Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
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László Seregi (né en 1929).

Danseur et chorégraphe hongrois.

Diplômé du Collège des arts industriels, il étudie la danse traditionnelle avec Iván Szabó et la danse classique avec Marcella Nádasi. Danseur de *caractère à l'Opéra de *Budapest à partir de 1957, il en devient maître de ballet en 1967, puis directeur (1977-1984). Après avoir réglé des danses populaires dans les années 1950, puis des divertissements d'opéra dans les années 1960 (Faust, Tannhäuser, etc.), il signe sont premier ballet en trois actes en 1968 avec *Spartacus : restant très respectueux de la dramaturgie musicale et recourant au procédé du flash-back cinématographique, il mêle le style monumental du *drambalet soviétique avec le style national hongrois développé par G. *Harangozó. Il signe ses propres versions des deux ballets de B. *Bartók, le *Prince de bois et le *Mandarin merveilleux (les deux en 1970, puis en 1981), ainsi que de *Sylvia (1972). Tirant son inspiration aussi bien des peintures de Tivadar Csontváry Kosztka (le Cèdre, 1975, mus. FXXXX Hidas), de la musique de P. *Hindemith (Musique de chambre n° 1, 1977) ou de L. *Bernstein, à qui il consacre une soirée en 1977, que de l'univers shakespearien (*Roméo et Juliette, 1989, mus. S. *Prokofiev ; *Songe d'une nuit d'été, 1989, mus. F. *Mendelssohn ; la Mégère apprivoisée, 1994, mus. KXXXX Goldmark), il réalise une synthèse du ballet classique et moderne, usant avec audace de la danse populaire et de *caractère ou d'éléments de jazz. Également à l'aise dans la *comédie musicale (Cats, 1983 ; Hello Dolly, 1986 ; Oliver, 1997), il se révèle incomparable dans la maîtrise des mouvements de masse, qu'il sait mettre efficacement au service de l'intrigue.

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Constantin Sergueïev (1910-1992).

Danseur et chorégraphe russe.

Il ne commence la danse qu'à l'âge de quatorze ans, mais est cependant accepté à l'École de danse de *Leningrad. Diplômé en 1930, il entre au théâtre *Kirov, atteignant bientôt le rang de premier danseur qu'il assure jusqu'en 1961. À partir de 1946, il est aussi chorégraphe puis, de 1951 à 1955 et de 1960 à 1970, chorégraphe en chef de ce théâtre. Un des meilleurs danseurs du style lyrique et romantique de Leningrad, il est le partenaire habituel de G. *Oulanova dans les années 1930, aussi bien dans les ballets du répertoire (le *Lac des cygnes, *Giselle, la *Belle au bois dormant , etc.) que dans les créations de R. *Zakharov (la *Fontaine de Bakhtchissaraï, 1934, rôle de Vaslav ; Illusions perdues, 1936, rôle de Lucien ; etc.). Il reste surtout célèbre comme Roméo dans le *Roméo et Juliette de L.*Lavrovski (1940). Après la guerre, il est le partenaire de sa femme N. *Doudinskaïa dans la création du Cavalier de bronze (1949, Zakharov, rôle d'Evgueni), et la reprise de *Chourale (1950, L. *Yakobson, dans le rôle d'Ali-Batyr) ainsi que dans les ballets dont il est chorégraphe : *Cendrillon (1946), le Sentier du tonnerre (1958, Lenny). Il signe aussi pour le Kirov des versions renouvelées des grands classiques (*Raymonda, 1948 ; le Lac des cygnes, 1950, filmé en 1968 ; la Belle au bois dormant , 1952, 1964 vers. filmée, et 1989 ; le *Corsaire, 1973).

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Autres chorégraphies. *Hamlet (1970, mus. N. Tchervinski, Kirov) ; Levcha [le Gaucher] (1976, mus. Boris Alexandrov, Kirov) ; la Légende de Jeanne d'Arc (1980, mus. Nicolaï Peiko, Th. *Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko) ; la Fée des poupées (1989, d'apr. N. et S. *Legat, mus. J. Bayer, École de danse de Leningrad).
Bibliographie. V. Prokhorova, Sergueïev, Leningrad, 1974.

Nicolas SERGUEïEV (1876-1951).

Danseur, pédagogue, notateur et maître de ballet russe.

Formé à l'École de ballet de *Saint-Pétersbourg auprès de P. *Guerdt, ? ? ? ? ?*Petipa, ? ?*Ivanov et C. *Johansson, il se produit comme élève au *Mariinski dès 1886 et participe à la création de la *Belle au bois dormant en 1890, avant d'être engagé comme danseur en 1894. Devenu régisseur chargé de la *notation en 1903 (pour échapper au service militaire, selon N? ? ? ? ? ? Roslavleva), puis régisseur général en 1914, il quitte la Russie après la Révolution en emportant avec lui certaines partitions. Ces documents, dont l'appropriation lui sera longuement reprochée par les autorités soviétiques, lui permettent de remonter pour diverses compagnies : *Ballets russes de *Diaghilev (la Belle au bois dormant, 1921), Riga (1922-1924), *Opéra Russe de Paris (1929), *Camargo Society et *Vic-Wells Ballet (1932-1939), International Ballet (1941-1948), des œuvres créées au Mariinski. Adaptées aux capacités des interprètes disponibles et à la taille des plateaux proposés, ses reprises des ballets de Petipa-Ivanov en Occident doivent leur authenticité autant aux documents dont il dispose qu'à son expérience de notateur et au fait que sa carrière de danseur au Marrinski coïncide avec les neuf dernières années du règne de Petipa.

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Bibliographie. N. Roslavleva, Era of the Russian Ballet, Gollancz, ? ? ? ? ? ?, 1966.

Sebastiano SERLIO (1475-1554 ou 1555).

Architecte, sculpteur et théoricien italien.

Né à Bologne, disciple de Baldassare Peruzzi, il séjourne à Rome, puis s'établit à Venise en 1531. Le théâtre qu'il construit en 1539 dans la cour du palais Porto à Vicence est une démonstration de sa conception de la technique théâtrale, qu'il consigne dans le livre II de son Traité d'architecture (en 7 livres) publié à Paris en 1545. Appelé à la cour de François Ier en 1541, il travaille à Fontainebleau, puis à Ancy-le-Franc (1546). S'inspirant de l'Antiquité et de l'architecte latin Vitruve d'une part, des conquêtes de la perspective par les peintres et architectes italiens de Giotto à Bramante d'autre part, Serlio redéfinit l'art de la scénographie. Il préconise l'unité de lieu dans la dramaturgie et définit trois types de décors : tragique (palais), comique (maisons typiques d'une ville), pastoral (paysage). Le fond de la scène, incliné, porte le décor fixe formé de châssis en équerre recouverts de toile peinte et répété symétriquement. Les lignes de fuite ne coïncident pas encore avec l'horizon de la toile de fond. Serlio insiste sur le rôle expressif des ombres et des lumières et donne des recettes pour les lumières artificielles et colorées (bocaux remplis de liquide coloré placés à proximité des lampes et des chandelles).

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