Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
R

Gioacchino Rossini (1792-1868). (suite)

De nombreux chorégraphes ont utilisé de son vivant des extraits de ses œuvres : S. *Viganò (Mirra, 1817 ; la Vestale, 1818 ; I Titani, 1819), G. *Gioja (Il Conte d'Essex, 1818 ; Gabriella di Vergy, 1819), S. *Taglioni (Castor et Pollux, 1822), A. *Vestris (La Disfatta di Dario, 1823), L. *Henry (Edoardo III ossia L'assedioedio di Calais, 1827 ; l'Île des pirates, 1835), J.-P. *Aumer (la *Fille mal gardée, 1828) ; A. *Bournonville (Tyrolern , 1835 ; *Napoli, 1842). Il arrivera même que l'adaptation chorégraphique popularise des mélodies au point de ruiner la réception de l'opéra lui-même comme pour Elisabetta Regina d'Inghilterra (1819, Venise) dont le public connaît déjà la musique par le ballet de Viganò. La tarentelle, sur une musique de Rossini dans la Tarentule de J. *Coralli (1839), devient un des plus fameux numéros de F. *Elssler, et des adaptations des thèmes rossiniens sont largement diffusés par le biais des danses de salon.

La redécouverte des potentialités des musiques de Rossini dans le champ du ballet au XXe siËcle est due à S. *Diaghilev qui produit en 1919 la Boutique fantasque (L. *Massine ; autres vers. 1930, G. *Balanchine ; 1939, I. *Millosss ; 1954, M. *Wallmann) sur des musiques arrangées par O. *Respighi. La suite pour orchestre Soirée musicale (arrgt. B. *Britten) a été utilisée par A. *Tudor en 1938 et d'autres chorégraphes dont J. *Cranko (Bouquet garni, 1965).

ATos

Sur la musique de Rossini. Divertimento (1941, Balanchine) ; Selina (1948, A. *Howard) ; Fourberies (1952, S. *Lifar) ; Con amore (1953, L. *Christensen) ; la Belle au boa (1955, M. *Béjart) ; Festa (1957, E. *Bruhn) ; le Barbier de Séville (1960, Massine) ; Tarentelle (1961, R. *Petit) ; Golden Age (1967, A. *De Mille) ; Confetti (1970, G. *Arpino) ; School for Wives (1974, B. *Cullberg) ; Sonate für Tänzer (1977, H. *Spoerli) ; Pas de légumes (1982, F. *Ashton) ; Adieu à l'Italie (M. *Van Hoecke).
Bibliographie. Di si felice inesto, Rossini, la dansa e il ballo teatrale in Italia, Fondation Rossini, Pesaro, 1996.

Giuseppe Rota (1823-1865).

Danseur et chorégraphe italien.

Formé à l'École de la *Fenice de Venise, il est engagé dans la troupe comme primo ballerino di mezzo carattere en 1839. Il signe sa première chorégraphie, Jose, pour le théâtre San Samuele de Venise en 1844, puis travaille dans de nombreux théâtres italiens et étrangers, créant notamment la Maschera ou les Nuits de Venise (1864) pour A. *Boschetti à l'Opéra de *Paris.

Il marque durablement l'histoire du ballet italien à l'époque où celui-ci devient, grâce à la voie ouverte par le positivisme, le véhicule d'idées et de convictions sociales et politiques. Il accorde beaucoup d'importance à l'intrigue, proposant de nouveaux thèmes empruntés au théâtre bourgeois, dont ceux du jeu et de l'argent (Il Giuocatore, 1853, Milan, Canobbiana), de la justice (Un Fallo et Bianchi e negri, 1853, *Scala) et de la « femme fatale » (*Cleopatra, 1859, Scala). Il prête aussi une attention particulière à la musique de ses ballets, choisissant de collaborer avec le compositeur milanais P. *Giorza. Son succès, cependant, est dû à son habileté dans l'art de composer les *ballabiles : il donne de l'importance au corps de ballet, élabore de nouvelles évolutions en exploitant des schémas géométriques hardis et d'un grand effet.

