Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
B

Michael Bennett, [DiFighlia Michael, dit ] (1943-1987). (suite)

Son travail se situe dans la lignée des grands novateurs. Comme A. *De Mille, il utilise la danse pour véhiculer les émotions des personnages ; à l'instar de Robbins, il aborde la *comédie musicale comme un ensemble indissociable dont tous les éléments sont chorégraphiés ; comme G . *Champion, il croit en l'éclat du spectacle : en atteste, notamment, le final de A Chorus Line, qui, tout en restant profondément ironique, renvoie le spectateur au paradis de la comédie musicale. Dans cette pièce, qui fera date, il va plus loin que Robbins dans West Side Story, en supprimant complètement le chœur et en intégrant à chaque rôle le chant et la danse. Sa marque personnelle se caractérise par l'utilisation de formes stylisées des danses de *société de l'époque et par une mise en scène " cinématique " : jouant d'effets de montage entre les séquences, il les fait se chevaucher ou s'effacer l'une l'autre, afin que les danseurs apparaissent et disparaissent, ou dansent jusqu'à la scène suivante sans interrompre l'action.

ESe

Autres chorégraphies pour le théâtre musical. Henry, Sweet Henry (1967) ; Promises, Promises (1968) ; Company (1970) ; Seasaw (1973) ; Ballroom (1978, cochor. Bob Avian) ; Dreamgirls (1981).
Bibliographie. K. Mandelbaum, A Chorus Line, St. Martin's Press, New York, 1989.

Bennington School of Dance.

Créé en 1934 par M. *Hill, Mary Josephine Shelly et Robert Devore Leigh.

Ce centre de formation de danse moderne aux États-Unis a lieu chaque été durant six semaines à Bennington College jusqu'en 1942, à l'exception de 1939, où Mills College accueille les participants. Le programme, principalement proposé à des professeurs de danse et à de jeunes talents, met en avant la technique et la composition, rassemblant les grands chorégraphes de l'époque : M. *Graham, D. *Humphrey, C. *Weidman et H. *Holm, leur donnant l'opportunité d'enseigner et les ressources nécessaires à la création de nouvelles œuvres. Le corps d'enseignants inclut également L. *Horst, J. *Martin, Bessie Schönberg, N. *Lloyd et A. *Lauterer. Parmi les étudiants et protégés, certains sont devenus des chorégraphes renommés, tels que M. *Cunningham, A. *Halprin, E. *Hawkins et A. *Nikolais.

AB

Alexandre BENOIS (1870-1960) .

Peintre, décorateur et critique d'art russe.

Issu d'une famille d'ascendance française, fils d'un architecte à la cour de Saint-Pétersbourg, il étudie le droit et la peinture. Principal animateur, avec S. de *Diaghilev et L. *Bakst, de la revue Mir iskousstva [le Monde de l'art], il est l'auteur des décors de Sylvia pour le *Mariinski en 1901. Il séjourne à Paris peu après pendant deux ans. En 1907, il collabore avec M. *Fokine au Mariinski (le Pavillon d'*Armide). Associé à la lutte contre le conformisme qui règne alors dans les théâtres impériaux, il devient un membre éminent des *Ballets Russes dès leur fondation, faisant profiter la troupe de son expérience déjà confirmée. À la veille de la Première Guerre mondiale, cherchant à dépasser les principes du Monde le l'art et lassé par le romantisme rétrospectif de Benois, Diaghilev lui préfère P. *Picasso. De 1918 à 1926, A. Benois dirige la galerie de l'Ermitage, puis s'installe définitivement à Paris, où il collabore, au sein de la compagnie d'I. *Rubinstein, avec B. *Nijinska (le Baiser de la fée, 1928 ; la Bien-aimée, 1928 ; *Boléro, 1928 ; les Noces de l'Amour et de *Psyché, 1928 ; la Princesse Cygne, 1928 ; la Valse 1929) et L. *Massine (David, 1929 ; les Enchantements d'Alcine, 1929 ; Amphion, 1931). Il travaille par la suite également pour le théâtre et l'opéra.

Récusant les « professionnels de la décoration théâtrale », c'est en tant que peintre qu'il affirme sa présence au sein des Ballets Russes. À ce titre, il revendique la responsabilité d'ordonner les grandes lignes de la danse en créant le cadre dans lequel elle prend place. Libérée d'une fidélité historique scrupuleuse, sa scénographie se rapproche de la nouvelle peinture. Se refusant à distraire l'œil par mille petits détails, il fait appel, pour ses décors et costumes conçus comme complémentaires, à la plus large palette de couleurs, mais il en simplifie les alliances pour parvenir à de véritables poèmes plastiques. Il obtient son plus grand succès avec *Petrouchka (1911), ballet qui restera « son enfant chéri ».

CD, PLM

Autres collaborations. Le Festin, 1909 ; les *Sylphides, 1909 ; *Giselle, 1910) ; *Balanchine (le *Bourgeois gentilhomme, 1932 ; Raymonda, 1940, cochor. Danilova) ; *Lichine (le Bal des cadets, 1940 ; le Moulin enchanté, 1949).
Bibliographie. A. Benois, Russian Ballet, Londres, 1941 ; Mémoires, éd.? ? ? ?, 1960.

Nicola Benois, [Benua Nikolaï ] (1901-1988).

Peintre et décorateur russe.

Né à Saint-Pétersbourg, fils d'A. *Benois, il est très tôt en contact avec le renouvellement de la conception scénographique impulsée par son père et S de *Diaghilev. Après un apprentissage auprès d'O. *Allegri et des premières collaborations à Petrograd en 1924, il travaille à Paris pour la troupe de cabaret Chauve-souris de Nikita Baliev et se lie d'amitié avec Alexandre Sanine qui le présente à Arturo Toscanini, alors directeur artistique à la *Scala. Il signe ses premiers décors dans ce théâtre en 1926 pour l'opéra la Khovanchtchina de M. Moussorgski, travaillant par la suite à l'Opéra de *Rome et dans différents théâtres européens. En 1936, il devient responsable des décors à la Scala jusqu'en 1970.

Scénographe très fécond, il collabore souvent avec A. von *Milloss et M. *Wallmann. À l'approche traditionnelle basée sur le naturalisme perspectif et le réalisme des détails, il substitue une reconstitution dont la fantaisie et les ruptures de couleur introduisent un climat de fable. S'inscrivant dans la lignée diaghilévienne, où les valeurs de la peinture dominent le spectacle, par son savoir-faire théâtral et musical, il conserve dans son travail le sens de la mesure et le respect de l'histoire.

PV

Marcela BENONIOVÁ (née en 1957).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue tchèque.

Diplômée du Conservatoire de Prague, elle poursuit sa formation à *Mudra. Elle rejoint ensuite le Théâtre national de *Prague où elle devient chorégraphe assistante en 1981. De 1984 à 1992, elle crée également des œuvres pour le théâtre Laterna Magica, collaborant régulièrement avec le metteur en scène Evald Schorm et compose des chorégraphies pour divers groupes de danse tchèques. Maintenant des contacts réguliers avec les différents courants chorégraphiques européens, elle s'affirme bientôt comme l'un des professeurs de référence de danse moderne. Elle enseigne à l'Académie des arts de la scène de Prague depuis 1990.