Très bonne technicienne, elle excelle tout particulièrement dans le rôle de la Fille aux *fouettés des *Patineurs ou celui de Swanilda. Lorsque N. de *Valois forme une nouvelle compagnie au Sadler's Wells Theatre en 1945, Van Praagh en devient d'abord maîtresse de ballet, puis directrice adjointe (1951-1956) : son enseignement, basé sur la méthode *Cecchetti, contribue fortement à la vitalité et à la réussite de la jeune compagnie. Après une saison comme directrice artistique du *Borovansky Ballet (1959-1960), elle devient directrice artistique de l'*Australian National Ballet (1978-1979). Les rôles qu'elle interprête dans les créations de Tudor marquent incontestablement le sommet de sa carrière, et elle y a rarement été égalée.

JS, LK

Toer VAN SCHAYK (né en 1936).

Danseur, chorégraphe et décorateur néerlandais.

Élève de S. *Gaskell, il fait ses débuts sous la direction de celle-ci au Nederlandse Ballet (1955-1959). De 1958 à 1965, il poursuit des études de peinture et de sculpture à l'Académie des arts de La Haye, puis rejoint en tant que soliste (1965-1976) le Ballet national des *Pays-Bas, où il signe sa première chorégraphie en 1971 (Passé imparfait, mus. G. *Ligeti). Il se consacre ensuite entièrement à la création tant dans le domaine de la danse que dans celui de la peinture et de la sculpture.

Interprète expressif, il crée de nombreuses œuvres de R. *Van Dantzig, marquant notamment de sa sensibilité le rôle principal de *Monument pour un garçon mort (1965). Chorégraphe-plasticien, il traite souvent le corps des danseurs comme des sculptures vivantes, développant un style où le mime se mêle à la danse. Les danses pyrrhiques de la Grèce antique lui fournissent ainsi le thème de cinq créations entre 1974 et 1991, tandis que *Jeux (1977), puis Faune (1978), dont R. *Noureev crée le rôle-titre, sont conçus en référence directe à V. *Nijinski. Créateur des décors de ses œuvres, il en conçoit aussi régulièrement pour Van Dantzig, dont il partage, en le tempérant, l'expressionnisme tourmenté, et avec qui il signe deux chorégraphies collectives (Symphonie collective, 1975 ; Vie, 1979).

PLM

Autres chorégraphies. Avant, pendant, après la fête (1972) ; Première Position en l'air (1976) ; Chiaroscuro (1980) ; Paysage (1982) ; Requiem de Mozart (1990) ; la Réversibilité de la rouille (1994).

Wim VANDEKEYBUS (né en 19xx).

Metteur en scène, danseur et chorégraphe belge.

Après une formation en psychologie et en photographie, il participe au début des années 1980, à deux spectacles emblématiques du metteur en scène J. *Fabre, avant de créer, en 1985, la compagnie Ultima Vez. Sa première pièce, What the Body Doesn't Remember (1987), rencontre d'emblée une notoriété internationale, recevant un Bessie Award à New York pour " la confrontation brutale de la danse et de la musique, dans un contexte dangereux et combatif ".

Au sein d'une jeune scène flamande animée par la quête d'une "énergie aux limites du possible ", Vandekeybus, indifférent à une technique de danse qu'il ne possède pas, cherche un mouvement de l'instinct, de l'urgence, de la tension accumulée puis déchargée. La danse est catapultée dans un territoire où elle doit se dépenser sans compter. Soutenue par la musique rythmique de Thierry De Mey, elle se met en danger dans un régime de survie, où les corps se jettent au sol dans des roulades viriles.

Les Porteuses de mauvaises nouvelles (1989) puis le Poids de la main (1990), prolongent ce théâtre physique à haute densité. Dans ses pièces ultérieures, Vandekeybus tisse des dramaturgies hybrides où l'extrême physicalité du mouvement, se répandant dans des jeux d'affabulation et des univers oniriques, accède à la fulgurance du rêve, " là où les limites s'estompent et les sens se chevauchent ".

JMA

Filmographie. Roseland (1991, réal. Walter Verdin) ; la Mentira (1992, réal. W. Verdin et W. Vandekeybus).

Mona Vangsaae (1920-1983).

Danseuse danoise.

Entrée à l'École de danse du *Ballet royal danois en 1926, elle est engagée dans la compagnie en 1938. *Étoile de 1942 à 1962, elle s'emploie ensuite à monter les ballets d'A. *Bournonville, surtout à l'étranger. Mariée au danseur étoile et *maître de ballet Frank Schaufuss (1921-1997), elle est la mère de P. *Schaufuss. Danseuse pleine de grâce et de tempérament, elle interprète avec succès le répertoire de Bournonville. Les chorégraphes étrangers qui viennent travailler avec la compagnie danoise font souvent appel elle. Ainsi, F. *Ashton la choisit pour incarner Juliette dans son *Roméo et Juliette en 1955, et B. *Cullberg crée pour elle le Renne de lune en 1958.

EA