Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
H

sir Robert , HELPMANN [HELPMAN R., dit ] (1909-1986). (suite)

JS, LK

Autres chorégraphies. The Birds (1942, Sadler's Wells B.) ; The Display (1964, Australian B.) ; Yugen (1965, Australian B.) ; Sun Music (1968, Australian B.) ; Perisynthyon (1974, Australian B.).

Gustav Helsted (1857-1924).

Compositeur danois.

Élève de J. P. E.*Hartmann et de N.*Gade, il est professeur de composition au conservatoire de Copenhague à partir de 1892 et, à partir de 1904, également d'orgue. Auteur de symphonies, sonates, trios, et de deux cantates, il compose pour August *Bournonville le Toréador (1840), Kirsten Pill ou Deux Fêtes d'été (1845), Psyché (1850) et des morceaux de *Napoli (1842) et de la *Fête des fleurs à Genzano (1858).

SZ

Louis HENRY (1784-1836) .

Danseur et chorégraphe français.

Élève de J.-F. *Coulon, il débute à l'Opéra de *Paris en 1803. Éclipsé par L.-A. *Duport et Auguste *Vestris, il quitte la troupe pour devenir maître de ballet au théâtre de la *Porte-Saint-Martin. Il obtient ses premiers succès dès 1806, provoquant la jalousie de l'Opéra et plus particulièrement de P. *Gardel, il quitte clandestinement la France, comme Duport ou J.-P. *Aumer et devient danseur et maître de ballet en Italie où il a pour maîtres S. *Vigano et *Gioia. Définitivement écarté de l'Opéra de Paris, il poursuit une carrière brillante en Italie et à Vienne. À Paris, Il ne se produit qu'à la Porte-Saint-Martin (1816, 1822) et au Théâtre Nautique (1834) où le succès qu'il remporte redouble la rancœur de l'Opéra. Il meurt à Naples lors de l'épidémie de choléra de 1836.

Il triomphe avec des œuvres, très originales par rapport à ce qui se voit alors sur les scènes parisiennes. De ses voyages, vient sa personnalité comme en témoignent August *Bournonville et *Stendhal qui louent sa manière de mêler les styles français et italiens. Il n'hésite pas à prendre des sujets très dramatiques, peu à la mode en France pour le ballet (Hamlet et Samson,1816, Porte-Saint-Martin). Il expose une action ambitieuse mais lisible (la Fortune vient en dormant, 1822, Porte-Saint-Martin ; le *Sacrifice indien), avec des rôles au lyrisme brillant, des groupes bien composés et une recherche dans l'exotisme (Chao-Kang, 1834, Th. Nautique).

Sa femme, Marie Quériau est surnommée la « *Bigottini du Boulevard » sous l'Empire. Avant d'être l'inspiratrice et l'interprète de son époux, elle crée *Jenny (1803) et les Deux Créoles (1806) d'Aumer. Son neveu, Achille Henry, partenaire de F. *Elssler à Avignon et à Marseille, est resté célèbre pour les critiques qu'il a subies.

SJM

Pierre HENRY (né en 1927).

Compositeur français.

Élève d'O. *Messiaen et Nadia Boulanger au Conservatoire de Paris, il se rallie en 1949 aux recherches radiophoniques de P. *Schaeffer à l'ORTF (radio télévision française). Pionniers de la musique concrète, ils réalisent plusieurs œuvres communes dont Symphonie pour un homme seul (1950). En 1958, P. Henry fonde le premier studio privé de musique électroacoustique, Apsome, et en 1982 le studio SON / RE. Marqué par une esthétique hétéroclite et un éclectisme extrême, son parcours se dessine à travers des œuvres-manifestes (le Voile d'Orphée, 1953), des chefs-d'œuvre d'épuration (Variations pour une porte et un soupir, 1963), des œuvres d'inspiration mystique ou théâtrale (Messe de Liverpool, 1970), et des expérimentations de mises en situation musicales (Intérieur / Extérieur, 1996). Travaillant sur un matériau sonore préenregistré, avec des effets électroniques, il formalise en séquences juxtaposées un temps musical dilaté qui donne une profondeur à l'espace acoustique.

Percussionniste de formation, Henry conçoit toutes ses trouvailles sonores comme " déterminées par le corps et le souffle ". Parmi ses trente ballets, la moitié ont été composés pour M. *Béjart. Leur rencontre en 1954 est décisive pour leurs carrières (Symphonie pour un homme seul). Partant de dominantes thématiques communes, la mort et le temps, ils collaborent étroitement à la structuration générale, l'organisation dramatique des œuvres et leur mise en scène (Orphée, 1958 ; le Voyage, 1962 ; *Messe pour le temps présent, 1967). Le portrait musical de Béjart Mouvement-Rythme-Étude (1970) servira d'abord de base musicale au spectacle *Nijinsky, clown de Dieu (1971), avant que Béjart n'en tire sous ce titre un pas de deux en 1985. P. Henry collabore ponctuellement avec d'autres chorégraphes comme C. *Carlson (Rituel pour un rêve mort, 1972 ; Enivrez-vous, 1974) et M. *Marin (Instantané-Simultané, 1978). De nombreux chorégraphes ont indépendamment utilisé ses œuvres et ballets soit insérés dans des collages soit intégralement, notamment G. *Balanchine (Variations pour une porte et un soupir, 1974) et M. *Cunningham (Symphonie pour un homme seul, 1952 et 1958).

MJS

Sur la musique de P. Henry. *Bausch (Philipps 836 885, 1971 ; Wiegenlied, 1972), *Linke (Effekte, 1989).

Henry Street Playhouse.

Théâtre fondé en 1915 par les sœurs Lewisohn, situé à New York dans le quartier ouvrier du Lower East Side.

A. *Nikolais en prend la direction en 1948. Il le rénove et fonde la Playhouse Dance Co., qui occupera les lieux jusqu'en 1969. Cet outil permanent (salle de 350 places, école, ateliers) lui permet d'explorer avec ses danseurs les domaines de la lumière et du son et de créer ses premières œuvres essentielles. Dès 1953, il y propose aussi régulièrement de nombreux spectacles pour enfants.

ML

Hans Werner HENZE (né en 1926).

Compositeur allemand.

Élève de Wolfgang Fortner et de René Leibowitz, il s'affirme comme l'un des compositeurs allemands les plus doués de l'après-guerre. Sa curiosité intellectuelle le pousse à fréquenter les milieux littéraires ainsi que des grandes figures de la danse, dont F. *Ashton, M. *Fonteyn, M. *Shearer et T. *Gsovska, ce qui le conduit à une riche production théâtrale et chorégraphique. Installé en Italie depuis 1953, il fonde, en 1976, et dirige pendant plusieurs années le Chantier international d'art de Montepulciano. Son style éclectique met en présence des éléments disparates qui vont des plus rigoureuses constructions dodécaphoniques à un intense lyrisme, de séquences ouvertement tonales et polytonales à l'aléa controlé, le tout fondu avec une grande habileté et un sens aigu de l'orchestration.