Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M

Milorad MISKOVITCH (né en 1928).

Danseur, chorégraphe et pédagogue yougoslave.

Élève d'O. *Preobrajenska et B. *Kniaseff, il s'impose très jeune comme soliste au Grand Ballet du marquis de *Cuevas, dans *Giselle et la *Fille mal gardée auprès de R. *Hightower ainsi que dans *Roméo et Juliette de S. *Lifar. Engagé en 1949 aux Ballets de Paris de R. *Petit, il crée 'Adame miroir (1948, J. *Charrat) et *Combat (1949, W. *Dollar), qui lui vaut à New York le prix du meilleur jeune danseur. Invité par des compagnies, dont celle de Charrat et le *London Festival Ballet, partenaire attentif et romantique apprécié par L. *Darsonval, Y. *Chauviré, A. *Markova, N. *Vyroubova, Charrat, puis C. *Fracci, il déploie élégance, harmonie et lyrisme. Ayant créé dans la compagnie de Charrat Haut Voltage de M. *Béjart en 1956, il demande la même année à ce dernier de régler Prométhée et à Dirk Sanders l'Échelle pour ses éphémères Ballets 1956. Son art ductile s'affirme dans Commedia umana (1960, L. *Massine), *Pâris (1964, Charrat), *Orpheus (1964, J. *Lazzini), *Joan de Zarissa (1968, D. *Parlic). En 1970, il monte à Gênes les Créatures de *Prométhée ainsi que des grands classiques. Codirecteur du *Ballet du XXe siècle en 1975, il enseigne ensuite aux États-Unis. Conseiller artistique (1980) puis président (1988) du Conseil international de la danse de l'Unesco, il en est président d'honneur depuis 1994.

MFC

Stanislaw MISZCZYK (1910-1976).

Danseur et chorégraphe polonais.

Formé à l'École de ballet de Varsovie, il est engagé en 1927 au Grand Théâtre de *Varsovie. À partir de 1929, il est soliste dans divers théâtres polonais avant de rejoindre le Ballet polonais de B. *Nijinska (1938-1939). Après la Seconde Guerre mondiale, il est chorégraphe et directeur de ballet successivement à Bytom, Varsovie, Poznaµ, Wroc¬aw et Szczecin. Il se retire en 1972.

Chorégraphe imaginatif, il contribue activement à la reconstruction du ballet polonais d'après guerre, même s'il est obligé de composer avec l'esthétique officielle liée à l'emprise soviétique. Ses versions du *Lac des cygnes et de Pan Twardowski (mus. Ludomir Rozycki) seront longtemps considérées comme des références dans le pays.

PLM

Arthur MITCHELL (né en 1934).

Danseur, pédagogue et directeur de compagnie américain.

Né à Harlem, élève de la *High School of the Performing Arts de New York, il est le premier jeune homme à recevoir le prix annuel en danse lors de sa sortie en 1952. Boursier de la *School of American Ballet, il se produit en artiste invité avec diverses compagnies de danse *moderne, fait ses débuts sur *Broadway en 1954 dans House of Flowers (H. *Ross) et tourne en Europe avec la John *Butler Company. En 1955, il débute avec le *NYCB dans Western Symphony (G. *Balanchine) et devient bientôt une célébrité de la compagnie dans laquelle il reste quinze ans, tout en se produisant parallèlement dans diverses compagnies et dans des *comédies musicales. En 1966, il crée également l'éphémère American Dance Company puis accepte la proposition de fonder le Ballet national du Brésil. La nouvelle de l'assassinat de Martin Luther King en 1968, provoque en lui un choc. Il décide alors de constituer une compagnie de ballet composée de danseurs noirs : en 1969, le *Dance Theatre of Harlem voit le jour sous sa direction et celle de son ancien professeur K. *Shook.

Interprète remarquable, un des premiers danseurs de ballet afro-américains à connaître le succès, Mitchell excelle de manière surprenante dans le style classique dépouillé de Balanchine ainsi que dans des ballets modernes ou *jazz, de J. *Robbins notamment. Balanchine chorégraphie certaines œuvres spécifiquement pour mettre ses dons en valeur, en particulier le pas de deux d'*Agon (1957) et le rôle de Puck dans le *Songe d'une nuit d'été (1962), où il révèle une présence impressionnante. À partir de 1969, il consacre toute son énergie au développement du Dance Theatre of Harlem qu'il parvient à hisser bientôt à un niveau international. Signant lui même quelques chorégraphies dont *Fête noire (1971) et *Manifestations (1975), il fait surtout appel à des chorégraphes extérieurs, principalement afro-américains, pour développer le répertoire à forte dominante balanchinienne. Personnalité charismatique et pédagogue hors pair, il reçoit le Kennedy Center Honors en 1993 et la National Medal of Arts en 1996.

MK

Pia MLAKAR, [ndn. Scholz P. ] (née en 1908).

Danseuse et chorégraphe allemande.

Elle étudie la danse *expressionniste auprès de R. *Laban, puis le ballet classique auprès de Jelena Poliakova à Belgrade. Elle fait une riche carrière de soliste (Dessau, Belgrade, *Zurich, *Munich), dansant tous les grands rôles du répertoire classique, ainsi que ceux qu'elle chorégraphie en collaboration avec son mari Pino *Mlakar. Leur fille Veronika (née en 1935) fera également une carrière de danseuse.

UE

Pino MLAKAR (né en 1907).

Danseur et chorégraphe yougoslave d'origine slovène.

Après une formation auprès de R. *Laban et de Jelena Poliakova, il est engagé à Darmstadt et à Dessau. Il entame ensuite sa carrière de chorégraphe à Zurich (1935-1938), en collaboration avec sa femme Pia *Mlakar. De 1938 à 1944, puis de 1952 à 1954, ils sont invités à travailler à l'Opéra de *Munich en qualité de maîtres de ballet, chorégraphes et solistes. Le couple enseigne ensuite à Ljubljana.

Dès leurs premières créations, notamment Der Teufel :im Dorf [le Diable au village] (1935, mus. Fran Lohtka), ballet en 3 actes qui sera l'un des plus dansés et des plus appréciés en Allemagne à l'époque, les Mlakar renoncent aux conventions de la *pantomime et s'attachent à marier l'esthétique de la danse *libre à celle de la danse *classique, proposant une synthèse exemplaire pour le développement à venir de la danse théatrale. Ils sont les premiers à noter leurs chorégraphies en *cinétographie Laban. Ils sont également auteurs de reconstructions telles les Créatures de *Prométhée (1936, Zürich) et *Danina ou Jocko le singe brésilien (1940).

UE

Autres chorégraphies. Un amour du Moyen Âge (1932, mus. A. *Vivaldi et J.-S. *Bach, Th. des Champs-Élysées, Paris) ; la Légende de *Joseph (1934, Th. national de *Belgrade) ; Die blaue Blume (1938, mus. W. Müller von Kulm, Zurich) ; Der Bogen (1939, mus. F. Lhotka, Münich) ; Mala Balerina (1947, mus. S. Prek, Ljubljana) ; Ohridska Legenda (1949, mus. S. Hristic, Ljubljana) ; Princesse Turandot (1954, mus. G. von *Einem, Munich) ; Heloti (1963, mus. I. Brkanovic, Zagreb).
Bibliographie. Pia et Pino Mlakar, Unsterblicher Theatertanz. 300 Jahre Ballettgeschichte der Oper in München, 2 vol., F. Noetzel, Wilhelmshaven (1996).