Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
L

Lucia Latour (née en 1940). (suite)

EV

Autres chorégraphies. Naturalmente tua (1992) ; Marmo asiatico (1994) ; Ultramarine (1995) ; Du vu du non-vu (1998).

Francesca LATTUADA (née en 1961).

Chorégraphe italienne.

Gymnastique acrobatique, beaux-arts et théâtre en Italie, puis danse *contemporaine, chant traditionnel indien et théâtre japonais nourrissent sa formation éclectique. En 1985, elle s'installe en France, où elle fonde la compagnie Festina Lente en 1990. Son travail, fantasmagorique, axé sur l'image et les formes disparates, oscille entre esthétique baroque et art brut; menant avec humour une critique du monde contemporain, il interroge les mythes pour réfléchir sur l'humain.

IF

Chorégraphies. Simplicissimus (1990) ; Les dieux sont fâchés (1992) ; Carnaleva (1995) ; Zirkus (1996) ; le Testament d'Ismaïl Zotos (1997).

Étienne LAUCHERY (1732-1820).

Danseur et chorégraphe français.

Lyonnais de naissance, il arrive à la cour de Mannheim en 1746, où il devient maître de ballet en 1756. De 1764 à 1772, puis de 1780 à 1786, il travaille à Cassel, où il publie en 1768 le Premier Recueil des ballets qui ont été dansés sur les différents théâtres de Cassel, comportant 37 titres. De 1788 à 1813, il est maître de ballet du roi à Berlin.

Un tiers de ses œuvres nous sont parvenues sous une forme descriptive : chorégraphe de cour, il maîtrise les divers genres en vogue à son époque, de la mise en scène de pièces mythologiques aux cortèges organisés pour les différents souverains qu'il sert. Son fils Albert(1779-1853) sera également danseur à la cour de Berlin de 1803 à 1826 et directeur de l'École de danse à partir de 1815.

PB

Marie LAURENCIN (1885-1957).

Peintre et décoratrice française.

Elle étudie à l'Académie Humbert, puis fréquente les milieux artistiques parisiens regroupés autour de P. *Picasso et Guillaume Apollinaire. Elle signe quelques décors, marqués par l'influence du « douanier » Rousseau, qui allient une naïveté dans l'expression à une palette chromatique favorisant les tons pastel.

CD

Collaborations. L. *Massine (les Roses, 1924) ; B. *Nijinska (les *Biches, 1924) ; C. *Tcherkas (Un jour d'été, 1940) ; R. *Petit (le Déjeuner sur l'herbe, 1946).

Ginette LAURIN (née en 1955).

Danseuse et chorégraphe canadienne.

Elle étudie les techniques classiques et modernes aux *Grands Ballets canadiens et au groupe de M. *Époque où elle danse de 1973 à 1979, puis complète sa formation auprès de L. *Rabin, J.-P. *Perreault, M. *Monk. Elle est Bachelor of Arts en danse de l'université du Québec à Montréal. Interprète inspirante, elle est de tous les débuts de ses pairs (dont P.A. *Fortier, D. *Léveillé, É. *Lock) ainsi que la danseuse fétiche de F. *Sullivan. Après une brève association avec Léveillé, elle fonde en 1984 la compagnie O'Vertigo - intitulé programmatique, tant ses œuvres révèlent un goût du vertige, de l'attrait du vide, du déséquilibre et de la suspension.

MFe

Autres chorégraphies. Miss Myosotis (1980) ; Crash Landing (1985) ; Train d'enfer (1990) ; la Bête (1997) ; En dedans (1997).
Bibliographie. H. Barras, Ginette Laurin. Profession : chorégraphe, Mnémosyme, Montréal, 1995.
Filmo.La Nuit du Déluge, (1995, réal. B. Hébert) ; Dans Tanz Dance Danse (1996, réal. B. Picard) ; la Chambre blanche (1993, réal. I. Hayeur).

Arch LAUTERER (né en DATE).

Scénographe américain.

Son nom reste associé à certains chefs-d'œuvre de la danse moderne, tels *Passacaglia (1938) de D. *Humphrey ou *American Document (1938), Deaths and Entrances (1940), El Penitente (1940), *Letter to the World (1940) de M. *Graham. Son art est à la jonction de deux formes de modernité : celle d'une abstraction qui conjugue quelques éléments archaïsants, celle d'une représentation plus illustrative où la référence à l'environnement quotidien est tangible. Dans Four Walls (1944) de M. *Cunningham, Lauterer met ainsi en scène un intérieur à la fois strict, épuré, ouvert par de grandes baies vitrées, qui accentue " le moule familial rigidifié par le temps ". Ses décors sont le reflet d'une pesanteur sociale - ce qui le rend proche de Edward Hopper par moments - tout en laissant libre l'espace chorégraphique : c'est dans les matériaux et les lumières que sont intégrées toutes les forces obscures et immobiles que la danse se doit d'écarter. Ce principe joue un rôle essentiel dans la conception et le succès de *Trend (1937) d'H. *Holm.

DD

Jan LAUWERS (né en 1957).

Metteur en scène belge.

Plasticien de formation, il crée l'Epigonentheater et aborde le registre d'un théâtre physique, parfois proche de la danse (Incident, 1985). Il fonde ensuite la Needcompany, qui réunit acteurs et danseurs autour d'un travail de mise en scène original, où la fureur du mouvement vient souvent relayer l'intensité dramatique. Qu'il s'engage dans de vigoureuses adaptations du répertoire (W. *Shakespeare), ou qu'il compose à partir de fragments, Lauwers ne conçoit pas le théâtre sans qu'y émargent des corps en excès, qui transposent les jeux du pouvoir, du sexe et de la mort.

JMA

Principaux spectacles. Need to Know (1987) ; Julius Caesar (1990) ; Invictos (1991) ; Orfeo (1993) ; The Snakesong Trilogy (1994-1997).

François DE LAUZE (vers 1570- vers 1630) .

Auteur français d'un traité sur la danse de *bal.

Ce traité fournit les rares éléments de biographie que nous possédons. Ayant reçu une éducation propre à tout gentilhomme de son époque, il se rend en 1620 en Angleterre où, pour des raisons inconnues, il est contraint d'enseigner la danse pour gagner sa vie. C'est là qu'il met la dernière main à l'Apologie de la danse et la parfaicte méthode de l'enseigner tant aux cavaliers qu'aux dames (1623 ; rééd. fac-sim. Minkoff, 1977).

Ce document, où la danse est considérée comme une pratique sociale nécessaire pour acquérir l'« entregent [ou] bel être » et rendre son « abord agréable dans le monde », n'en est pas moins capital pour mieux comprendre la transition entre les pratiques de la Renaissance et l'avènement de l'esthétique de la *belle danse. L'auteur, tout en traitant sensiblement des mêmes danses qu'*Arbeau, consigne les progrès accomplis tant au niveau des *pas, dont la nomenclature est plus riche, que de leur exécution. Celle-ci, tout en nuances, adopte un style hérité vraisemblablement de la danse savante italienne. Les mouvements doivent être exécutés « sans force, doucement, insensiblement, négligemment » tandis qu'à la « gaillardise » et à la « virilité » du danseur de la Renaissance, se substituent la « bonne grâce », le « vrai air » et « la douceur […] dont la danse se voit anoblie ». On ignore le retentissement de cet ouvrage en son temps mais une partie de son contenu, intitulée Louange de la danse, est publiée en Angleterre, du vivant de l'auteur, par un certain Sieur Montagut, sous son propre nom.

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