RZ

Kelvin ROTARDIER (né en 1931).

Danseur, chorégraphe et pédagogue antillais.

Né à Port of Spain (Trinité-et-Tobago), il se forme en danse moderne à Londres auprès de S. *Leeder. Après s'être produit avec le Little Carib Theater en 1958, il s'installe à New York en 1961 et danse dans plusieurs spectacles de *Broadway. En 1963, il rejoint la compagnie d'A. *Ailey, dont il devient danseur principal et pour qui il crée plusieurs rôles. Il se distingue notamment lors de la reprise de Knoxville - Summer of 1915 en 1968, dans le deuxième mouvement de Night Creature (1975) et dans *Blues Suite. Il compose deux chorégraphies pour la compagnie Ailey, Changeling (1970, mus ? ? ? ? Adderly) et un duo plus apprécié, Child of the Earth (1971, mus. Hugh Masekela). Il cesse de danser en 1975, pour entamer une carrière de pédagogue dans l'école de la compagnie, et dirige, depuis, l'Alvin Ailey Workshop, formation d'élèves qui se produit à New York et dans ses banlieues.

TDF

Bethsabée de RotHschild (née en 1914)

Née en Angleterre, élevée en France, la baronne Bethsabée de Rotschild appartient à la branche française de la célèbre dynastie des Rothschild. Elle étudie la biologie à la Sorbonne puis à l'université Columbia à New York. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s'engage dans l'armée française libre. Dès 1946, elle œuvre pour la danse, multiplie ses soutiens, participe aux Archives internationales de la danse, fondées par R. de *Maré en 1932, et écrit, en 1949, la Danse artistique aux États-Unis, livre où elle entend faire connaître au public français la danse moderne américaine.

Elle soutient, dans les années 1950, la compagnie *Graham, lui offrant un lieu de répétition et d'enseignement à New York, lui permettant de prolonger ses saisons new-yorkaises, de tourner, de passer commande de décors et de partitions. Installée en Israël en 1958, elle y invite la compagnie Graham, qui y développera un enseignement déterminant quant à l'avenir de la danse dans ce pays, et fonde la *Batsheva Dance Company en 1964.

DD, SS

Rotterdams Werkcentrum Dans.

Centre professionnel de danse de Rotterdam, fondé en 1975.

La disparition du Rotterdams Dans Centrum (1961-1964, puis 1969-1975), animé par Ineke Sluiter, danseuse de formation grahamienne, conduit la ville de Rotterdam à créer ce nouveau centre, placé depuis sa fondation sous la direction de Käthy Gosschalk, une ancienne danseuse du *Nederlands Dans Theater. Associant formation et production de spectacles - la compagnie prend par la suite le nom de Rotterdamse Dansgroep -, ce centre contribue au développement de la danse moderne néerlandaise et permet à des chorégraphes tels Tom Simons et Hans Tuerling de faire leurs débuts.

PLM

Jacques ROUCHÉ (1862-1957).

Metteur en scène et administrateur français.

Directeur du théâtre des Arts à Paris (1911-1913), il y invite L. *Staats. En 1912, il organise au théâtre du Châtelet une série de récitals pour N. *Trouhanova, qui interprète I. *Clustine. Il dirige ensuite l'Opéra de *Paris de 1915 à 1945. S'intéressant aux expériences scéniques d'A. *Appia, G. *Craig et C. *Stanislavski, il publie l'Art théâtral moderne (1910). Il entreprend avec patience la modernisation de l'Opéra, influencé en matière de ballet par les conceptions de S. *Diaghilev. Il invite la troupe de ce dernier ainsi que M. *Fokine, B. *Nijinska, I. *Rubinstein et favorise l'influence russe en recrutant O. *Spessivtseva et S. *Lifar, qu'il soutient dans ses réformes. L'intense et prestigieuse politique de créations qu'il mène joue un rôle déterminant dans le rayonnement de la compagnie durant l'entre-deux-guerres.

NL, GP