Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
J

Robert JOFFREY (1930-1988).

Danseur, chorégraphe, pédagogue et directeur de compagnie américain.

Il prend des cours de ballet dès l'enfance puis étudie avec Mary Ann Wells à Seattle et donne son premier récital en 1948. Il se forme également à New York auprès d'Alexandra Fedorova à la *School of American Ballet, ainsi que de G. *Shurr et M. *O'Donnell. Il fait ses débuts de soliste en 1949 avec les Ballets de Paris de R. *Petit. En 1953, il fonde sa propre école, l'American Ballet Center (toujours en activité), tout en enseignant à l'*American Ballet Theatre School et à la *High School of Performing Arts. Après avoir présenté ses premières chorégraphies au *Jacob's Pillow en 1952 et 1953, il fonde le Robert Joffrey Ballet Concert (1954) qui se produit au *YM-YWHA (1954 et 1955), donnant notamment Pas des déesses inspiré de la célèbre lithographie du *Pas de quatre (1845, J. *Perrot), l'une de ses œuvres les plus attachantes, reprise par le *Ballet Rambert en 1955. C'est cette compagnie qui va devenir le *Joffrey Ballet, auquel Joffrey se consacrera jusqu'à sa mort sans jamais cesser par ailleurs d'enseigner, y compris dans le cadre des festivals du *Regional Ballet Movement.

MK

(Per) Christian JOHANSSON (1817-1903).

Danseur et pédagogue suédois.

Il étudie à l'École du *Ballet royal suédois (1829-1834) et de manière discontinue à Copenhague avec A. *Bournonville de 1836 à 1839. Engagé au Ballet royal suédois en 1834, il y devient premier danseur (1837-1840). En 1841, il est le partenaire de M. *Taglioni, alors qu'elle fait un bref séjour dans sa ville natale. Elle le fait engager à Saint-Pétersbourg, où il danse jusqu'en 1869, devenant ensuite professeur principal à l'École de ballet. Basé sur l'école française, s'inspirant de la méthode de XX *Gardel, à laquelle il apporte des innovations de son cru, son enseignement contribue largement à la formation du style russe. S'accompagnant lui-même au violon, il conçoit des enchaînements très complexes qu'il renouvelle chaque jour et dont il a l'habitude d'accélérer ou ralentir soudainement le tempo pour affiner la précision et la vivacité, qualités devenues caractéristiques de l'école russe.

BH

Ronny JOHANSSON (1891-1979).

Danseuse et chorégraphe suédoise.

Elle étudie avec H. *Kröller, l'entraîneur sportif Leppjé et S. *M'Ahesa, tournant souvent avec cette dernière partout en Europe de 1919 à 1925. Développant un style très personnel, très différent de celui de M. *Wigman et de l'*expressionnisme, elle met aussi au point une méthode d'entraînement au sol qu'elle enseigne aux États-Unis à partir de 1926, tout d'abord dans les collèges et les universités, puis à la *Denishawn, et qui influencera M. *Graham. Elle se produit régulièrement aux États-Unis jusque dans les années 1930, donnant récitals, démonstrations et conférences qui laisseront une première et profonde empreinte européenne sur la *modern dance américaine naissante. Elle danse également en Suède, où elle devient ensuite professeur de mouvement pour les acteurs du Théâtre dramatique royal (1942-1966). Ses créations plutôt pétillantes dans les années 1920 (Allegro energico, Gavotte joyeuse) tendent ensuite vers une danse crépusculaire dans les années 1930 (Voix de la nuit, les Vicissitudes des jours).

BH

Jasper JOHNS (né en 1930).

Peintre et sculpteur américain.

Il étudie à l'université de Caroline du Nord (1947-1949) puis à New York où il s'installe en 1952 et gagne sa vie comme libraire et décorateur de magasins. Issu de l'expressionnisme abstrait( mouvement né dans les années 1940 caractérisé par une peinture abstraite et gestuelle appliquée sur de grands formats), il devient, à partir de 1955, l'un des initiateurs du pop art, s'inspirant comme A. *Warhol et R. *Rauschenberg, de la société de consommation. Drapeaux américains, cibles, chiffres et lettres apparaissent comme motifs récurrents dans son œuvre où il utilise la technique de l'encaustique (peinture à la cire) pour obtenir un aspect raffiné.

Après avoir assisté Rauschenberg à plusieurs reprises dans la réalisation de scénographies pour M. *Cunningham et signé celle de Suites de danses (1961), premier ballet du chorégraphe réalisé pour la télévision, il devient conseiller artistique de la compagnie (1967-1979). À la différence de Rauschenberg, parallèlement à ses propres réalisations, dont Loops (1971), Landrover (1972), *Un jour ou deux (1973), Exchange (1978), il fait appel pour certaines productions à de grands peintres contemporains (Frank Stella, Warhol, R. *Morris, Bruce Nauman, etc.). Il est aussi à l'origine de l'hommage rendu par la compagnie à M. *Duchamp : *Walkaround Time (1968).

PC

Louis JOHNSON (né en 1930).

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain.

Il commence à étudier la danse à Washington avec D. *Jones et Claire Haywood, puis se voit offrir une bourse à la *School of American Ballet. Il fait ses débuts au *NYCB en tant qu'artiste invité et attire l'attention de *Broadway en dansant dans My Darlin' Aida (1952), House of Flowers (1954, H. *Ross), *Damn Yankees (1955, B. *Fosse), dont il reprend le rôle acrobatique à l'écran en 1958, et Hallelujah, Baby (1967, Kevin Carlisle). Il signe son premier ballet (Lament, 1953), puis chorégraphie pour sa propre compagnie et pour le *Dance Theatre of Harlem. En 1957, il assiste J. *Cole sur *Jamaica et poursuit de multiples projets sur et off Broadway. En 1975, il est le troisième chorégraphe afro-américain à créer des danses pour le Metropolitan Opera (Aida, La Gioconda). Directeur artistique de la D. C. Black Repertory Company, il enseigne dans les écoles prestigieuses des États-Unis.

Danseur réputé pour la virtuosité de ses interprétations, il doit cependant son renom à ses qualités de chorégraphe. Ses ballets sont au répertoire de diverses compagnies, dont la celle d'A. *Ailey. Ses chorégraphies, qui mélangent danses classique, moderne, ethniques et idiome jazz noir, confèrent à ses ballets une joie de vivre parfois loufoque. Parlant de sa danse, il se déclare beaucoup plus tourné vers l'expression personnelle de l'artiste que vers la contestation sociale.

ESe

Autres chorégraphies. Wings - No Way Out (1968) ; Forces of Rhythm (19XX) ; Harlequin (19XX) ; Ole (19XX) ; Negro Spirituals (19XX) ; Fontessa and Friends (19XX).
Autres chorégraphies pour théâtre musical. Purlie (1970) ; Lost in The Stars (1971) ; Treemonisha (1975) ; A New York Summer (1979)
Chorégraphies pour le cinéma. Cotton comes to Harlem (1970, réal. XXXXX). The Wiz (1978, réal. Sydney Lumet).